Profusion de rubans roses. Lancé le 1er octobre, Octobre rose, le mois de sensibilisation au cancer du sein, va multiplier jusqu'à la fin du mois les opérations d’information sur la maladie. Une femme sur huit sera concernée par cette maladie dans sa vie. Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes.
D'après les chiffres du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès dus au cancer du sein dans le monde ne cesse d'augmenter (11,9 % des cancers détectés), notamment dans les pays en développement. En 2012, le cancer du sein a été fatal à 522 000 femmes, en hausse de 14 % par rapport à 2008.
D'après les chiffres du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès dus au cancer du sein dans le monde ne cesse d'augmenter (11,9 % des cancers détectés), notamment dans les pays en développement. En 2012, le cancer du sein a été fatal à 522 000 femmes, en hausse de 14 % par rapport à 2008.
Montrez ce sein que je ne saurais voir
Pourtant, diagnostiqué tôt, il est possible d'en venir à bout. « Détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut non seulement être guéri dans neuf cas sur dix, mais aussi être soigné par des traitements moins agressifs, moins mutilants, ou entraînant moins de séquelles », souligne Agnès Buzyn, présidente de l'Institut national du cancer (INC).
En France, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser gratuitement une mammographie et un examen clinique tous les deux ans. Depuis sa mise en place en 2004, le dispositif a permis à 22 millions de Françaises d'effectuer une mammographie de contrôle et de diagnostiquer 150 000 cancers. En permettant une prise en charge précoce, il aurait permis de sauver des milliers de vies, en réduisant la mortalité de 15 % à 21%, d'après l'INC.
Avant 50 ans, il n'est pas conseillé de se faire dépister, excepté en cas d'antécédents familiaux, ou de prédispositions génétiques – entre 75 % et 80 % des cancers surviennent après 50 ans, en France. Malgré les campagnes d'information et de sensibilisation, une femme sur trois ne procède pas régulièrement au dépistage. Par crainte que la mammographie révèle quelque chose, alors qu’elles ne sont pas prêtes à être malades, et ne veulent pas savoir.
En France, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser gratuitement une mammographie et un examen clinique tous les deux ans. Depuis sa mise en place en 2004, le dispositif a permis à 22 millions de Françaises d'effectuer une mammographie de contrôle et de diagnostiquer 150 000 cancers. En permettant une prise en charge précoce, il aurait permis de sauver des milliers de vies, en réduisant la mortalité de 15 % à 21%, d'après l'INC.
Avant 50 ans, il n'est pas conseillé de se faire dépister, excepté en cas d'antécédents familiaux, ou de prédispositions génétiques – entre 75 % et 80 % des cancers surviennent après 50 ans, en France. Malgré les campagnes d'information et de sensibilisation, une femme sur trois ne procède pas régulièrement au dépistage. Par crainte que la mammographie révèle quelque chose, alors qu’elles ne sont pas prêtes à être malades, et ne veulent pas savoir.
Les musulmanes et le cancer du sein
Le regard a beaucoup évolué sur le cancer en général, mais le cancer n'en reste pas moins une forme de tabou. Inconsciemment, cette maladie reste liée à un décès, alors que, dans bien des cas, on peut en guérir. Dans le cas d'un cancer du sein, c'est en plus la féminité qui est atteinte, à cause des répercussions physiques provoquées par le traitement de la maladie : perte de cheveux, mastectomie, c'est-à-dire l'enlèvement chirurgical, partiel ou total, d'un ou des deux seins. La dévalorisation de l’image de soi est presque systématique.
Comme toutes les patientes à qui l’on diagnostique un cancer du sein, c’est un point qui perturbe particulièrement les femmes musulmanes. A de rares exceptions, « tout le monde réagit de la même façon » en France, quelle que soit la confession de la femme atteinte, assure Hanane Chafik, médecin généraliste en Seine-Saint-Denis, qui a participé à des campagnes de prévention ou a dû annoncer à des patientes qu’elles étaient atteintes d'un cancer du sein.
Les campagnes de prévention ont fait tellement de bruit sur le sujet que les musulmanes, surtout celles âgées de plus de 50 ans, sont en général bien informées. Comme beaucoup de femmes, elles ont appris l’autopalpation, et « au moindre petit signe inquiétant, elles viennent consulter », précise Dr Hanane Chafik. Elles sont mêmes « très sérieuses » et très concernées par le dépistage, assure le médecin, bien plus que pour d’autres maladies chroniques comme le diabète par exemple. Si elles sont diagnostiquées, les femmes musulmanes « entrent dans le circuit de soin classique » comme les autres. « Les musulmanes ne sont pas du tout fatalistes », assure Hanane Chafik.
Comme toutes les patientes à qui l’on diagnostique un cancer du sein, c’est un point qui perturbe particulièrement les femmes musulmanes. A de rares exceptions, « tout le monde réagit de la même façon » en France, quelle que soit la confession de la femme atteinte, assure Hanane Chafik, médecin généraliste en Seine-Saint-Denis, qui a participé à des campagnes de prévention ou a dû annoncer à des patientes qu’elles étaient atteintes d'un cancer du sein.
Les campagnes de prévention ont fait tellement de bruit sur le sujet que les musulmanes, surtout celles âgées de plus de 50 ans, sont en général bien informées. Comme beaucoup de femmes, elles ont appris l’autopalpation, et « au moindre petit signe inquiétant, elles viennent consulter », précise Dr Hanane Chafik. Elles sont mêmes « très sérieuses » et très concernées par le dépistage, assure le médecin, bien plus que pour d’autres maladies chroniques comme le diabète par exemple. Si elles sont diagnostiquées, les femmes musulmanes « entrent dans le circuit de soin classique » comme les autres. « Les musulmanes ne sont pas du tout fatalistes », assure Hanane Chafik.
Le cancer du sein dans les pays musulmans
L'hôtel de luxe Burj Al Arab, Dubaï
Dans les pays de culture musulmane, le rapport à la maladie est, en revanche, bien différent. Au Moyen-Orient notamment, il existe une culture de la honte et du silence autour de cette maladie, qui reste un véritable tabou. Les femmes ont particulièrement peur des conséquences éventuelles d’une mastectomie – en particulier que leur mari les quitte. De nombreuses malades s’isolent, souffrent en silence, certaines n’informent même pas leur famille, alors que le soutien de leur entourage est primordial. Dans les zones rurales, surtout, les femmes ont peur d’être ostracisées en raison de leur maladie.
Les cas de cancers de sein sont moins nombreux qu’en Occident (en 2012 : 99 000 cas de cancers rapportés au Moyen-Orient, contre 367 000 dans l'Union européenne, et 1 677 000 aux Etats-Unis), mais le taux de mortalité y est plus élevé.
Ce paradoxe s’explique par le manque d’une culture de dépistage du cancer du sein régulier dans la région, et donc d’une détection précoce de la maladie, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Arabie Saoudite par exemple, 50 à 60 % des cancers sont diagnostiqués à un stade avancé. En Jordanie, ce taux atteint 70 %. Spécificité régionale, les cancers se déclarent chez des patientes plus jeunes qu’en Occident.
La multiplication de campagnes de sensibilisation, particulièrement pendant le Breast Cancer Awareness Month (mois de la sensibilisation au cancer du sein, dont « Octobre rose » est une déclinaison) contribue néanmoins à changer le regard sur la maladie. Les femmes commencent aussi lentement mais sûrement à briser le silence sur la question. Notamment grâce à des pionnières qui ont souffert d’un cancer du sein, et ont eu le courage d’en parler en public. « Nous avons vu de grandes améliorations au cours des dix dernières années, mais nous avons encore un long chemin à parcourir », affirme Dr Nagi El Sahir, un oncologue libanais.
Les cas de cancers de sein sont moins nombreux qu’en Occident (en 2012 : 99 000 cas de cancers rapportés au Moyen-Orient, contre 367 000 dans l'Union européenne, et 1 677 000 aux Etats-Unis), mais le taux de mortalité y est plus élevé.
Ce paradoxe s’explique par le manque d’une culture de dépistage du cancer du sein régulier dans la région, et donc d’une détection précoce de la maladie, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Arabie Saoudite par exemple, 50 à 60 % des cancers sont diagnostiqués à un stade avancé. En Jordanie, ce taux atteint 70 %. Spécificité régionale, les cancers se déclarent chez des patientes plus jeunes qu’en Occident.
La multiplication de campagnes de sensibilisation, particulièrement pendant le Breast Cancer Awareness Month (mois de la sensibilisation au cancer du sein, dont « Octobre rose » est une déclinaison) contribue néanmoins à changer le regard sur la maladie. Les femmes commencent aussi lentement mais sûrement à briser le silence sur la question. Notamment grâce à des pionnières qui ont souffert d’un cancer du sein, et ont eu le courage d’en parler en public. « Nous avons vu de grandes améliorations au cours des dix dernières années, mais nous avons encore un long chemin à parcourir », affirme Dr Nagi El Sahir, un oncologue libanais.
Pink Hijab Day, les musulmanes mobilisées
Fondé en 2004 par Hend El Buri, une lycéenne américaine, le Pink Hijab Day (Le jour du hijab rose) a pour objectif de briser les stéréotypes affectant les femmes musulmanes, ainsi que de sensibiliser et de lever des fonds pour la recherche sur le cancer du sein.
L’initiative s’est exportée aux quatre coins du monde, et un nombre croissant de musulmanes y participent, lors d'initiatives organisées localement. Les dates varient souvent selon le lieu d'organisation, mais ces événements sont toujours organisés à la fin du mois d’octobre, dans le cadre du Breast Cancer Awareness Month, le mois de la sensibilisation au cancer du sein.
Fondé en 2004 par Hend El Buri, une lycéenne américaine, le Pink Hijab Day (Le jour du hijab rose) a pour objectif de briser les stéréotypes affectant les femmes musulmanes, ainsi que de sensibiliser et de lever des fonds pour la recherche sur le cancer du sein.
L’initiative s’est exportée aux quatre coins du monde, et un nombre croissant de musulmanes y participent, lors d'initiatives organisées localement. Les dates varient souvent selon le lieu d'organisation, mais ces événements sont toujours organisés à la fin du mois d’octobre, dans le cadre du Breast Cancer Awareness Month, le mois de la sensibilisation au cancer du sein.