Extrait du tract appelant à la "Manif pour tous" du 13 janvier 2013, s'élevant contre le projet de loi de "mariage pour tous".
Ce mercredi 9 janvier, une douzaine d’associations sur une quarantaine convoquées ont répondu présent. Objectif de la réunion au siège de l’UOIF : présenter le collectif « La Manif pour tous », répondre aux interrogations des uns et des autres, donner des éléments de langage et des consignes en vue du rassemblement du 13 janvier.
Une démarche pas si évidente pour l’UOIF, qui, lors de la préparation de la loi d’interdiction du port des signes religieux à l’école en 2004, n’avait pas appelé à manifester, alors qu’elle défendait ardemment le port du voile. Et l’on se souvient aussi de sa fatwa (malheureuse) appelant au calme lors des émeutes en banlieues de 2005, donnant une dimension religieuse à un problème éminemment social et politique. Pas facile donc d’être en phase avec les questions de société lorsque l’on est la première fédération musulmane en France comptant quelques centaines d’associations membres.
Imams, présidents d’association ou bénévoles de mosquée, qu’ils viennent de Romainville, de Noisy-le-Sec, du Bourget, de Trappes, ou encore d’Aulnay-sous-Bois, de Saint-Denis, d’Asnières-sur-Seine ou de Sevran, les participants à la réunion sont pourtant motivés. Ils savent que nombre de leurs coreligionnaires ne se sentent pas concernés par le projet de loi sur le mariage pour tous. « L’homosexualité étant interdite par l’islam, les musulmans se disent : “Ça ne peut pas nous arriver” » Mais d’autres rongeaient leur frein, ne sachant comment réagir à cette profonde évolution de la société. « Que l’UOIF se positionne et participe à l’organisation de la manifestation est bienvenu », se satisfait Tahar Benhaddja, président de l’Union des musulmans de Trappes. « Sur le terrain, on n’a pas eu de consignes claires de la part de la Grande Mosquée de Paris ni du CFCM quant à l’attitude à adopter. »
Une démarche pas si évidente pour l’UOIF, qui, lors de la préparation de la loi d’interdiction du port des signes religieux à l’école en 2004, n’avait pas appelé à manifester, alors qu’elle défendait ardemment le port du voile. Et l’on se souvient aussi de sa fatwa (malheureuse) appelant au calme lors des émeutes en banlieues de 2005, donnant une dimension religieuse à un problème éminemment social et politique. Pas facile donc d’être en phase avec les questions de société lorsque l’on est la première fédération musulmane en France comptant quelques centaines d’associations membres.
Imams, présidents d’association ou bénévoles de mosquée, qu’ils viennent de Romainville, de Noisy-le-Sec, du Bourget, de Trappes, ou encore d’Aulnay-sous-Bois, de Saint-Denis, d’Asnières-sur-Seine ou de Sevran, les participants à la réunion sont pourtant motivés. Ils savent que nombre de leurs coreligionnaires ne se sentent pas concernés par le projet de loi sur le mariage pour tous. « L’homosexualité étant interdite par l’islam, les musulmans se disent : “Ça ne peut pas nous arriver” » Mais d’autres rongeaient leur frein, ne sachant comment réagir à cette profonde évolution de la société. « Que l’UOIF se positionne et participe à l’organisation de la manifestation est bienvenu », se satisfait Tahar Benhaddja, président de l’Union des musulmans de Trappes. « Sur le terrain, on n’a pas eu de consignes claires de la part de la Grande Mosquée de Paris ni du CFCM quant à l’attitude à adopter. »
Une initiative citoyenne, une manifestation pluraliste
René Frédéric, membre du collectif « La Manif pour tous », retrace alors l’historique du mouvement : « C’est un collectif citoyen, spontané, pas organisé ni manipulé, comme on veut le faire croire, par l’Eglise catholique ou l’UMP », insiste-t-il. « La “Manif pour tous” est d’abord une affaire de citoyens français, qui ont la religion qu’ils veulent, la tendance politique qu’ils veulent (...) » et qui demandent « un vrai débat » et le retrait du projet de loi « tant que des Etats généraux de la famille ne sont pas organisés ».
Rappelant le succès des 200 000 personnes (70 000 selon la préfecture) présentes lors de la première manifestation du 17 octobre 2012, « la “Manif pour tous” est une occasion formidable de montrer qu’un maximum de gens différents peuvent agir ensemble sur une question de fond », encourage M. Frédéric.
« Si ce projet de loi passe, elle va considérablement bouleverser les structures sociales. C’est vrai qu’il s’agit d’une promesse du candidat Hollande. Mais ce genre de question doit être une question de société avant d’être une promesse politique », estime Ahmed Jaballah, président de l’UOIF. « Il y a ici une dimension éthique, où musulmans, juifs, catholiques, bouddhistes ont adopté un consensus : celui d’être contre » le mariage homosexuel. Mais, alors, participer au débat en cours, est-ce adopter une position religieuse ou citoyenne ? « Ma position citoyenne est motivée par des valeurs religieuses », argue d’emblée M. Jaballah.
Tout de même, « si la question de société ne le touche pas directement, le musulman doit-il s’impliquer ou non ? », interroge l’un des participants. « Bien sûr, affirme le président de l’UOIF. Selon la devise islamique bien connue qui enjoint “de conseiller le bien et de dénoncer le mal”, le croyant ne doit pas ménager ses efforts pour apporter le bien non seulement à la société mais aussi à l’humanité. Il est animé par sa foi et suit une religion qui, tout à la fois, accorde une grande importance à la famille et croit au bon sens général. »
Rappelant le succès des 200 000 personnes (70 000 selon la préfecture) présentes lors de la première manifestation du 17 octobre 2012, « la “Manif pour tous” est une occasion formidable de montrer qu’un maximum de gens différents peuvent agir ensemble sur une question de fond », encourage M. Frédéric.
« Si ce projet de loi passe, elle va considérablement bouleverser les structures sociales. C’est vrai qu’il s’agit d’une promesse du candidat Hollande. Mais ce genre de question doit être une question de société avant d’être une promesse politique », estime Ahmed Jaballah, président de l’UOIF. « Il y a ici une dimension éthique, où musulmans, juifs, catholiques, bouddhistes ont adopté un consensus : celui d’être contre » le mariage homosexuel. Mais, alors, participer au débat en cours, est-ce adopter une position religieuse ou citoyenne ? « Ma position citoyenne est motivée par des valeurs religieuses », argue d’emblée M. Jaballah.
Tout de même, « si la question de société ne le touche pas directement, le musulman doit-il s’impliquer ou non ? », interroge l’un des participants. « Bien sûr, affirme le président de l’UOIF. Selon la devise islamique bien connue qui enjoint “de conseiller le bien et de dénoncer le mal”, le croyant ne doit pas ménager ses efforts pour apporter le bien non seulement à la société mais aussi à l’humanité. Il est animé par sa foi et suit une religion qui, tout à la fois, accorde une grande importance à la famille et croit au bon sens général. »
Ni réactionnaires ni homophobes
« Les musulmans ont le droit et le devoir de s’exprimer et de manifester leur point de vue », conclut-il. Pas question pour autant que le minbar serve de tribune politique pour appeler à manifester. La distribution de tracts à la sortie des mosquées à la fin de la prière du vendredi servant amplement à mobiliser, tient-il à rappeler.
La réunion achevée, les 7 500 tracts partent comme des petits pains. Le lendemain, d’autres tracts seront envoyés en nombre aux associations d’Île-de-France qui n’avaient pu être présentes. Et le vendredi, ils furent distribués par des musulmans eux-mêmes, contrairement au vendredi précédent où l’on voyait des militants du collectif « La Manif pour tous » s’évertuer à tracter et à convaincre les priants à la sortie des mosquées.
Rendez-vous est donné pour dimanche 13 janvier, sans banderole. Il s’agira de « se fondre dans la masse en tant que citoyens », indique Merzak Bekkay, président de Cultures et citoyenneté de Sevran. Et que les médias n’assimilent pas encore une fois les musulmans à « des réactionnaires » ni à « des homophobes », du seul fait qu’ils sont contre le projet de loi du mariage pour tous, espère un responsable de la mosquée d’Aulnay-sous-Bois.
L’UOIF réfléchit déjà à l’après-manif. « Organiser des réunions locales et faire du forcing auprès des députés » ; « appeler à un référendum »… C’est sans doute oublier que même si référendum il y a, 52 % des Français (TNS-Sofrès) seraient favorables au mariage pour tous. Un combat joué d’avance ?
La réunion achevée, les 7 500 tracts partent comme des petits pains. Le lendemain, d’autres tracts seront envoyés en nombre aux associations d’Île-de-France qui n’avaient pu être présentes. Et le vendredi, ils furent distribués par des musulmans eux-mêmes, contrairement au vendredi précédent où l’on voyait des militants du collectif « La Manif pour tous » s’évertuer à tracter et à convaincre les priants à la sortie des mosquées.
Rendez-vous est donné pour dimanche 13 janvier, sans banderole. Il s’agira de « se fondre dans la masse en tant que citoyens », indique Merzak Bekkay, président de Cultures et citoyenneté de Sevran. Et que les médias n’assimilent pas encore une fois les musulmans à « des réactionnaires » ni à « des homophobes », du seul fait qu’ils sont contre le projet de loi du mariage pour tous, espère un responsable de la mosquée d’Aulnay-sous-Bois.
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