Le Pape Benoît XVI
Du 4 au 6 novembre 2008, devrait se tenir à Rome la première réunion de l'instance de dialogue entre chrétiens et musulmans dont la création a été annoncé hier mercredi par le Pape Benoît XVI. Cette instance de dialogue, officiellement baptisée "Forum catholiques-musulmans", intervient suite à la publication en septembre dernier par 138 dignitaires musulmans d'une missive adressée aux chefs des Eglises chrétiennes mondiale, dont le Pape Benoît XVI.
La création du Forum catholiques-musulmans est également lancé près de 18 mois après la polémique née du discours de Ratisbonne en Allemagne, prononcé par le Pape le 11 septembre 2006, et qui semblait faire le rapprochement entre la violence et l'islam.
La création du Forum catholiques-musulmans est également lancé près de 18 mois après la polémique née du discours de Ratisbonne en Allemagne, prononcé par le Pape le 11 septembre 2006, et qui semblait faire le rapprochement entre la violence et l'islam.
'Amour de Dieu, amour du prochain'
La première réunion au sommet du Forum catholiques-musulmans doit avoir lieu en novembre 2008. Elle devrait être consacrée à la réflexion et aux débats sur le thème de l'"amour de Dieu, amour du prochain". C'est ce qu'annonçait hier un communiqué publié conjointement par le cardinal Jean-Louis Tauran, le président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et par le Cheikh Abdal Hakim Murad, le président du Muslim Academic Trust de Grande Bretagne, après une réunion au Vatican.
Toujours selon ce communiqué, le Forum catholiques-musulmans 2008 devrait débuter avec une rencontre entre le Pape et des chefs religieux musulmans. Une audience "historique", selon des hauts représentants de l'église catholique, et qui pourrait permettre un dialogue historique entre les religions, a estimé le cardinal Jean-Louis Tauran.
Toujours selon ce communiqué, le Forum catholiques-musulmans 2008 devrait débuter avec une rencontre entre le Pape et des chefs religieux musulmans. Une audience "historique", selon des hauts représentants de l'église catholique, et qui pourrait permettre un dialogue historique entre les religions, a estimé le cardinal Jean-Louis Tauran.
'Accueil incroyablement positif'
Aref Ali Nayed, porte-parole du groupe des 138 dignitaires musulmans
Selon le porte-parole du groupe des 138, Aref Ali Nayed, le directeur du Centre stratégique d'études islamiques d'Amman, qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée hier à Rome, les rencontres au sommet du Forum catholiques-musulmans devraient avoir lieu tous les deux ans, la prochaine, en 2010, devant se dérouler selon ses dires, dans un état musulman.
Evoquant l'"accueil incroyablement positif" qu'a reçu la missive des 138 dignitaires musulmans de la part des autorités religieuses chrétiennes après sa publication en septembre dernier, Aref Ali Nayed a annoncé la tenue d'autres rencontres, dont une avec le chef de l'Eglise anglicane, l'archevêque de Canterbury Rowan Williams.
Le but est de "revenir aux racines profondes de la foi et à ce que nous avons en commun", a encore déclaré le porte-parole des 138, précisant que la rencontre au Vatican s'est tenue "dans une atmosphère très positive et accueillante". Aref Ali Nayed a en outre souligné le fait qu'en cas de crise, comme celle ayant suivi la publication des caricatures danoises du prophète Mohammed, le Forum catholiques-musulman pourrait être immédiatement réactif.
Interrogé sur les conséquences du discours de Ratisbonne, Aref Ali Nayed a déclaré que celui-ci "fut une erreur, mais tout le monde fait des erreurs, l'important est de les corriger".
Evoquant l'"accueil incroyablement positif" qu'a reçu la missive des 138 dignitaires musulmans de la part des autorités religieuses chrétiennes après sa publication en septembre dernier, Aref Ali Nayed a annoncé la tenue d'autres rencontres, dont une avec le chef de l'Eglise anglicane, l'archevêque de Canterbury Rowan Williams.
Le but est de "revenir aux racines profondes de la foi et à ce que nous avons en commun", a encore déclaré le porte-parole des 138, précisant que la rencontre au Vatican s'est tenue "dans une atmosphère très positive et accueillante". Aref Ali Nayed a en outre souligné le fait qu'en cas de crise, comme celle ayant suivi la publication des caricatures danoises du prophète Mohammed, le Forum catholiques-musulman pourrait être immédiatement réactif.
Interrogé sur les conséquences du discours de Ratisbonne, Aref Ali Nayed a déclaré que celui-ci "fut une erreur, mais tout le monde fait des erreurs, l'important est de les corriger".
Initiative rare
Dans un entretien accordé au quotidien La Croix, le Père Etienne Renaud, directeur des études de l'Institut pontifical d'études arabes et islamiques (PISAI), soulignait le fait qu'il était "rare, dans le dialogue islamo-chrétien à ce niveau, que ce soient les musulmans qui prennent l'initiative", la lettre des 138 étant à l'origine de la création de cette nouvelle instance.de dialogue.
"D'autres rencontres ont déjà eu lieu à leur initiative, mais souvent avec des résultats décevants", a encore déclaré le P. Renaud.
Côté musulman, les représentants des 138 ont fait en sorte que le dialogue porte non seulement sur ce qui relie les deux religions dans les domaines éthique et caritatif, mais aussi sur les questions théologiques et spirituelles. Le Vatican, d'abord réticent à un débat théologique, a finalement cédé à cette exigence.
Pour le P. Etienne Renaud, "un dialogue théologique frontal ne peut pas aller bien loin entre islam et christianisme. Il mène vite à une impasse. On a en effet d'un côté un monothéisme unitaire, de l'autre un monothéisme trinitaire".
"La difficulté pour nous, est de trouver des partenaires connaissant bien le christianisme", a encore estimé le P. Etienne Renaud, ajoutant : "C'est pour cela que la 'lettre des 138', qui dénote une profonde connaissance de la Bible et de l'Evangile, est particulièrement intéressante, sans compter l'esprit d'ouverture qu'elle manifeste."
"D'autres rencontres ont déjà eu lieu à leur initiative, mais souvent avec des résultats décevants", a encore déclaré le P. Renaud.
Côté musulman, les représentants des 138 ont fait en sorte que le dialogue porte non seulement sur ce qui relie les deux religions dans les domaines éthique et caritatif, mais aussi sur les questions théologiques et spirituelles. Le Vatican, d'abord réticent à un débat théologique, a finalement cédé à cette exigence.
Pour le P. Etienne Renaud, "un dialogue théologique frontal ne peut pas aller bien loin entre islam et christianisme. Il mène vite à une impasse. On a en effet d'un côté un monothéisme unitaire, de l'autre un monothéisme trinitaire".
"La difficulté pour nous, est de trouver des partenaires connaissant bien le christianisme", a encore estimé le P. Etienne Renaud, ajoutant : "C'est pour cela que la 'lettre des 138', qui dénote une profonde connaissance de la Bible et de l'Evangile, est particulièrement intéressante, sans compter l'esprit d'ouverture qu'elle manifeste."