Guillaume Peltier (à dr.) et Geoffroy Didier, fondateurs de la Droite forte.
Fillon ou Copé ? Au sein de l’UMP, la zizanie règne toujours plusieurs jours après les élections à la présidence. Personne ne sait, à l’heure d’aujourd’hui, qui les adhérents du parti ont fini par choisir, mais une chose est sûre : 28 % d'entre eux ont plébiscité la Droite forte, selon les chiffres officiels de la commission électorale de l'UMP (COCOE).
Sa motion, l’une des six qui ont été présentées aux militants de l’UMP, a ainsi remporté un vif succès, au détriment de la Droite populaire, qui a subi un revers en ne récoltant que 10,8 % des voix. Celle-ci, initiée par le député Thierry Mariani, représentait jusque-là la seule aile droite de l’UMP, dont les discours radicaux sur l’immigration et l’islam sont réputés similaires à l’extrême droite. Le parti compte désormais deux ailes dures avec la Droite forte.
Sa motion, l’une des six qui ont été présentées aux militants de l’UMP, a ainsi remporté un vif succès, au détriment de la Droite populaire, qui a subi un revers en ne récoltant que 10,8 % des voix. Celle-ci, initiée par le député Thierry Mariani, représentait jusque-là la seule aile droite de l’UMP, dont les discours radicaux sur l’immigration et l’islam sont réputés similaires à l’extrême droite. Le parti compte désormais deux ailes dures avec la Droite forte.
La reconnaissance d’une « droite décomplexée » de l’islamophobie
Fondé en juillet 2012, ce mouvement, qui assume clairement son sarkozysme, a tout du long soutenu Jean-François Copé dans sa course à la présidence face à l’ancien Premier ministre Fillon. Le rapprochement manifeste de l’UMP, version Copé, avec le Front national est intimement lié à l’ascension de jeunes sarkozystes, dont la star est sans conteste Guillaume Peltier, un ancien du FN passé au MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, puis au MPF (Mouvement pour la France) de Philippe de Villiers.
Il finit par se convertir au sarkozysme en 2009, où il se fait remarquer au point où il devient l’un des porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. De la défaite de son champion, il a rebondi dans l’arène politique en fondant la Droite forte à son image.
« Sans une droite forte, le FN nous battra en 2017 », disait Geoffroy Didier à la création du mouvement avec M. Peltier. Une phrase qui résume bien la volonté de celui-ci à chasser sur les terres du FN. Avec ce courant qui surfe sur la vague islamophobe en France, les musulmans en prennent pour leur pomme. Preuve en est du contenu de l’un de ses thèmes phares, intitulé « Pour une République forte : laïcité et vivre-ensemble » [à télécharger plus bas] dans lequel la Droite forte appelle de ses vœux à « imposer une révolution laïque » face à un « communautarisme » musulman qui se fait « un peu plus revendicatif, plus agressif, plus conquérant ».
« L’islam radical est le problème alors que l’islam modéré est la solution : nous devons trouver comment aider et soutenir les musulmans modérés qui aiment la France à devenir les porte-parole de l’islam de France », lit-on. Alors que l’islam dit « radical » − car il est modéré par essence − reste minoritaire, la Droite forte n’hésite pas à grossir le trait pour faire de l’islam une menace pour la République et concocter ainsi un plan en dix points pour espérer mettre au pas les musulmans.
Il finit par se convertir au sarkozysme en 2009, où il se fait remarquer au point où il devient l’un des porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. De la défaite de son champion, il a rebondi dans l’arène politique en fondant la Droite forte à son image.
« Sans une droite forte, le FN nous battra en 2017 », disait Geoffroy Didier à la création du mouvement avec M. Peltier. Une phrase qui résume bien la volonté de celui-ci à chasser sur les terres du FN. Avec ce courant qui surfe sur la vague islamophobe en France, les musulmans en prennent pour leur pomme. Preuve en est du contenu de l’un de ses thèmes phares, intitulé « Pour une République forte : laïcité et vivre-ensemble » [à télécharger plus bas] dans lequel la Droite forte appelle de ses vœux à « imposer une révolution laïque » face à un « communautarisme » musulman qui se fait « un peu plus revendicatif, plus agressif, plus conquérant ».
« L’islam radical est le problème alors que l’islam modéré est la solution : nous devons trouver comment aider et soutenir les musulmans modérés qui aiment la France à devenir les porte-parole de l’islam de France », lit-on. Alors que l’islam dit « radical » − car il est modéré par essence − reste minoritaire, la Droite forte n’hésite pas à grossir le trait pour faire de l’islam une menace pour la République et concocter ainsi un plan en dix points pour espérer mettre au pas les musulmans.
S'assurer du contrôle des musulmans
Parmi les propositions coup de poing figure « la Charte républicaine des musulmans de France », qui « conditionnera toute autorisation de construction de mosquée » et devra « être signée par les autorités religieuses », qui devront accepter la « reconnaissance de l’égalité hommes-femmes et de la laïcité de l’Etat », la condamnation de la polygamie, le refus du financement par un Etat étranger comme du financement public ou encore l’interdiction de la construction de minarets, considérés comme des « outils de prosélytisme dans l’espace public ».
Les organisations qui n’accepteraient pas la « Charte » seraient exclues du Conseil français du culte musulman (CFCM), voire « dissoutes et interdites », afin de « soutenir la représentation des musulmans modérés de France ». Cela grâce notamment à des « préfets de la laïcité », dont la Droite forte souhaite voir l’existence.
« Nous devons faire de la laïcité l’un des grands enjeux de notre siècle car la laïcité n’est pas une option ou une opinion personnelle : elle est le cadre d’épanouissement de nos sociétés modernes », estime-t-elle. Pour cela, elle propose d’ajouter le mot « laïcité » dans la devise de la République, et de créer « un ministère de la Laïcité qui assurerait la promotion de la laïcité et qui coordonnerait les prérogatives de l’actuel ministère des Cultes », qui dépend à ce jour de l’Intérieur. Dans le même temps, celui-ci assurerait la nomination des imams de France. Plus loin, il est proposé que l’aumônerie musulmane soit « exclusivement contrôlée et agréée par l’Etat. »
Les organisations qui n’accepteraient pas la « Charte » seraient exclues du Conseil français du culte musulman (CFCM), voire « dissoutes et interdites », afin de « soutenir la représentation des musulmans modérés de France ». Cela grâce notamment à des « préfets de la laïcité », dont la Droite forte souhaite voir l’existence.
« Nous devons faire de la laïcité l’un des grands enjeux de notre siècle car la laïcité n’est pas une option ou une opinion personnelle : elle est le cadre d’épanouissement de nos sociétés modernes », estime-t-elle. Pour cela, elle propose d’ajouter le mot « laïcité » dans la devise de la République, et de créer « un ministère de la Laïcité qui assurerait la promotion de la laïcité et qui coordonnerait les prérogatives de l’actuel ministère des Cultes », qui dépend à ce jour de l’Intérieur. Dans le même temps, celui-ci assurerait la nomination des imams de France. Plus loin, il est proposé que l’aumônerie musulmane soit « exclusivement contrôlée et agréée par l’Etat. »
Une laïcité « de tradition chrétienne » revendiquée
Parce que la France doit être « fière de ses traditions judéo-chrétiennes, de ses racines gréco-latines », il faut affirmer dans la Constitution française que « la France est une République laïque de tradition chrétienne », explique-t-on.
Pour la Droite forte, la laïcité n’est pas « la disparition » et « le mépris » du religieux. Si l'affirmation s'avère vraie pour les religions chrétiennes et juive, on ne peut en dire autant de l’islam. Et alors que le mouvement assure dans son programme que la laïcité est « la stricte séparation entre le politique et le religieux », il estime dans le même temps que la France doit assurer la gestion du culte musulman, et non plus les musulmans eux-mêmes. Flagrantes sont les contradictions mais ces propositions donnent une suite au « débat » sur l'islam, initié par l'UMP en 2011.
Forte de ses 28 %, la Droite forte saura mieux valoriser ses idées au sein de l’UMP, en accédant à des postes haut placés dans la direction et en recevant des moyens financiers conséquents. Pour le plus grand agacement des musulmans de France, qui prennent malheureusement l’habitude de faire l’objet de polémiques stériles à visée électoraliste.
Pour la Droite forte, la laïcité n’est pas « la disparition » et « le mépris » du religieux. Si l'affirmation s'avère vraie pour les religions chrétiennes et juive, on ne peut en dire autant de l’islam. Et alors que le mouvement assure dans son programme que la laïcité est « la stricte séparation entre le politique et le religieux », il estime dans le même temps que la France doit assurer la gestion du culte musulman, et non plus les musulmans eux-mêmes. Flagrantes sont les contradictions mais ces propositions donnent une suite au « débat » sur l'islam, initié par l'UMP en 2011.
Forte de ses 28 %, la Droite forte saura mieux valoriser ses idées au sein de l’UMP, en accédant à des postes haut placés dans la direction et en recevant des moyens financiers conséquents. Pour le plus grand agacement des musulmans de France, qui prennent malheureusement l’habitude de faire l’objet de polémiques stériles à visée électoraliste.
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