Camilla Haddad (au centre), de confession chrétienne, doit sa vie à un voisin musulman pendant la prise de Moussoul par Daech en 2014. © saint-adday.com
« Son histoire est une ode à la fraternité et à la paix », commente Aleteia. C’est peu de le dire. Du haut de ses 98 ans, Camilla Haddad, de confession chrétienne raconte comment elle et son amie a été sauvée par un voisin musulman, en plein prise de Mossoul par Daech en 2014.
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La nonagénaire résidait à Mossoul lorsque l’Etat Islamique a fait irruption dans cette ville en 2014. Sans l'intervention d'Elias Abu Ahmed, elle raconte qu'elle et Mary Fathohi Weber serait sans doute morte à l'heure qu'il est. Mossoul a été libéré en 2017 mais a été détruite.
« Lorsque l'État islamique est entré dans Mossoul, j'étais seule et je ne pouvais pas m'échapper. Avec mon amie Mary, nous sommes restées dans la ville. Nous avions peur mais heureusement, un voisin, Elias Abu Ahmed, un musulman, est venu à notre secours. Il nous a dit qu'il ferait tout pour nous protéger », a confié à AsiaNews cette ancienne résidente du quartier de Mohandessin, où était située sa maison dans laquelle ont fait irruption les terroristes sept ans plus tôt. Face aux miliciens, Elias Abu Mohamed présente les deux femmes comme sa grand-mère et grande tante avant de décider de cacher les deux femmes.
Si Mary est aujourd’hui décédée, Camilla est en bonne santé pour son âge, et vit désormais dans la famille d’Elias, qui compte 14 enfants. « Daesh aurait pu nous chasser mais Elias Abu Ahmed nous a accueillis et nous a logés chez lui », a déclaré la vieille dame. « J'avais mis de l'argent de côté et je le lui ai donné pour qu'il puisse subvenir aux besoins de la famille et élever les enfants, car son salaire d'ouvrier, souvent faible, ne suffit pas. »
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La nonagénaire résidait à Mossoul lorsque l’Etat Islamique a fait irruption dans cette ville en 2014. Sans l'intervention d'Elias Abu Ahmed, elle raconte qu'elle et Mary Fathohi Weber serait sans doute morte à l'heure qu'il est. Mossoul a été libéré en 2017 mais a été détruite.
« Lorsque l'État islamique est entré dans Mossoul, j'étais seule et je ne pouvais pas m'échapper. Avec mon amie Mary, nous sommes restées dans la ville. Nous avions peur mais heureusement, un voisin, Elias Abu Ahmed, un musulman, est venu à notre secours. Il nous a dit qu'il ferait tout pour nous protéger », a confié à AsiaNews cette ancienne résidente du quartier de Mohandessin, où était située sa maison dans laquelle ont fait irruption les terroristes sept ans plus tôt. Face aux miliciens, Elias Abu Mohamed présente les deux femmes comme sa grand-mère et grande tante avant de décider de cacher les deux femmes.
Si Mary est aujourd’hui décédée, Camilla est en bonne santé pour son âge, et vit désormais dans la famille d’Elias, qui compte 14 enfants. « Daesh aurait pu nous chasser mais Elias Abu Ahmed nous a accueillis et nous a logés chez lui », a déclaré la vieille dame. « J'avais mis de l'argent de côté et je le lui ai donné pour qu'il puisse subvenir aux besoins de la famille et élever les enfants, car son salaire d'ouvrier, souvent faible, ne suffit pas. »
Une histoire parmi tant d’autres, « exemple du changement des mentalités en Irak »
Camilla Haddad doit aussi beaucoup au Patriarche des Chaldéens, Louis Raphaël Sako. Son ami de longue date n’a cessé de la rechercher après sa disparition il y a sept ans, et c’est lui a partagé le récit de ce sauvetage sur son site. « Elle est venue accompagnée de ses sœurs, avec moi à Rome, puis à Paris, pendant l'année sainte. J'ai cru qu'elle était morte car je n'ai plus eu de nouvelles d'elle, mais je n'ai jamais cessé de la chercher pour savoir ce qui lui était arrivé », livre le cardinal.
« Camilla se sent chez elle dans cette famille », a-t-il déclaré. « Elle sait que l'on prend soin d'elle. Je lui ai proposé de venir à Bagdad, dans une maison pour personnes âgées, mais elle a dit qu'elle préférait rester à Mossoul, et prier avec son chapelet pour nous tous. »
« Je les considérais comme faisant partie de ma famille », a déclaré, pour sa part, Elias Abu Ahmed, évoquant également Mary, disparue en 2015. « Nous sommes tous frères », a insisté le père de famille, qui selon le cardinal Sako ne manque jamais une occasion d’utiliser l’expression « Fratelli Tutti », en référence à l’encyclique du pape François. Elias Abu Ahmed était d'ailleurs dans le cortège avec Camilla Haddad lors de la visite du souverain pontife en Irak. Pour Louis Raphael Sako, « cette histoire, comme tant d'autres, est un exemple du changement des mentalités en Irak ».
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« Camilla se sent chez elle dans cette famille », a-t-il déclaré. « Elle sait que l'on prend soin d'elle. Je lui ai proposé de venir à Bagdad, dans une maison pour personnes âgées, mais elle a dit qu'elle préférait rester à Mossoul, et prier avec son chapelet pour nous tous. »
« Je les considérais comme faisant partie de ma famille », a déclaré, pour sa part, Elias Abu Ahmed, évoquant également Mary, disparue en 2015. « Nous sommes tous frères », a insisté le père de famille, qui selon le cardinal Sako ne manque jamais une occasion d’utiliser l’expression « Fratelli Tutti », en référence à l’encyclique du pape François. Elias Abu Ahmed était d'ailleurs dans le cortège avec Camilla Haddad lors de la visite du souverain pontife en Irak. Pour Louis Raphael Sako, « cette histoire, comme tant d'autres, est un exemple du changement des mentalités en Irak ».
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