« Très dures et très difficiles »
Tony Blair va présenter ce matin 16 décembre 2005 sa nouvelle proposition de budget européen pour la période 2007-2013. Avec des négociations « très dures et très difficiles » en perspective, selon les propres termes employés par le premier ministre britannique. Le rabais britannique accordé à Margaret Thatcher en 1984, la baisse de la TVA promise durant la campagne présidentielle de 2002 par Jacques Chirac ainsi que la Politique agricole commune (PAC) restent les principaux sujets de tension au sein de l’Union, et en particulier entre Tony Blair et Jacques Chirac, chacun des deux s’attachant à ses « privilèges » et souhaitant les préserver. « J'ai dit en venant que ce serait dur. Je pense que la prévision est très juste. Ce sera une réunion difficile et très dure » a annoncé Tony Blair, tandis que José Manuel Barroso, le président de la Commission, précisait qu’ « il reste beaucoup de chemin à faire, mais je crois qu'un accord est possible ».
Blair et Chirac : impossible accord ?
Tony Blair
En 1984, alors que la Politique agricole commune représente 70% du budget de l’Europe des Dix, le premier ministre britannique de l’époque, une certaine Margaret Thatcher, obtient de haute lutte de payer moins que ses partenaires une politique dont son pays ne profite que peu. Vingt-et-un ans plus tard, et alors que la Grande Bretagne fait partie des Etats européens les plus riches, et tandis que l’UE compte 25 membres, il est demandé à Tony Blair de faire preuve de solidarité envers les nouveaux entrants en renonçant au moins partiellement à sa « ristourne » budgétaire. Ce que refuse le premier ministre britannique. Du moins pas sans une réforme de la PAC et des subventions qu’elle accorde, chose que refuse Jacques Chirac. Le monde agricole français profite largement de cette politique et il est hors de question pour le président français de toucher à un électorat votant en majorité à droite.
TVA
Lors de sa dernière campagne présidentielle, le président français Jacques Chirac avait promis aux restaurateurs une baisse de la TVA de 19,6% à 5,5%. En échange, des emplois devraient être créés dans le milieu de la restauration. Malheureusement, cette promesse est restée lettre morte depuis 2002. Et pour cause : pour prendre une telle décision, l’unanimité doit être effective au sein de l’UE. Or, elle ne l’est pas. Principalement en raison de l’opposition allemande à ce rabais.