Politique

De Paris à Lyon, Gérald Darmanin répond présent aux dîners d'iftar du Ramadan

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 22 Mars 2024 à 08:55

Après la Grande Mosquée de Paris, ce fut au tour des responsables musulmans rhodaniens d'accueillir le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à Lyon pour partager un iftar du Ramadan au cours duquel l'organisation du culte musulman, la sécurité des musulmans ou encore la situation dans la bande de Gaza ont été abordées.



A Lyon, Gérald Darmanin a participé, jeudi 21 mars, à un iftar du Ramadan à l'invitation du recteur de la Grande Mosquée, Kamel Kabtane. © DR
Onze jours après l'entrée dans le mois du Ramadan, Gérald Darmanin s'est rendu, jeudi 21 mars, dans la capitale des Gaules, et très précisément le soir à l’Institut français de civilisation musulmane (IFCM) à l'invitation du recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pour un dîner de rupture du jeûne (iftar). Une soirée au cours de laquelle les travaux engagés dans le cadre du Forum de l'islam de France (Forif) ont été largement abordés par le ministre de l'Intérieur, près d'un mois après la tenue de la deuxième édition à Paris.

En présence du maire (EELV) Gregory Doucet, le président de l'IFCM a salué cet espace de dialogue et de réflexion comme un « bon modèle » pour permettre d'échanger avec les pouvoirs publics et d'avancer sur les questions affairant à l'organisation du culte musulman. Les responsables religieux rhodaniens, présents en nombre à l'iftar, ont « montré la voie » de la départementalisation du culte musulman, aujourd'hui soutenue par l'Etat, a souligné Kamel Kabtane.

Quatre ans avant l'émergence du Forif, ils ont su tirer « les (leçons) des échecs du passé » en mettant en place le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) et le Conseil théologique des imams du Rhône (CTIR), « pour affirmer la volonté des musulmans de construire leur représentation par la base, loin des errements que nous avons connus par le passé ».

La « responsabilité partagée » de tous pour dénoncer la stigmatisation des musulmans

« La stigmatisation des musulmans dans certains discours médiatiques et politiques prend malheureusement de plus en plus de place », a également affirmé le recteur de la mosquée de Lyon, qui a alerté sur « l'atmosphère de méfiance et d'exclusion contraire aux principes de la République fondés sur la liberté, l'égalité et la fraternité ».

Il a ainsi appelé à une « responsabilité partagée » entre l'ensemble des acteurs - politiques, médiatiques, religieuses, issus de la société civile - pour « condamner ces discours qui divisent et fragilisent la cohésion nationale » car « c'est ensemble, forts de nos différences, que nous bâtirons une France unie, riche dans sa diversité ».

« Quel que soit le contexte international, il est hors de question en France qu'un musulman se fasse insulter et menacer », a déclaré, pour sa part, Gérald Darmanin, qui a réitéré son soutien à la nouvelle Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM). Le ministre a mis particulièrement l'accent sur la sécurisation des lieux de culte musulmans pour laquelle l'enveloppe qui lui est consacrée a été doublée.

A Lyon, « les gènes de la solution se trouvent pour tout notre pays »

Il a aussi réitéré son souhait, exprimé en février de régler d'ici à la fin de l'année la question des carrés confessionnels dans les cimetières, en nombre encore trop insuffisant en France, et a de nouveau plaidé pour la professionnalisation des imams en France, sujet sur lequel les musulmans du Rhône ont « un temps d'avance ».

« Soyons collectivement lucides : la situation n'est pas simple. Je forme qu'ici à Lyon, les gènes de la solution se trouvent pour tout notre pays », a fait part Gérald Darmanin pour saluer le modèle lyonnais en matière de gestion de la laïcité.

D'un iftar à un autre

© Grande Mosquée de Paris
La veille de son déplacement à Lyon, le ministre de l'Intérieur avait été accueilli par la Grande Mosquée de Paris pour le traditionnel iftar annuel des ambassadeurs. Il avait alors affirmé que, face à la recrudescence des actes antimusulmans en France, « l'Etat, dans un contexte international extrêmement difficile, protège tous ses enfants, quelle que soit leur religion ».

« Contrairement aux récentes déclarations iniques de certaines personnalités politiques, je voudrais affirmer une chose essentielle : oui, le mois de Ramadan renforce la citoyenneté des musulmans de France », avait martelé le recteur, Chems-Eddine Hafiz, en faisant notamment valoir les très nombreuses opérations solidaires qui s'organisent durant la période de jeûne.

Comme à Lyon, la situation au Proche-Orient avait aussi été évoquée. « Face à la situation humanitaire terrible que connait Gaza, la France soutient un cessez-le-feu immédiat qui garantit la protection de tous les civils et l'entrée de l'aide d'urgence. (...) Je pense à tous les enfants de Gaza qui souffrent de la folie des hommes », a affirmé le ministre, soulignant que « seule la solution à deux Etats (...) est à même de répondre aux besoins de sécurité du peuple israélien et aux aspirations légitimes du peuple palestinien ».

« En plusieurs lieux de la terre, le langage de la violence ne permet pas à ce que le mois béni apporte le réconfort et le pardon des âmes, avait plus tôt indiqué Chems-Eddine Hafiz. Nos pensées douloureuses et notre compassion se tournent vers Gaza où le Ramadan est vécu dans les privations, les douleurs et les injustices. »

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