Sur le vif

Copé somme Royal de clarifier ses relations avec Besancenot

| Dimanche 29 Juin 2008 à 22:55



Jean-François Copé a sommé dimanche soir Ségolène Royal et les autres candidats à la direction de PS de dire s'ils comptent s'allier avec Olivier Besancenot, en allant jusqu'à comparer le leader d'extrême gauche à Jean-Marie Le Pen. Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale était interrogé lors du Grand Rendez-vous Europe-1-TV5 Monde-Le Parisien/Aujourd'hui en France sur les attaques samedi de Ségolène Royal contre Nicolas Sarkozy. Lors de la présentation de sa contribution, la candidate au poste de Premier secrétaire du PS a longuement attaqué la politique de Nicolas Sarkozy et la "déchirure" qui a, selon elle, remplacé la "rupture" promise.
"Mme Royal aurait mieux fait, plutôt que de concentrer ses tirs avec cette violence contre Nicolas Sarkozy, de nous dire ce qu'elle compte faire avec un autre problème beaucoup plus grave pour elle qui est celui d'Olivier Besancenot", a répliqué dimanche M. Copé.
"Le vrai sujet du PS aujourd'hui, à force de ne pas avoir crevé ses abcès idéologiques, de ne pas sortir une idée nouvelle depuis dix ans, c'est que maintenant est monté à la gauche de la gauche un type qui s'appelle Olivier Besancenot", a poursuivi le patron des députés UMP.
Selon Jean-François Copé, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire "est en train d'utiliser la même stratégie que Jean-Marie Le Pen à l'extrême droite il y a vingt ans, c'est-à-dire un système dans lequel, en réalité, on vient chercher très à gauche et ne reculant jamais devant aucune provocation".
Le député-maire de Meaux a cité en exemple l'accueil "à bras ouverts" au sein du futur Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui tenait ce week-end sa première réunion nationale en région parisienne, de l'ancien chef d'Action directe Jean-Marc Rouillan. "Le lancement de la gauche de la gauche avec Jean-Marc Rouillan, ça fait quand même froid dans le dos", s'est exclamé M. Copé.
"Moi j'aimerais savoir ce que Mme Royal compte faire dans son programme pour conquérir le PS et notamment de dire aux Français si elle a prévu à terme des alliances électorales avec l'extrême gauche", a souligné M. Copé. "Je demande à Mme Royal, comme d'ailleurs à M. Delanoë, M. Hollande, M. Emmanuelli et tout l'orchestre de nous dire si ce qu'ils ont programmé, c'est des alliances avec l'extrême gauche".
Selon lui, "Olivier Besancenot utilise des techniques assez proches" de celles de l'extrême droite, avec "évidemment quelques différences notoires de conceptions entre l'extrême droite et l'extrême gauche".
Les responsables de la LCR ont confirmé ce week-end avoir eu des contacts avec Jean-Marc Rouillan, cofondateur de l'organisation terroriste d'extrême gauche Action directe, actuellement en semi-liberté. Interrogé sur le sujet lors d'un point presse, M. Besancenot a rappelé que la LCR avait toujours désapprouvé les méthodes d'Action Directe, mais aussi dénoncé comme d'autres partis de gauche les conditions de la détention des chefs de l'organisation terroriste. "Une page a été tournée, la société a changé", s'est défendu le porte-parole de la LCR.