Communiqués officiels

CFCM : Déclaration à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Rédigé par Conseil français du culte musulman (CFCM) | Lundi 7 Mars 2016 à 14:44



Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a initié une série de rencontres durant plusieurs mois avec des femmes, citoyennes françaises de confession musulmane, très engagées dans la vie de la cité et dans la société civile.

L'objectif de ce dialogue et de ces échanges est de recueillir la vision, les attentes et les suggestions de femmes musulmanes et d’examiner, ensemble, les problèmes liés à la condition des femmes au sein de la société.

A l’issue de la dernière rencontre qui s’est tenue le samedi 5 mars 2016 à Paris, le CFCM ainsi que l’ensemble des femmes participantes rappellent à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2016 :

1. Que dès l’avènement de l’islam, les femmes ont acquis et mérité une personnalité juridique entière et que le Saint Coran, Message de sagesse et d’équité, confère une égalité totale aux femmes et aux hommes. « Et les femmes ont des droits sur les hommes semblables à ceux que les hommes ont sur elles » (Coran, 2:228).

2. Qu’il est établi en islam, sans conteste, l’égalité spirituelle entre l’homme et la femme et qu’aucune limite ne restreint leur progression spirituelle.

3. Qu’étant donné que l’homme et la femme proviennent d’une essence vitale commune et unique, ils sont égaux en humanité.
A ce sujet, le Prophète proclamait que « les femmes sont les semblables des hommes ».

4. Que la femme musulmane jouit d’un rôle primordial dans la société, qu’elle doit assumer ce rôle, sans réserve, ni contrainte.
Aussi, sur le plan professionnel, l’Islam préconise, par exemple, l’égalité des salaires des travailleurs quel que soit leur sexe, pour un même travail à compétence égale. Cela rejoint la notion d’égalité hommes-femmes qui est activement recherchée aujourd’hui dans le monde du travail et de l’entreprise.

5. Que le droit d’exprimer leurs opinions sur les affaires politiques, sociales et religieuses a été reconnu aux musulmanes dès l’avènement de l’islam. En effet, les femmes pouvaient alors partager leurs pensées et leurs choix sur n’importe quelle question publique. Ainsi, Omar Ibn Al-Khattâb, deuxième calife après le Prophète, confia le poste de gestionnaire des contrats de ventes et achats du marché de Médine à une femme, Shifa Bint Abdullah, une des rares personnes à maîtriser l’art de l’écriture et de la lecture dans une société dominée alors par l’analphabétisme et l’illettrisme ; il désigna également une femme au marché de la Mecque, Samrâ Bint Nouhayl.

6. Que l’islam a donné à l’homme et à la femme des droits et des devoirs respectifs qui leur permettent de vivre en harmonie. Malheureusement, dans de nombreux cas, ces principes d’égalité et d’équité ne sont pas respectés par des hommes qui continuent parfois à imposer leur point de vue.

Il convient donc de continuer à mener un travail de pédagogie et d’éducation pour que les femmes musulmanes ne soient plus l’objet de discriminations ni de soumission.

Le CFCM ainsi que l’ensemble des femmes participantes proclament à cette occasion leur solidarité à l’ensemble des femmes, de toutes confessions et de toutes convictions.

Ils réaffirment leur engagement total pour œuvrer à l’émancipation et au développement du rôle des femmes dans la société française d’aujourd’hui et de demain.