Religions

Conseil national des imams : les fédérations du CFCM à l’unisson contre la Grande Mosquée de Paris

Rédigé par | Jeudi 31 Décembre 2020 à 17:55

La Grande Mosquée de Paris fait l’unanimité (ou presque) contre lui au Conseil français du culte musulman (CFCM). L’écrasante majorité des composantes de l’instance représentative ont fait valoir, jeudi 31 décembre, leur consternation face à « l’extrême gravité » des accusations portées par le recteur, Chems-Eddine Hafiz.



Six fédérations du Conseil français du culte musulman (CFCM) – le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Gorus, Foi & Pratique, Musulmans de France (MF), le Rassemblement des musulmans de France (RMF) et l’Union des mosquées de France (UMF) – ont « unanimement » déploré les accusations publiques faites par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, « à l’encontre de certaines composantes du CFCM sans les nommer ».

« L’extrême gravité de ces accusations est d’autant plus incompréhensible que, dans son communiqué, le recteur de la GMP reconnait lui-même que "tout semblait se dérouler dans des conditions normales jusqu’à mi-décembre" », lit-on dans un communiqué unitaire rédigé à l'issue d'une réunion organisée mardi 30 décembre visant à « faire le point sur le projet de création du Conseil national des imams et de sa charte ».

Lire aussi : Face aux accusations de la Grande Mosquée de Paris, des voix indignées du CFCM s'expriment

Une volonté de participer ensemble « à l’inscription d’une page importante dans l’organisation du culte musulman en France »

« À l’unisson, les responsables de toutes les fédérations, y compris de la GMP, ont validé, le 10 novembre 2020, les principaux documents définissant la mission, la composition et le fonctionnement du CNI, ainsi que de nombreuses fiches techniques et supports encadrant son travail. Ce fut le premier acquis tangible, fruit d’une action collective au service du culte musulman », déclarent les fédérations. « Le deuxième acquis fut la mouture de la charte des principes du CNI du 15 décembre 2020, qui a été également actée à l’unanimité comme étant la base de discussion et de concertation avec les pouvoirs publics. »

« Réconfortés par ces deux acquis », les signataires affirment leur engagement de poursuivre leurs travaux « dans l’unité et la cohésion avec lesquelles nous les avons conduites jusqu’au 28 décembre 2020 », date à laquelle la GMP a fait son communiqué. « Nous formons le vœu que toutes les fédérations qui se sont engagées dans cette voie puissent participer à l’inscription d’une page importante dans l’organisation du culte musulman en France par l’installation imminente du Conseil national des imams », fait-on valoir.

Le Conseil national des imams, « une urgence »

La création du CNI, dont la mise en place se fera en trois phases pour intégrer « les acteurs locaux » musulmans dans les régions et les départements, est présentée comme « une urgence et une nécessité afin que les imams puissent exercer leur mission dans un cadre clairement établi avec un statut qui les protège et qui écarte de l’imamat tous ceux qui nuisent à cette noble mission et dont le discours extrémiste et radicaux qui mettent en péril la cohésion nationale ».

Quant à la charte du CNI, elle vise, indiquent les fédérations signataires, à « réaffirmer que les valeurs islamiques et les principes de droit applicable dans la République sont parfaitement compatibles et les musulmans de France appartiennent pleinement à la communauté nationale », à « œuvrer en faveur d’une compréhension saine de l’islam, authentique dans sa démarche, contextuelle dans son interprétation et respectueuse de la diversité des opinions », à « s’engager par la parole et l’action à préserver de la religion musulmane de toutes les dérives » et à rappeler que leur mission s’exerce « dans le cadre des principes et des lois de la République qui fondent l’unité et la cohésion de notre pays ».

Selon nos informations, la Fédération française des associations islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles (FFAICIA), par la voix d'Assani Fassassi, est la seule à avoir ouvertement exprimé auprès du CFCM son soutien au recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Lire aussi :
Conseil des imams : face aux accusations de la Grande Mosquée de Paris, des voix indignées du CFCM s'expriment
Du rififi autour du Conseil national des imams : l'exaspération marquée des mosquées du Rhône
Conseil national des imams : après le retrait de la Grande Mosquée de Paris, le président du CFCM riposte
Conseil national des imams : le retrait fracassant de la Grande Mosquée de Paris

Et aussi :
Avec une douzaine de cadres religieux, Tareq Oubrou tacle le projet de Conseil des imams porté par le CFCM
Pourquoi Mohamed Bajrafil décide d'abandonner sa charge d'imam
Le Conseil national des imams du CFCM rejeté par le Conseil des mosquées du Rhône
Face à Macron, le CFCM acte la création d'un Conseil national des imams, ce qu'on sait de cette structure


Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur