Société

Covid-19 : la vaccination, « la seule alternative qui vaille » pour « nous sortir la tête de l’eau »

Rédigé par | Lundi 31 Mai 2021 à 17:30

A l'approche de la saison estivale, la campagne vaccinale prend désormais une autre dimension en France. Tous les adultes, sans distinction, peuvent désormais être vaccinés contre la Covid-19. Un acte médical qui est « la seule alternative qui vaille » pour le médecin Sadek Beloucif, qui y voit aussi « un acte d’adoration » pour les croyants sensibles à ce discours.



Après une campagne ayant ciblé ces derniers mois les publics prioritaires, la vaccination contre la Covid-19 est désormais ouverte à tous les adultes en France, peu importe son métier, son âge et son état de santé.

Dès lundi 31 mai, toute personne de plus de 18 ans qui le souhaite peut recevoir la première injection du vaccin après avoir pris rendez-vous sur diverses plateformes comme Doctolib, Vite Ma Dose et Covidliste. Quatre sont actuellement sur le marché en France : Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca (Vaxzevria) et Janssen. Pour les trois premiers, il faudra deux doses pour être totalement vacciné, à l'exception du vaccin unidose Janssen. Pour les personnes ayant déjà été touchées par le Covid-19, une dose du vaccin leur suffira également, à condition d'attendre trois mois après l'infection pour se faire vacciner.

A ce jour, plus de 25 millions de Français ont reçu une première dose tandis que 10,7 millions sont totalement vaccinés, rapporte le ministère de la Santé. Si un nouveau coup d’accélérateur à la campagne vaccinale est donné, des scientifiques et médecins redoutent tout de même qu'elle atteigne le plafond de verre d'ici l'été, une fois que l'ensemble des volontaires seront vaccinés.

C'est la crainte formulée, fin mai, par l’Académie nationale de médecine, favorable à la vaccination des enfants et des adolescents, qui estime que « l’obligation vaccinale doit maintenant être envisagée » car il sera difficile autrement d'« obtenir avant la fin de l’été un taux de couverture vaccinale qui assurerait une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie, soit 90 % de la population adulte ou 80 % de la population totale ». Le nombre de vaccino-sceptiques semble, certes, être en net recul par rapport aux constatations faites en fin d'année 2020, mais l’inquiétude est loin de s'être envolée pour autant.

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Savoir raison garder face aux antivax

Faudra-t-il alors rendre la vaccination obligatoire ? Pour le moment, le gouvernement se refuse à cette option, comptant pour le moment sur l'effet d'entraînement. Dans une France souvent considérée comme l'une des championnes mondiales du vaccino-scepticisme, des croyants aussi hésitent à se faire vacciner. « Non seulement, on peut mais on doit faire » le vaccin et ce, sans attendre, « parce que se faire vacciner est un remède essentiel à ma vie mais aussi à celles des autres et de mon entourage », martèle Sadek Beloucif, responsable du service d'anesthésie-réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, qui voit dans ce geste médical « un acte d’adoration ».

En outre, le médecin met en garde contre la prolifération des fake news sur les vaccins, perçue comme « un drame absolu ». Si des complications sont possibles après une vaccination, les effets secondaires graves observés sont extrêmement rares, y compris pour le vaccin AstraZeneca (rebaptisé Vaxzevria), qui a été retiré du marché français en mars avant d’être remis très vite dans le circuit. A ce jour, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recensé 42 cas de « thromboses de localisation atypique » dont 11 décès ont été recensés en France sur près de 4,8 millions de doses... soit moins de 0,001 % des personnes vaccinées.

« Faisons confiance au corps médical de notre pays », à ses professionnels de santé, avait rappelé, pour sa part, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui, avant le mois du Ramadan, qui rappelle que « le domaine de la médecine est du ressort des médecins et non des imams ».

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Rester responsable malgré le déconfinement

Même si l’heure est au déconfinement, la vigilance reste une clé essentielle pour une sortie rapide et durable de l’épidémie. La vaccination n'empêche, en effet, pas de contaminer les autres ni d'être contaminé par la Covid-19 ; il réduit fortement les risques de développer des formes graves de la maladie.

Pour Sadek Beloucif, « il faut limiter les contacts et adopter les gestes barrières. Il faut porter son masque et le porter bien en couvrant le nez et la bouche, c’est une obligation morale pour tous ». « Un tiers à la moitié des personnes contaminées sont asymptomatiques mais elles n’en demeurent pas moins contagieuses, sans le savoir », affirme le praticien. Plus encore avec les variants, qui inquiètent les autorités sanitaires.

La vaccination, avec le port du masque, est « la seule alternative qui vaille » pour tout un chacun, « ce qui va nous sauver et nous permettre de sortir la tête de l’eau », selon Sadek Beloucif. Si on veut parvenir à atteindre une immunité collective, « il faut impérativement que tout le monde soit vacciné ».

Mise à jour : Après les adultes, les 12-18 ans vont pouvoir être vaccinés en France à partir du 15 juin. C’est l’annonce faire mercredi 2 juin par Emmanuel Macron. « Les conditions d'organisation, de consentement et de bonne information seront précisées dans les prochains jours », a déclaré le chef de l’Etat.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur