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Chaos général en Irak

Rédigé par Bahri Fouad | Jeudi 27 Janvier 2005 à 00:00

A moins d’une semaine du scrutin national qui doit doter le pays d’un gouvernement « démocratiquement » élu, rien ne va plus pour les forces d’invasion américaines et leurs milices supplétives irakiennes, en proie à de violentes et incessantes attaques. L’explosion au sol d’un hélicoptère américain à encore causé mercredi 26 janvier, la mort de 31 nouveaux soldats



A moins d’une semaine du scrutin national qui doit doter le pays d’un gouvernement « démocratiquement » élu, rien ne va plus pour les forces d’invasion américaines et leurs milices supplétives irakiennes, en proie à de violentes et incessantes attaques. L’explosion au sol d’un hélicoptère américain à encore causé mercredi 26 janvier, la mort de 31 nouveaux soldats.

Escalade générale de violence

Un tsunami peut en cacher un autre. A quatre jours des élections que l’administration américaine a voulu imposer aux diverses instances et partis irakiens, la violence des combats, attentats et autres destructions d’hélicoptères ou de bâtiments civils, ne cesse d’ensanglanter un pays qui, officiellement, n’est plus en guerre depuis plusieurs mois. Une nouvelle explosion d’un hélicoptère CH-53 Sea Stallion a ainsi causé la mort de trente et un soldats d’occupation américains, dans la localité d’al-Routba, dans l’ouest du pays. Ce nouveau bilan porte à quarante huit le nombre de soldats morts dans la destruction de 23 d’aéronefs, selon CNN et ABC, depuis mars 2004. Les autorités américaines nient pour l’instant la thèse de l’attentat, semant le doute sur un possible accident de l’engin. D’autres violences ont aussi entraîné la mort de quatre nouveaux irakiens et fait onze blessés, devant un commissariat situé à Kirkouk, selon des sources policières irakiennes. Un véhicule piégé a également explosé, face à un convoi militaire américain, à Bagdad, sans qu’on sache encore s’il y a des victimes. L’attaque a été revendiquée par Al Zarkaoui et son groupe sur un site internet irakien. Enfin, quatre marines ont été tués dans des combats qui se sont déroulés dans la localité d’Al Anbar, d’après un  communiqué militaire américain, qui n’est pas plus précis.

Zarkaoui est opposé aux élections

On savait, d’après les nombreux avertissements lancés par Zarkaoui, qu’une recrudescence des conflits était à prévoir au moment des élections. Les américains qui prennent visiblement très au sérieux ces menaces, n’ont pas fait connaître publiquement la liste des candidats irakiens, de peur d’assassinats. Alors que des messages de propagande pro-Alaoui (le premier ministre intérimaire irakien) ne cesse d’inonder les chaînes arabes, un véritable bras de fer semble se jouer entre les partis de la résistance irakiennes, mudjahidins ou anciens baassistes, et l’actuelle administration mis en place par Washington, auquels doivent être ajoutés les partis chiites, qui ont choisi de jouer le jeu électoral. Zarkaoui, qui a pointé du doigt le danger que représenterait la prise du pouvoir des chiites, facilitée par le boycott décrété par les instances sunnites, a clairement décidé d’empêcher la tenue du scrutin, prévu le 30 janvier. Une décision qui retarderait les plans américains dans la région. L’administration Bush souhaite, en effet, l’installation rapide d’un gouvernement irakien à sa solde, pour décider le retrait rapide de la plupart de ses troupes, en Irak. Ces dernières seraient remplacées par des troupes nationales irakiennes, formées par des instructeurs américains. Autant de changement qui ferait du chaos irakien un problème interne. Sans oublier l’ennemi iranien qui parait se profiler dans le regard américain.