Gilles Veinstein s’est éteint mardi 5 février 2013. L’historien aura marqué par ses nombreuses recherches consacrées au monde turc.
Né le 18 juillet 1945 à Paris, il intègre l'École normale supérieure (ENS) en 1966. Puis son brillant parcours le conduit sur les bancs de la VIe section de l'École pratique des hautes études (EPHE) − qui deviendra plus tard l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) −, où il y prépare une thèse.
En 1977, il devient maître assistant, puis maître de conférences pour, en 1986, ayant obtenu son doctorat d'Etat, accéder au statut de directeur d’études au sein de l'EHESS.
Né le 18 juillet 1945 à Paris, il intègre l'École normale supérieure (ENS) en 1966. Puis son brillant parcours le conduit sur les bancs de la VIe section de l'École pratique des hautes études (EPHE) − qui deviendra plus tard l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) −, où il y prépare une thèse.
En 1977, il devient maître assistant, puis maître de conférences pour, en 1986, ayant obtenu son doctorat d'Etat, accéder au statut de directeur d’études au sein de l'EHESS.
Professeur au Collège de France
En décembre 1998, c’est l’aboutissement d’un travail acharné quand il est nommé professeur du prestigieux Collège de France, à Paris.
Mais son élection à la tête du grand établissement d’enseignement et de recherches crée la polémique. Il est accusé de négationnisme du génocide arménien après un article publié en 1995 dans la revue L’Histoire, dans lequel il estime que le terme « génocide » ne saurait s'appliquer d'une façon incontestable aux massacres d'Arméniens perpétrés par les Turcs en 1915-1916. Soutenu par de nombreux historiens, il réussit toutefois à sortir de cette controverse.
Au Collège de France, il est titulaire de la chaire d'Histoire turque et ottomane, associé au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’EHESS. Les études de cette chaire se penchent sur quatre domaines : les langues et cultures des peuples turcophones, les sources et histoire des quatre premiers siècles ottomans (du XIVe au XVIIIe siècle), la fin de l'Empire ottoman et l'héritage légué par lui et les fondements du monde turc contemporain.
Gilles Veinstein est ainsi l’auteur de multiples ouvrages sur l’histoire turque comme L'Empire ottoman et les pays roumains. 1544-1545 (éd. de l'École des hautes études en sciences sociale, 1987) et est codirecteur de la revue d’études turques Turcica.
Mais son élection à la tête du grand établissement d’enseignement et de recherches crée la polémique. Il est accusé de négationnisme du génocide arménien après un article publié en 1995 dans la revue L’Histoire, dans lequel il estime que le terme « génocide » ne saurait s'appliquer d'une façon incontestable aux massacres d'Arméniens perpétrés par les Turcs en 1915-1916. Soutenu par de nombreux historiens, il réussit toutefois à sortir de cette controverse.
Au Collège de France, il est titulaire de la chaire d'Histoire turque et ottomane, associé au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’EHESS. Les études de cette chaire se penchent sur quatre domaines : les langues et cultures des peuples turcophones, les sources et histoire des quatre premiers siècles ottomans (du XIVe au XVIIIe siècle), la fin de l'Empire ottoman et l'héritage légué par lui et les fondements du monde turc contemporain.
Gilles Veinstein est ainsi l’auteur de multiples ouvrages sur l’histoire turque comme L'Empire ottoman et les pays roumains. 1544-1545 (éd. de l'École des hautes études en sciences sociale, 1987) et est codirecteur de la revue d’études turques Turcica.
« Un très grand savant »
L’un de ces derniers ouvrages Europe et Islam − Quinze siècles d’Histoire (Ed. Odile Jacob, 2009), coécrit avec ses confrères John Tolan et Henry Laurens, retrace les multiples relations qui ont existé et perdurent encore entre l'Europe et le monde musulman.
« C’était un très grand savant, un collègue et ami », réagit Henry Laurens après son décès. « C’est quelqu’un qui a fait élever les connaissances sur l’Empire ottoman. Alors que l’on disait que le monde musulman avait décliné dès le XIVe siècle, il a montré que l’islam s’est étendu jusqu’au XVIIe siècle », nous dit l’historien, également professeur au Collège de France et spécialiste de l'Histoire contemporaine du monde arabe. « C’était un très grand chercheur d’archives. Ses articles sont remplis d’une culture profonde et d’une grande intelligence », ajoute M. Laurens, qui estime que le travail de ce « grand historien » qui a « formé beaucoup de chercheurs » va marquer les générations futures.
Ce « grand maître de la turcologie française » , comme il est surnommé par ses admirateurs, aura contribué à accroître le savoir sur la riche Histoire de la Turquie.
Émus par sa disparition, des Franco-Turcs ont décidé d’organiser un rassemblement citoyen pour rendre hommage à sa mémoire, samedi 9 février à 15 heures, devant le Collège de France, peut-on lire sur Turquie News.com, un site d’informations sur les Turcs et la diaspora turque.
L'œuvre de Gilles Veinstein restera visiblement dans les mémoires.
« C’était un très grand savant, un collègue et ami », réagit Henry Laurens après son décès. « C’est quelqu’un qui a fait élever les connaissances sur l’Empire ottoman. Alors que l’on disait que le monde musulman avait décliné dès le XIVe siècle, il a montré que l’islam s’est étendu jusqu’au XVIIe siècle », nous dit l’historien, également professeur au Collège de France et spécialiste de l'Histoire contemporaine du monde arabe. « C’était un très grand chercheur d’archives. Ses articles sont remplis d’une culture profonde et d’une grande intelligence », ajoute M. Laurens, qui estime que le travail de ce « grand historien » qui a « formé beaucoup de chercheurs » va marquer les générations futures.
Ce « grand maître de la turcologie française » , comme il est surnommé par ses admirateurs, aura contribué à accroître le savoir sur la riche Histoire de la Turquie.
Émus par sa disparition, des Franco-Turcs ont décidé d’organiser un rassemblement citoyen pour rendre hommage à sa mémoire, samedi 9 février à 15 heures, devant le Collège de France, peut-on lire sur Turquie News.com, un site d’informations sur les Turcs et la diaspora turque.
L'œuvre de Gilles Veinstein restera visiblement dans les mémoires.
En savoir plus sur le Web
À lire :
• La mort de Soliman le Magnifique, un article de Gilles Veinstein, paru dans Les Collections de L'Histoire, n° 45 , 7 octobre 2009.
• L'Empire ottoman et l'Europe, introduction au cours de Gilles Veinstein.
• Recension critique, par Dominique Avon, de l'ouvrage L'Europe et l'Islam − Quinze siècles d'Histoire, sur le site La vie des idées.
À écouter : cours donnés au Collège de France, de 2008 à 2010, par Gilles Veinstein
Bibliographie complète ici
À lire :
• La mort de Soliman le Magnifique, un article de Gilles Veinstein, paru dans Les Collections de L'Histoire, n° 45 , 7 octobre 2009.
• L'Empire ottoman et l'Europe, introduction au cours de Gilles Veinstein.
• Recension critique, par Dominique Avon, de l'ouvrage L'Europe et l'Islam − Quinze siècles d'Histoire, sur le site La vie des idées.
À écouter : cours donnés au Collège de France, de 2008 à 2010, par Gilles Veinstein
Bibliographie complète ici
Lire aussi :
L’hybridation de l’Europe et du monde musulman
La tolérance de Rûmî, au-delà des clichés
Les sept merveilles du monde musulman : Istanbul (4)
Éva de Vitray-Meyerovitch : « Je devrais être en Turquie ! »
Génocide arménien : les sénateurs examinent le texte
Jocelyne Dakhlia : « L'intégration invisible : depuis le Moyen Âge, il y a une Europe musulmane »
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