Sur le vif

Cachan: Pierre Henry demande un 'règlement politique' du dossier

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 10 Novembre 2006 à 16:41



Un mois après l'évacuation du gymnase de Cachan (Val-de-Marne), Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile, estime que 85% des dossiers des sans-papiers, s'ils sont examinés sur la base "des critères habituels et actuels de l'administration, finiront dans le mur".

Dans un entretien accordé vendredi à l'Associated Press, il demande un "règlement politique de l'affaire", et n'imagine pas qu'il puisse y avoir "une seule décision de reconduite à la frontière"

Plusieurs centaines de personnes d'origine africaine -majoritairement en situation irrégulière- avaient trouvé refuge le 18 août dernier dans un gymnase de Cachan, au lendemain de leur évacuation par la police de l'ancienne cité universitaire de la ville, qu'elles squattaient depuis plusieurs années.

Les occupants ont quitté le gymnase entre le 5 et le 9 octobre pour être hébergés dans des hôtels ou des foyers, après un accord entre la mairie de Cachan, SOS-Racisme et la LICRA intervenues comme médiateurs, sous l'égide du ministère de l'Intérieur et de France Terre d'Asile qui a pris en charge bon nombre des hébergements provisoires, dont ceux des sans-papiers.

Selon l'accord, ces derniers doivent bénéficier de la protection de France Terre d'Asile jusqu'au terme de la procédure de réexamen de leur dossier, au cas par cas, par le ministère de l'Intérieur.

"Suite au protocole d'hébergement ratifié, plus de 440 personnes ont été concernées par ce protocole, un quart d'entre elles étant en situation régulière", a expliqué, vendredi à l'Associated Press, le directeur général de France Terre d'Asile (FTA) Pierre Henry.

"Elles sont hébergées pour plus de la moitié d'entre elles en structures collectives (...) et pour l'autre moitié dans des hôtels". Pour les personnes en situation irrégulière, "la délivrance des convocations (pour réexamen des dossiers) qui valent laissez-passer a été achevée jeudi, et le réexamen des dossiers doit commencer à partir du 15 novembre", a-t-il précisé.

Toutefois, ajoute le directeur général de FTA, "sur la base des critères habituels et actuels de l'administration pour la régularisation, 85% des dossiers finiront dans le mur".

Pierre Henry demande aussi "une véritable mobilisation pour le relogement des personnes en situation régulière et qui sont des travailleurs pauvres. C'est un dossier sur lequel l'administration doit se mobiliser", martèle-t-il.