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Darcos relance la polémique sur ce qui doit être enseigné en histoire

| Vendredi 31 Octobre 2008 à 09:42



Les propos sont désormais plus nuancés, mais le sujet est relancé. Entendu, mardi, à l’Assemblée nationale devant la "mission d’information sur les questions mémorielles" le ministre de l’éducation s’est interrogé sur la possibilité de fixer "ce qui doit être enseigné" : « Est-ce qu’il ne faudrait pas qu'une bonne fois pour toutes ce que nous considérons comme devant être enseigné aux élèves soit prescrit par la représentation nationale » , et, avait-il ajouté, « pour ce qui est de l'histoire en particulier, je me demande même si ça ne s'impose pas ». Un moyen, selon lui, de régler « une partie de nos difficultés - parce qu'on voit bien qu'on est en difficulté au fond. Derrière tout cela, il y a des questions politiques (...) il y a des débats profonds - et peut-être un vrai débat public devrait se passer au Parlement »

Aussitôt, la polémique était lancée. Interrogé par l'AFP, l'historien Jean-Pierre Azéma a « condamné sans appel cette nouvelle tentative de vouloir imposer ce qui doit être enseigné en histoire ». En 2005, la loi du 23 février enjoignait les enseignants d’évoquer le "rôle positif de la colonisation". Après une levée de boucliers, elle a été abrogée. En ce sens, Hubert Tison, président de l'Association des professeurs d'histoire-géographie estime que « le Parlement peut s'interroger sur la place et l'importance de l'histoire, mais il serait dangereux qu'il légifère en matière de programmes, lesquels doivent être faits par les experts ».

De son coté, Catherine Coutelle, affiliée PS et vice-présidente de la mission, a répondu aux propos du ministre dans le communiqué du parti : « Cette conception d'une histoire propagandiste et imposée est à l'opposé de notre recherche d'une mémoire partagée dans laquelle tous les citoyens puissent se reconnaître »

Dès mercredi, Xavier Darcos a procédé à une explication de texte à la sortie du conseil des ministres. Il s’agissait simplement de « recueillir l'avis de la représentation nationale sur la manière dont les programmes sont orientés » a-t-il déclaré. Mais, concernant les questions mémorielles « et c'était de cela dont nous parlions hier - les grandes dates, les héros, les événements que la nation doit célébrer -, c'est aussi à la nation de le dire » a souligné le ministre.

Cette mission d’information parlementaire examine, entre autres, le contenu de l'enseignement et la place des commémorations. Elle fait suite au projet de Nicolas Sarkozy, l‘année dernière, de "parrainage" d’un enfant victime de la Shoah par les élèves de CM2. Le président avait dû renoncer à cette idée largement contestée.