Sur le vif

Départs en Syrie : la mosquée de Lunel, sous le feu des critiques, s'explique

Rédigé par La Rédaction | Lundi 15 Décembre 2014 à 13:49



Les responsables de la mosquée de Lunel ont finalement condamné, dimanche 14 décembre, le départ de jeunes de leur ville partis faire le « jihad » en Irak en en Syrie. Cette position intervient au lendemain des propos controversés du président de l’Union des musulmans de Lunel.

« En raison de l'ampleur du phénomène, nous lançons un appel aux jeunes Lunellois qui seraient tentés d'aller combattre dans ces pays, de prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complices », ont déclaré les responsables de la mosquée de Lunel dans un communiqué. « L'association des musulmans de Lunel condamne avec force et sans ambiguïtés toutes violences qui seraient commises en France ou à l'étranger au nom de l'Islam », précise encore le communiqué.

« Pour autant, la mosquée de Lunel précise que le départ de ces jeunes relève d'un phénomène international et national qui ne concerne pas seulement la ville de Lunel. (…) Egalement, nous appelons l'Etat et toutes les institutions concernées de prendre chacune, en ce qui les concerne, les dispositions nécessaires pour répondre aux problèmes de cette jeunesse en danger », ont-il ajouté.

La veille, Lahoucine Goumri, le président de l’association musulmane, avait aussi rappeler que « la mosquée n'a rien à voir avec tous ces départs. Ce sont des départs individuels ». Cependant, il a refusé de condamner clairement les départs, de la façon que lui demandait le maire Claude Arnaud, rapporte Midi Libre. « C'est leur choix. Je n'ai pas à les juger. Seul Dieu les jugera. Si on doit condamner quelque chose, il faut condamner ce qui est condamnable. Pourquoi condamner ces jeunes qui sont partis au nom d'une injustice en Syrie et pas ces Français qui sont partis et ont tué des bébés palestiniens avec Tsahal l'été dernier ? », indiquait-il.

« Pourquoi est-ce qu'une mosquée condamnerait, alors que les autres religions ne le font pas ? », poursuivait-il. « La plus grosse filière jihadiste, c'est François Hollande », accusait encore Lahoucine Goumri, par ailleurs responsable de la mosquée El Baraka.

La préfecture et la fédération socialiste de l’Hérault ont dénoncé le jour même de la parution de l'article, samedi 13 décembre, des propos irresponsables et consternants. « Le préfet condamne le ton ouvertement polémique de certains propos et l’irresponsabilité affichée par cette autorité religieuse », affirme sans détour la préfecture dans un communiqué. « Il est au contraire du devoir du président de l'Union des musulmans de Lunel d’user de sa capacité d’influence pour dissuader les jeunes gens tentés de participer (…) à des opérations terroristes qui doivent être condamnées avec la plus grande fermeté », estime le préfet Pierre de Bousquet.

Pour Hussein Bourgi, le premier secrétaire fédéral de la fédération socialiste de l’Hérault, Lahoucine Goumri a tenu des « propos tendancieux, abjects et scandaleux ». « En oscillant entre le déni, l'évitement et la falsification pour éluder au lieu de répondre franchement et directement aux questions posées, Lahoucine Goumri témoigne d'une légèreté coupable et d'une ambiguïté suspecte », affirme encore le responsable de la fédération socialiste de l’Hérault, qui demande « à la communauté musulmane de Lunel de désavouer ».

Par refus d'un quelconque amalgame, la mosquée a bel et bien clarifié sa position. Les musulmans de la ville attendent désormais que la polémique s'apaise.