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Clearstream: Dominique de Villepin dans la tourmente

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 2 Mai 2006 à 07:41

Dominique de Villepin, dans la tourmente de l'affaire Clearstream, va être sous pression mardi à l'occasion de la rentrée parlementaire. Le Premier ministre, qui sera interrogé en début de matinée sur Europe-1 avant de réunir un séminaire gouvernemental dans la soirée, n'a manifestement aucune intention de démissionner. A droite et à gauche, les regards se tournent vers Jacques Chirac.



Des rumeurs infondées

Après deux semaines d'interruption pour les vacances de printemps, les députés reprennent mardi le chemin de l'hémicycle. La séance de questions au gouvernement s'annonce périlleuse pour le Premier ministre. Dominique de Villepin est en grande difficulté depuis les informations publiées vendredi par "Le Monde" selon lesquelles il aurait chargé, en janvier 2004 et sur "instructions" du président Jacques Chirac, le général Philippe Rondot de vérifier des rumeurs, qui se sont révélées infondées, sur des comptes occultes détenus à l'étranger par Nicolas Sarkozy. Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont catégoriquement démenti vendredi.

Réaction dans la classe politique

Les réactions se sont multipliées dans la classe politique. A gauche, plusieurs voix se sont élevées pour demander la tête du Premier ministre. "Parvenus là où nous en sommes, il ne me paraît pas possible que le Premier ministre reste en fonction", a expliqué Henri Emmanuelli. Il a suggéré que Nicolas Sarkozy, en tant que président de l'UMP, remplace très rapidement Dominique de Villepin. Tous les socialistes ne sont cependant pas de cet avis. Le premier secrétaire François Hollande préfère en appeler à Jacques Chirac. A droite, les regards se tournent aussi vers Jacques Chirac. Le député UMP Dominique Paillé, proche de Nicolas Sarkozy, a appelé le président à "prendre les choses en main". La plupart des membres de la majorité restaient cependant très prudents. "Une enquête est en cours. Il est prématuré d'en tirer les conclusions", jugeait Yves Jego, un autre proche de Nicolas Sarkozy.

Pas de démission

Dans cette situation, Dominique de Villepin entend faire face. Le Premier ministre, qui a travaillé tout le week-end sur la rentrée parlementaire, et s'est entretenu lundi avec Nicolas Sarkozy, a prévu d'intervenir à plusieurs reprises mardi pour le montrer. Il sera l'invité d'Europe-1 de 8h15 à 8h45, où il pourra s'expliquer en détail sur l'affaire. A Matignon, on souhaitait lundi que "toute la vérité soit faite". Le Premier ministre ira ensuite devant le groupe UMP à l'Assemblée nationale et participera à 15h à la séance de questions au gouvernement, avant de réunir à 18h30 un séminaire gouvernemental pour "faire le point sur les priorités du gouvernement dans les prochaines semaines", selon son entourage. Par ces interventions, Dominique de Villepin veut couper court à ce que ses proches qualifient de rumeurs, et montrer qu'il n'entend pas démissionner.