Les Scouts musulmans de France ont repondu présents au jamboree mondial organisé du 1er au 12 août en Corée du Sud. © SMF
« Ça fait du bien d'être en Normandie. Parce qu'à Séoul, il fait très chaud ! » La Corée du Sud traverse un épisode d'extrême chaleur et d'humidité depuis fin juillet, avec des températures excédant plus de 35°C. De quoi perturber le rassemblement mondial des scouts qui devait se tenir initialement du 1er au 12 août à Saemangeum, sur la côte ouest du pays.
Aussi appelé jamboree, l'événement, organisé tous les quatre ans et réservé aux scouts âgés entre 14 et 17 ans, a rassemblé quelque 43 000 personnes du monde entier - 158 nations - dont 330 Francais.* Un petit contingent dans lequel étaient intégrés les 23 jeunes et bénévoles de la délégation des Scouts musulmans de France (SMF). A sa tête, nous faisons la connaissance du Normand Julien Prieur-Damecour, pour qui ce fut sa première participation à un jamboree international.
« C'était l'aventure ! », nous lance spontanément ce bénévole du pôle pédagogie des SMF pour décrire le séjour. Mais une aventure que lui et sa délégation ont aimée vivre, contrairement à ce que de nombreux titres de journaux ont laissé transparaître. Entre « fiasco », « cauchemar » et « honte nationale », le très attendu jamboree de l'après-Covid a eu très mauvaise presse.
Aussi appelé jamboree, l'événement, organisé tous les quatre ans et réservé aux scouts âgés entre 14 et 17 ans, a rassemblé quelque 43 000 personnes du monde entier - 158 nations - dont 330 Francais.* Un petit contingent dans lequel étaient intégrés les 23 jeunes et bénévoles de la délégation des Scouts musulmans de France (SMF). A sa tête, nous faisons la connaissance du Normand Julien Prieur-Damecour, pour qui ce fut sa première participation à un jamboree international.
« C'était l'aventure ! », nous lance spontanément ce bénévole du pôle pédagogie des SMF pour décrire le séjour. Mais une aventure que lui et sa délégation ont aimée vivre, contrairement à ce que de nombreux titres de journaux ont laissé transparaître. Entre « fiasco », « cauchemar » et « honte nationale », le très attendu jamboree de l'après-Covid a eu très mauvaise presse.
La réactivité des autorités saluée par le contingent français
« Il fallait que je vive cette expérience au moins une fois dans ma vie », affirme Julien, sans une once de regrets. Le jamboree est « un évènement exceptionnel qui rappelle que le scoutisme existe partout dans le monde, que ce n'est pas un truc d'Européens. C'est l'occasion d'un échange entre les différentes visions et pratiques du scoutisme » à travers des activités pédagogiques qui rassemblent les jeunes. Mais le programme a dû être revu en raison de la canicule. Une des principales difficultés qu'il a fallu gérer car ce fut « une chaleur humide écrasante à laquelle nos jeunes n'avaient pas l'habitude ».
Toutefois, « les Coréens ont été vachement réactifs » pour pallier au problème, estime Julien, en évoquant l'installation rapide de zones de fraîcheur, la présence de bus climatisés, des livraisons quotidiennes de palettes de bouteilles d'eau glacée ou encore l'arrivée en nombre de médecins militaires, dépêchés sur place en renfort aux équipes médicales présentes.
Quelques autres soucis ont été recensés par les chefs de délégation mais ont été réglés avant l'arrivée des enfants le 1er août, de sorte à ce qu'ils n'aient « quasiment rien subi ». « Nous avions remarqué l'absence de poubelles dans le camp. Ça peut paraitre fou mais il n'y a pas de poubelles publics en Corée car les gens ont l'habitude de garder leurs déchets sur eux et de les jeter une fois arrivés à la maison. Mais après qu'on leur a fait la remarque, elles ont été installées. » Pareil pour la nourriture halal, une problématique spécifique aux musulmans : « Nous n'avions pas eu de repas halal le premier jour, nous avions mangé veggie. Les délégations des pays musulmans s'en sont vite plaintes et le problème n'a pas duré plus d'un jour. »
Toutefois, « les Coréens ont été vachement réactifs » pour pallier au problème, estime Julien, en évoquant l'installation rapide de zones de fraîcheur, la présence de bus climatisés, des livraisons quotidiennes de palettes de bouteilles d'eau glacée ou encore l'arrivée en nombre de médecins militaires, dépêchés sur place en renfort aux équipes médicales présentes.
Quelques autres soucis ont été recensés par les chefs de délégation mais ont été réglés avant l'arrivée des enfants le 1er août, de sorte à ce qu'ils n'aient « quasiment rien subi ». « Nous avions remarqué l'absence de poubelles dans le camp. Ça peut paraitre fou mais il n'y a pas de poubelles publics en Corée car les gens ont l'habitude de garder leurs déchets sur eux et de les jeter une fois arrivés à la maison. Mais après qu'on leur a fait la remarque, elles ont été installées. » Pareil pour la nourriture halal, une problématique spécifique aux musulmans : « Nous n'avions pas eu de repas halal le premier jour, nous avions mangé veggie. Les délégations des pays musulmans s'en sont vite plaintes et le problème n'a pas duré plus d'un jour. »
© SMF
Rien de bien dramatique n'a donc été signalé du côté du contingent français, comme le confirme le Scoutisme Français dans un communiqué daté du 6 août : « La chaleur et le manque d’organisation ont affecté les bénévoles, premiers arrivés pour préparer l’accueil des unités françaises. La plupart des sujets ont pu être améliorés avant l’arrivée des participantes et participants, notamment grâce à une forte mobilisation du gouvernement coréen en lien avec l’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS). »
« Nous avons rapidement pu constater des progrès dans de nombreux domaines de l’événement : sécurité, hygiène, soins médicaux, distribution de fournitures… La situation s’est considérablement améliorée depuis que le gouvernement coréen a renforcé les mesures et augmenté le déploiement de personnel (médical, policier, militaire, sécurité et entretien). Aucun problème d’hospitalisation majeure n’est à déplorer pour la délégation française », a rassuré la fédération.
Un avis diamétralement opposé à ceux des Britanniques et des Américains. Les responsables des deux contingents, forts respectivement de 4 500 et de 1 500 participants, ont été si choqués par l'organisation qu'ils ont choisi de se retirer avec perte et fracas au troisième jour du jamboree. Pour le responsable des SMF, ces délégations, suivies uniquement par les Singapouriens (67), « n'ont pas attendues de voir les améliorations apportées par les autorités, elles ont voulu marquer le coup en pensant sans doute être suivies... C'est ce qui a fait que le jamboree a eu le retentissement négatif que l'on connait ».
Il aura fallu l'alerte au typhon pour faire décamper les délégations restantes, au huitième jour du jamboree. A contrecœur, à entendre Julien : « S'il n'y avait pas eu cette tempête tropicale, nous ne serions pas partis. » Les Français ont été relogés dans un centre à Séoul, près des Espagnols. « On a eu de belles activités au programme mais partir à l'étranger pour se retrouver quasiment qu'entre Français, ce n'était pas l'objectif. Ça nous a quand même cassé. »
Le rassemblement mondial est redevenu national, jusqu'au dernier jour marqué par la tenue d'un grand concert de K-pop, le phénomène musical coréen qui a conquis la planète. « Un concert dans le stade de la Coupe du monde de Séoul, avec des chanteurs connus des jeunes, un show pyrotechnique... Ils ont mis le paquet pour que les scouts repartent avec le meilleur souvenir possible de leur séjour et cela a plutôt bien marché. »
« Nous avons rapidement pu constater des progrès dans de nombreux domaines de l’événement : sécurité, hygiène, soins médicaux, distribution de fournitures… La situation s’est considérablement améliorée depuis que le gouvernement coréen a renforcé les mesures et augmenté le déploiement de personnel (médical, policier, militaire, sécurité et entretien). Aucun problème d’hospitalisation majeure n’est à déplorer pour la délégation française », a rassuré la fédération.
Un avis diamétralement opposé à ceux des Britanniques et des Américains. Les responsables des deux contingents, forts respectivement de 4 500 et de 1 500 participants, ont été si choqués par l'organisation qu'ils ont choisi de se retirer avec perte et fracas au troisième jour du jamboree. Pour le responsable des SMF, ces délégations, suivies uniquement par les Singapouriens (67), « n'ont pas attendues de voir les améliorations apportées par les autorités, elles ont voulu marquer le coup en pensant sans doute être suivies... C'est ce qui a fait que le jamboree a eu le retentissement négatif que l'on connait ».
Il aura fallu l'alerte au typhon pour faire décamper les délégations restantes, au huitième jour du jamboree. A contrecœur, à entendre Julien : « S'il n'y avait pas eu cette tempête tropicale, nous ne serions pas partis. » Les Français ont été relogés dans un centre à Séoul, près des Espagnols. « On a eu de belles activités au programme mais partir à l'étranger pour se retrouver quasiment qu'entre Français, ce n'était pas l'objectif. Ça nous a quand même cassé. »
Le rassemblement mondial est redevenu national, jusqu'au dernier jour marqué par la tenue d'un grand concert de K-pop, le phénomène musical coréen qui a conquis la planète. « Un concert dans le stade de la Coupe du monde de Séoul, avec des chanteurs connus des jeunes, un show pyrotechnique... Ils ont mis le paquet pour que les scouts repartent avec le meilleur souvenir possible de leur séjour et cela a plutôt bien marché. »
Une « leçon » à retenir sur le plan écologique
Les critiques virulentes faites autour de l'organisation du jamboree sont-elles pour autant infondées ? « Il y a une part de vérité », admet Julien. « Quelle idée d'établir un camp scout dans une ancienne rizière, comblée depuis peu de temps, sans aucun arbre pour nous abriter du soleil. » Au passage du typhon, « nous avons reçu des photos du camp, le lieu était impraticable, c'etait redevenu une rizière... les Coréens ont bien fait de nous évacuer ».
Les reproches aux autorités se concentrent donc surtout sur le (très mauvais) choix du site. Pour le reste, si l'événement ne s'est pas aussi bien passé qu'espéré, c'est que « le climat a tout autant deboussolé les Coréens ». La faute surtout à pas de chance. Le jamboree a été « très malchanceux », a lui même notifié le Jordanien Ahmad Alhendawi, secrétaire général de l'OMMS. A ses yeux, les scouts ont toutefois fait preuve « d'une véritable résilience, de détermination et d'esprit d'entreprise face à l'adversité » face aux exceptionnels défis.
« Le scout vit dans la nature, il est à son contact et la protège. C'est une doctrine du scoutisme. Cette expérience nous ouvre aussi les yeux sur l'état de notre planète , assure Julien Prieur-Damecour. Le dôme de chaleur et le typhon nous rappellent que le monde est fragile, qu'il faut le préserver. » Et multiplier les efforts car au pays du Matin calme, comme partout ailleurs, plus personne n'est à l'abri des aléas provoqués par les changements climatiques.
Les reproches aux autorités se concentrent donc surtout sur le (très mauvais) choix du site. Pour le reste, si l'événement ne s'est pas aussi bien passé qu'espéré, c'est que « le climat a tout autant deboussolé les Coréens ». La faute surtout à pas de chance. Le jamboree a été « très malchanceux », a lui même notifié le Jordanien Ahmad Alhendawi, secrétaire général de l'OMMS. A ses yeux, les scouts ont toutefois fait preuve « d'une véritable résilience, de détermination et d'esprit d'entreprise face à l'adversité » face aux exceptionnels défis.
« Le scout vit dans la nature, il est à son contact et la protège. C'est une doctrine du scoutisme. Cette expérience nous ouvre aussi les yeux sur l'état de notre planète , assure Julien Prieur-Damecour. Le dôme de chaleur et le typhon nous rappellent que le monde est fragile, qu'il faut le préserver. » Et multiplier les efforts car au pays du Matin calme, comme partout ailleurs, plus personne n'est à l'abri des aléas provoqués par les changements climatiques.
Un séjour inoubliable
@ SMF
Malgré la frustration des derniers jours, le sentiment de satisfaction l'emporte parmi les SMF, rentrés en France le 14 août. Les deux jours passés à Séoul après la fin officielle du jamboree le 12 août ont permis aux jeunes de faire des activités de leur choix, « en mode autonomie », comprenant notamment une visite de la mosquée centrale. La Corée du Sud compte moins de 1 % de musulmans, principalement concentrés dans la capitale.
« On reste sur notre faim mais on a survécu au jamboree dont tout le monde parlera pendant des années ! Qui parle encore du jamboree aux États-Unis d'il y a quatre ans ? Personne !, souligne Julien avec le sourire. On dira peut-être de celui en Corée du Sud qu'il était le pire mais pour nous, c'était une belle aventure. Après tout, nous sommes des scouts, nous sommes là pour découvrir ! » Le prochain rendez-vous mondial des scouts est prévu en Pologne en 2027.
*Le Scoutisme Français fédère six associations : Éclaireuses Éclaireurs de France, Éclaireuses Éclaireurs Israélites de France, Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France, Scouts et Guides de France, Scouts Musulmans de France et les Éclaireuses et Éclaireurs de la Nature.
Lire aussi :
Face au défi écologique, engageons-nous comme musulmans !
Pas de conscience religieuse sans conscience écologique !
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*Le Scoutisme Français fédère six associations : Éclaireuses Éclaireurs de France, Éclaireuses Éclaireurs Israélites de France, Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France, Scouts et Guides de France, Scouts Musulmans de France et les Éclaireuses et Éclaireurs de la Nature.
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