La Grande Mosquée de Clichy située au 15 rue d'Estienne d'Orves pourrait devenir une médiathèque selon le souhait du maire Rémi Muzeau.
Vendredi 27 mai, un jour de fête pour la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) à l’occasion de l’inauguration de la mosquée, située rue des Trois-Pavillons, à Clichy-la-Garenne. Le nouvel établissement cultuel, capable d'accueillir un millier de fidèles lors de la prière du vendredi, abrite une annexe de l’Institut Avicenne des sciences humaines (IASH) basé à Lille et visant à former des imams grâce à une licence interdisciplinaire.
Le 10e colloque annuel de l'IASH se tiendra d'ailleurs dans la nouvelle mosquée durant le week-end inaugural. Une conférence introductive sur la question de la radicalisation est prévue vendredi soir. Les autorités religieuses de la ville, le sous-préfet de la Seine-Saint-Denis et des universitaires devraient être de la partie, annonce Mohamed Bechari, président de la FNMF, présent à l'inauguration avec le maire Rémi Muzeau.
Le 10e colloque annuel de l'IASH se tiendra d'ailleurs dans la nouvelle mosquée durant le week-end inaugural. Une conférence introductive sur la question de la radicalisation est prévue vendredi soir. Les autorités religieuses de la ville, le sous-préfet de la Seine-Saint-Denis et des universitaires devraient être de la partie, annonce Mohamed Bechari, président de la FNMF, présent à l'inauguration avec le maire Rémi Muzeau.
L’heure ne sera cependant pas à la fête pour tous les musulmans de Clichy. Une autre mosquée, située rue d’Estienne d’Orves, dans le centre-ville, est menacée de fermeture.* Rémi Muzeau souhaite en effet la transformer en médiathèque.
En 2012, la municipalité avait acquis le terrain pour un million d’euros et investi 2,5 millions d’euros pour y construire un bâtiment polyvalent, qui abrite ladite grande mosquée depuis 2013. Fin juin 2016, le bail locatif arrivera à expiration et l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC), l'actuel locataire des lieux en charge de la mosquée, devra alors plier les tapis et rendre les clés. Devant cette situation, les fidèles se sont rassemblés vendredi 18 mai face à la mairie pour contester sa décision. Quelque 1 500 manifestants ont fait le déplacement selon les organisateurs, 500 selon la préfecture.
Mais Rémi Muzeau ne veut rien entendre. « J’ai hérité d’une situation complexe avec une multitude d’associations qui veulent toutes leur salle de prière. Les fidèles ont un lieu de culte et les Clichois auront une médiathèque. Je ne céderai pas », déclare-t-il au Parisien. L'édile, qui a signé en septembre 2015 un bail emphytéotique de 99 ans en faveur de la nouvelle mosquée rue des Trois-Pavillons, estime que cela est suffisant. « Le maire ne respecte pas sa promesse alors que nous avons contribué à son élection », rétorque Hamid Kazed, le président de l'UAMC, qui a bien des raisons de se sentir floué.
En 2012, la municipalité avait acquis le terrain pour un million d’euros et investi 2,5 millions d’euros pour y construire un bâtiment polyvalent, qui abrite ladite grande mosquée depuis 2013. Fin juin 2016, le bail locatif arrivera à expiration et l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC), l'actuel locataire des lieux en charge de la mosquée, devra alors plier les tapis et rendre les clés. Devant cette situation, les fidèles se sont rassemblés vendredi 18 mai face à la mairie pour contester sa décision. Quelque 1 500 manifestants ont fait le déplacement selon les organisateurs, 500 selon la préfecture.
Mais Rémi Muzeau ne veut rien entendre. « J’ai hérité d’une situation complexe avec une multitude d’associations qui veulent toutes leur salle de prière. Les fidèles ont un lieu de culte et les Clichois auront une médiathèque. Je ne céderai pas », déclare-t-il au Parisien. L'édile, qui a signé en septembre 2015 un bail emphytéotique de 99 ans en faveur de la nouvelle mosquée rue des Trois-Pavillons, estime que cela est suffisant. « Le maire ne respecte pas sa promesse alors que nous avons contribué à son élection », rétorque Hamid Kazed, le président de l'UAMC, qui a bien des raisons de se sentir floué.
Une démarche de renouvellement sans avenir
Manifestation de l'UAMC devant la mairie de Clichy le 20 mai 2016.
En juillet 2013, la mosquée rue d’Estienne d’Orves est inaugurée en grande pompe en présence de Gilles Catoire, le prédécesseur (PS) de Rémi Muzeau, avec le projet ambitieux d'en faire une mosquée pour tous et pour toutes. L'association Unité-Fedam regroupait alors des représentants de plusieurs communautés ethniques : mauriciennes, indiennes, pakistanaises, comoriennes, sénégalaises, algériennes, égyptiennes.
Cependant, le bail signé est précaire puisqu'il ne dure que deux ans. Le 13 avril 2015, Unité-Fedam dépose une démarche de renouvellement du bail mais se voit opposer une fin de non-recevoir par Julien Perez, alors adjoint au maire chargé de l'urbanisme. Il leur répond par courrier que le bail prendra fin le 1er juin 2015 et qu'ils auraient dû adresser leur demande au plus tard deux mois avant.
La douzaine de jours de retard n'est pas le seul motif de ce refus. La municipalité PS avançait qu'une autre association a déposé un projet pour reprendre le bâtiment de la rue d'Estienne d'Orves : l'UAMC. L'association a déposé ses statuts le 23 mars, durant l'entre-deux-tours des élections départementales. Elle obtient la faveur du maire Gilles Catoire, qui espère sans doute ainsi obtenir en retour le soutien d'une partie de la communauté musulmane. Un soutien ouvertement refusé par Nazreddine Beegun, président d'Unité-Fedam.
Cependant, le bail signé est précaire puisqu'il ne dure que deux ans. Le 13 avril 2015, Unité-Fedam dépose une démarche de renouvellement du bail mais se voit opposer une fin de non-recevoir par Julien Perez, alors adjoint au maire chargé de l'urbanisme. Il leur répond par courrier que le bail prendra fin le 1er juin 2015 et qu'ils auraient dû adresser leur demande au plus tard deux mois avant.
La douzaine de jours de retard n'est pas le seul motif de ce refus. La municipalité PS avançait qu'une autre association a déposé un projet pour reprendre le bâtiment de la rue d'Estienne d'Orves : l'UAMC. L'association a déposé ses statuts le 23 mars, durant l'entre-deux-tours des élections départementales. Elle obtient la faveur du maire Gilles Catoire, qui espère sans doute ainsi obtenir en retour le soutien d'une partie de la communauté musulmane. Un soutien ouvertement refusé par Nazreddine Beegun, président d'Unité-Fedam.
Un soutien au maire qui ne paye pas
Le PS perd toute de même les élections départementales et n'en a pas fini avec ses déboires puisque les résultat des élections municipales de 2014 ont été annulées. Un nouveau scrutin s'est tenu fin juin 2015. Le candidat Rémi Muzeau rassemble autour de lui son parti Les Républicains, le Modem et l'UDI et met fin à un siècle de présence du PS à la mairie en battant Julien Perez. La direction de l'UAMC revendique avoir participé à cette victoire et s'être positionné en faveur du candidat de droite en raison de sa promesse de pérenniser le bail de la mosquée. Le nouveau maire, qui s'est donné pour mot d'ordre de mettre au clientélisme instauré par la municipalité précédente (!), a choisi de signer la mort de l'établissement musulman.
La nouvelle mosquée de Clichy et sa salle de prière ne pourront accueillir les plus de 2 000 fidèles qui priaient chaque vendredi dans l'édifice de la rue d'Estienne d'Orves. La mosquée nouvellement inaugurée ne fait que succéder à la salle de prière qui pré-existait au 11 rue Foucault et dont la FNMF assurait la gestion.
Pour l'heure, l'UAMC est décidée à continuer l'occupation de son immeuble jusqu'à la fin du bail et même au-delà. L'appel aux dons destiné à racheter le terrain et le bâtiment est toujours en cours. A ce jour, ce sont 80 000 € qui ont été récoltés, loin des 3,5 millions d'euros nécessaires pour l'opération. Quid d'une union avec la FNMF ? Les responsables de l'UAMC ne veulent pas en entendre parler, arguant que la nouvelle mosquée est bien trop petite et excentrée de la ville. L'unité des associations musulmans clichoises est loin.
Mise à jour : La mosquée a fermé ses portes en mars 2017, non sans conflits avec l'UAMC. En savoir plus ici
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