Archives

Début et fin de la prise de Makati à Manille

Rédigé par Mom Nicolas | Lundi 28 Juillet 2003 à 00:00

Dimanche, dés trois heures du matin, heure local à Manille, un groupe de commando avait pris d’assaut le complexe résidentiel et commercial Alaya Center. Composée de 297 militaires, dont 70 sont des officiers, cette mutinerie a mis à mal le gouvernement philippin en dénonçant un certain nombre de dysfonctionnements politiques et économiques. En outre, ils ont réclamé la démission de la présidente Gloria Macapagal Arroyo. C’est avec le sourire aux lèvres, et l’air décontractée, que cette dernière annonce la fin de la mutinerie, après prés de 20h de négociations, le jour même..



Dimanche, dés trois heures du matin, heure local à Manille, un groupe de commando avait pris d’assaut le complexe résidentiel et commercial Alaya Center. Composée de 297 militaires, dont 70 sont des officiers, cette mutinerie a mis à mal le gouvernement philippin en dénonçant un certain nombre de dysfonctionnements politiques et économiques. En outre, ils ont réclamé la démission de la présidente Gloria Macapagal Arroyo.  C’est avec le sourire aux lèvres, et l’air décontractée, que cette dernière annonce la fin de la mutinerie, après prés de 20h de négociations, le jour même..

 

Il s’agit du huitième soulèvement militaire en l’espace de dix sept ans. Un groupe de 297 de rebelles militaires avaient, dans la nuit de samedi à dimanche, pris en otage un des plus grand complexe résidentiel et commercial, l’Alaya Center situé à Makati un quartier de Manille. Les mutins n’ont pas lésiné sur les méthodes employés pour cette prise : postant sur les toits des tireurs, et entourant d’explosifs et de barbelés l’ensemble du complexe. Ils menaçaientt ainsi de tout faire exploser en cas d’attaque.

 

Des revendications gênantes

 

Le gouvernement philippin est mis à mal par ce soudain état de siége. Les revendications exprimées sont une somme d’accusations, auxquels le gouvernement ne répond pas. Dénonçant la corruption de certains officiers, le favoritisme dans leur rang ainsi qu’un problème de gestion de retraite, ils réclamaient la démission du chef de l’état. Exigeant une enquête sur une récente vague d’attentats, dans le sud du pays et un meilleur contrôle de la distribution des armes et munitions de l’armée, ils dénonçaient la logistique apportée aux rebelles musulmans et communistes ainsi que l’orchestration par le gouvernement d’attentats à la bombe pour justifier l’octroie d’aides américains. Le gouvernement s’apprêtait de plus à décréter une loi martiale pour rester au pouvoir.

 

Gloria hérite d’une situation des plus difficiles

 

Durant cette journée de dimanche, la présidente Gloria Macapagal Arroyo a été placé sous le feu des projecteurs par l’ensemble des média. Justifiant d’un solide soutien de la part de Washington, cette économiste de 56 ans bénéficie aussi d’une popularité aux philippines sans précédent. Succédant le 20 janvier 2001 au président déchu Joseph Estrada, impliqué dans des affaires de corruptions, elle ouvre des négociations avec l'opposition indépendantiste, le Front Moro de libération islamique (MILF) dans l'île de Jolo dans le sud de l'archipel, ainsi qu'avec le Parti communiste philippin (CPP). Après la démission d’Estrada, poursuivi pour « pillage économique », elle hérite d'une situation des plus difficiles dans l'histoire des Philippines : instabilité politique depuis 1987, aggravation de la crise socioéconomique due notamment aux catastrophes naturelles et action armée des indépendantistes et des communistes.

 

« Le triomphe de la démocratie »

 

Visiblement soulagé de l’issu des 20 heures de négociations entrepris avec les rebelles, la présidente philippine a déclaré lors d’une conférence de presse au palais présidentiel, « la fin de la prise de Makati ». Les « 296 soldats dont 70 officiers » sont « en train de regagner leurs casernes », a-t-elle ajouté, évoquant un « triomphe de la démocratie ».

 

De leur côté, le capitaine Nicanor Paeldon, un des responsables de la mutinerie s’est déclaré heureux que tout soit fini. « Nous avons fait passer notre message à l'ensemble de la nation et peut-être au monde entier ».