Sur le vif

Dalil Boubakeur: c'est une 'agression raciste'

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 2 Février 2007 à 14:45



La volonté de la Grande mosquée de Paris, qui poursuit "Charlie Hebdo" pour avoir publié des caricatures du prophète Mahomet, n'est pas de restreindre la liberté d'expression mais de lutter contre le racisme anti-musulman et l'islamophobie, a assuré vendredi le recteur Dalil Boubakeur lors d'une conférence de presse.

La Grande mosquée et l'Union des organisations islamique de France (UOIF) poursuivent l'hebdomadaire pour "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion". Le procès doit se dérouler mercredi et jeudi prochain.

"C'est une affaire de caricatures qui incitent au racisme", a estimé M. Boubakeur, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il a caractérisé des dessins "d'agression", les accusant "de jeter un sentiment de haine".

Il s'est par ailleurs défendu de faire le jeu des intégristes en poursuivant "Charlie Hebdo" et de vouloir rétablir le délit de blasphème. "Les musulmans souffrent et souffriront encore de l'intégrisme, adversaire de l'Islam", a-t-il souligné avant de rappeler que l'Islam de France respectait les valeurs de la République, notamment la laïcité.

"Ce ne sera pas le procès de la liberté d'expression ni de la laïcité", a souligné Me Francis Szpiner, l'un des avocats de la Grande mosquée de Paris. Deux des caricatures poursuivies "assimilent les musulmans au terrorisme musulman". Et s'apparentent, selon lui, à une "agression raciste".

"Il faut remercier la Grande mosquée de Paris d'avoir pris ce dossier en main. Cela a évité de nombreux débordements", a déclaré lors de cette conférence de presse Abdallah Zekri, président de la fédération régionale du Sud-Ouest de la Grande mosquée.