Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, enlevés en Syrie et retrouvés le 19 avril après dix mois de captivité.
Enfin libres. Après dix mois d'absence, les quatre journalistes otages en Syrie sont arrivés, dimanche 20 avril, sur le tarmac de la base de Villacoublay, au sud de Paris. Les visages souriants et sereins, ils ont été accueillis par leurs proches, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et François Hollande. La veille, le président de la République avait annoncé dans un communiqué que les journalistes étaient « libres » et « en bonne santé en dépit des conditions très éprouvantes de leur captivité ».
Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, 37 ans, reporter au Point, et Pierre Torres, 29 ans photographe indépendant, avaient été enlevés deux semaines plus tard, le 22 juin à Raqqa. Mais leur captivité a été tenue secrète jusqu’au mois d’octobre 2013. Les journalistes étaient détenus par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupuscule rebaptisé ainsi en 2013 pour lutter contre l'armée de Bachar al-Assad, et principalement composé de combattants étrangers. Parmi les geôliers, certains parlaient français selon les ex-otages.
Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, 37 ans, reporter au Point, et Pierre Torres, 29 ans photographe indépendant, avaient été enlevés deux semaines plus tard, le 22 juin à Raqqa. Mais leur captivité a été tenue secrète jusqu’au mois d’octobre 2013. Les journalistes étaient détenus par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupuscule rebaptisé ainsi en 2013 pour lutter contre l'armée de Bachar al-Assad, et principalement composé de combattants étrangers. Parmi les geôliers, certains parlaient français selon les ex-otages.
Des zones d'ombre dans leur libération
C'est à la frontière entre la Turquie et la Syrie qu'ils ont été retrouvés, samedi 21 avril, par des soldats turcs, après avoir été abandonnés dans la nuit dans le no man’s land frontalier, dans la province de Sanliurfa.
La patrouille de l’armée turque qui les a découverts dit avoir cru, dans un premier temps, avoir affaire à des contrebandiers. Mais après avoir remarqué que les hommes parlaient français, ils les ont emmené au poste de police le plus proche. Après un passage à l’hôpital, les journalistes ont été remis aux autorités consulaires françaises.
Les circonstances qui ont abouti à la libération des quatre Français restent mystérieuses. Tout juste sait-on que les choses semblent s’être accélérées depuis la libération des otages espagnols, le 30 mars dernier. Et que la Turquie et le Qatar aurait usé de leur influence dans les négociations, d’après des sources sécuritaires libanaises. La France a-t-elle payé une rançon ? Officiellement, non. Mais les doutes ne sont pas pour autant levés.
La patrouille de l’armée turque qui les a découverts dit avoir cru, dans un premier temps, avoir affaire à des contrebandiers. Mais après avoir remarqué que les hommes parlaient français, ils les ont emmené au poste de police le plus proche. Après un passage à l’hôpital, les journalistes ont été remis aux autorités consulaires françaises.
Les circonstances qui ont abouti à la libération des quatre Français restent mystérieuses. Tout juste sait-on que les choses semblent s’être accélérées depuis la libération des otages espagnols, le 30 mars dernier. Et que la Turquie et le Qatar aurait usé de leur influence dans les négociations, d’après des sources sécuritaires libanaises. La France a-t-elle payé une rançon ? Officiellement, non. Mais les doutes ne sont pas pour autant levés.
Dix mois dans le noir
Le froid, la faim, les coups, les pistolets sur la tempe… Sans trop s'étendre sur les détails, les ex-otages ont commencé à raconter leurs conditions de détention dans un pays en guerre. Sur l’antenne d’Europe 1, Didier François a expliqué comment « sur les dix mois et demi », les quatre journalistes « sont restés dix mois complets dans des sous sol sans voir le jour, un mois et demi enchainés les uns aux autres ».
Les quatre premiers jours ont été particulièrement éprouvants. Menottés à un radiateur, ils sont restés sans boire ni manger. « Ils vous mettent tout de suite dans l’ambiance. La pression est très, très, très forte », a-t-il déclaré. Déplacés fréquemment, « parfois dans des conditions un peu abracadabrantes », ils étaient enfermés la plupart du temps dans des caves « avec des portes en fer, barreaux sur tous les interstices ».
Dans son récit de la détention, Didier François évoque « des simulacres d’exécution, pistolet posé sur la tempe ou le front ». C’est son expérience de grand reporter qui lui a permis de tenir et de décoder les situations. Ces moments « ne m'ont jamais particulièrement stressé dans la mesure où on voyait trop que c'était de la pression », a-t-il affirmé.
De rares moments de détente, voire « surréalistes », ont aussi été évoqués. « Le premier jour de neige par exemple, les gardes sont rentrés dans la cellule, nous ont fait mettre à genoux, comme s’il allait y avoir une fouille ou quelque chose d'un peu plus brutal (…). Ils avaient amené de la neige et ils ont fait une bataille de boules de neige avec nous », a relaté Didier François. De rares moments qui ponctuent un calvaire qui sera dévoilé dans les détails bien assez vite.
Les quatre premiers jours ont été particulièrement éprouvants. Menottés à un radiateur, ils sont restés sans boire ni manger. « Ils vous mettent tout de suite dans l’ambiance. La pression est très, très, très forte », a-t-il déclaré. Déplacés fréquemment, « parfois dans des conditions un peu abracadabrantes », ils étaient enfermés la plupart du temps dans des caves « avec des portes en fer, barreaux sur tous les interstices ».
Dans son récit de la détention, Didier François évoque « des simulacres d’exécution, pistolet posé sur la tempe ou le front ». C’est son expérience de grand reporter qui lui a permis de tenir et de décoder les situations. Ces moments « ne m'ont jamais particulièrement stressé dans la mesure où on voyait trop que c'était de la pression », a-t-il affirmé.
De rares moments de détente, voire « surréalistes », ont aussi été évoqués. « Le premier jour de neige par exemple, les gardes sont rentrés dans la cellule, nous ont fait mettre à genoux, comme s’il allait y avoir une fouille ou quelque chose d'un peu plus brutal (…). Ils avaient amené de la neige et ils ont fait une bataille de boules de neige avec nous », a relaté Didier François. De rares moments qui ponctuent un calvaire qui sera dévoilé dans les détails bien assez vite.
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