Le deuxième sommet de Nouakchott a réuni du 8 au 10 février chefs d’Etat et savants musulmans autour de la lutte contre l’extrémisme. Ici, le président mauritanien Mohammed Ould Ghazouani aux côtés du cheikh Abdallah Bin Bayyah, président du Forum d’Abu Dhabi pour la paix. © Conférence africaine pour la paix
« Nous qui avons connu la guerre, qui l'avons subi dans nos chairs, dans nos cœurs, nous savons ce qu'est la paix et la nécessité de la promouvoir. » Tels sont les mots que livre à Saphirnews Ndiaye Salehou, l’imam de la mosquée de Lakouanga, à Bangui. Avec sa délégation emmenée par le Conseil supérieur islamique de Centrafrique, il a quitté quelques jours la capitale centrafricaine, dans une stabilité précaire, pour assister à la deuxième édition de la Conférence africaine de la paix, qui s’est tenue du mardi 8 au jeudi 10 février à Nouakchott en présence d’un parterre de personnalités politiques et religieuses.
Dans un continent régulièrement secoué par les conflits et les guerres civiles, la Mauritanie, voisine du Mali, fait figure de bonne élève par sa stabilité dans la région sahélienne. Le choix de Nouakchott est celui opéré par le Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, présidé depuis sa création en 2014 à Abu Dhabi par Abdallah Bin Bayyah. Lui-même Mauritanien, le très respecté cheikh fait montre de son attachement au pays qui l'a vu naître. La Mauritanie, quant à elle, le lui rend bien, eu égard au rayonnement mondial qu'il apporte.
L’événement, sous le haut patronage du président Mohammed Ould Ghazouani, a réuni quelque 300 personnes au Palais des congrès, installé au milieu de nulle part, à 30 km de la ville. Dans une ambiance solennelle, chefs d'État, ministres ou encore chercheurs se sont succédé à la tribune, de même que des savants musulmans, « la crème des oulémas de différents pays africains », entend-on.
Dans un continent régulièrement secoué par les conflits et les guerres civiles, la Mauritanie, voisine du Mali, fait figure de bonne élève par sa stabilité dans la région sahélienne. Le choix de Nouakchott est celui opéré par le Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, présidé depuis sa création en 2014 à Abu Dhabi par Abdallah Bin Bayyah. Lui-même Mauritanien, le très respecté cheikh fait montre de son attachement au pays qui l'a vu naître. La Mauritanie, quant à elle, le lui rend bien, eu égard au rayonnement mondial qu'il apporte.
L’événement, sous le haut patronage du président Mohammed Ould Ghazouani, a réuni quelque 300 personnes au Palais des congrès, installé au milieu de nulle part, à 30 km de la ville. Dans une ambiance solennelle, chefs d'État, ministres ou encore chercheurs se sont succédé à la tribune, de même que des savants musulmans, « la crème des oulémas de différents pays africains », entend-on.
Face à l’extrémisme, « il est du devoir des leaders religieux de s'ouvrir à toutes les composantes de la société, et notamment aux jeunes », a souligné d’entrée de jeu Abdallah Bin Bayyah, qui désigne au passage « cinq valeurs nobles qui conditionnent la charia : le bien, la clémence, la justice, l'intérêt commun et le partage ». Loin de celles assurées par les groupes terroristes, qui entachent l’image de l'islam par leurs crimes commis au nom de la religion.
Un discours auquel est attentif Rashad Hussain, qui voit en Abdallah Bin Bayyah « un partenaire solide pour promouvoir la paix et la protection de la liberté religieuse dans le monde ». « Plus que jamais, notre époque appelle à renforcer les voix de la société civile, à approfondir le dialogue et la compréhension entre les religieux et les non-religieux, les détenteurs de l’autorité et les marginaux », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis pour la liberté religieuse internationale. Dans un monde où « 80 % de la population mondiale vit dans des pays où la liberté de religion est fortement ou sévèrement restreinte », « la défense la plus solide contre la menace de l’extrémisme violent et de l’instabilité consiste à protéger la liberté de religion ou de croyance pour tous », a-t-il poursuivi, faisant l’éloge appuyé de la Déclaration de Marrakech sur les droits des minorités en terre d’islam.
Un discours auquel est attentif Rashad Hussain, qui voit en Abdallah Bin Bayyah « un partenaire solide pour promouvoir la paix et la protection de la liberté religieuse dans le monde ». « Plus que jamais, notre époque appelle à renforcer les voix de la société civile, à approfondir le dialogue et la compréhension entre les religieux et les non-religieux, les détenteurs de l’autorité et les marginaux », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis pour la liberté religieuse internationale. Dans un monde où « 80 % de la population mondiale vit dans des pays où la liberté de religion est fortement ou sévèrement restreinte », « la défense la plus solide contre la menace de l’extrémisme violent et de l’instabilité consiste à protéger la liberté de religion ou de croyance pour tous », a-t-il poursuivi, faisant l’éloge appuyé de la Déclaration de Marrakech sur les droits des minorités en terre d’islam.
Veiller à déconstruire les discours religieux véhiculant l'obscurantisme
« Les chefs religieux sont les mieux placés pour assurer le rôle d'intermédiaire dans les efforts de prévention de guerre », a fait part Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide, rappelant se faisant le Plan d'action de Fès. lancé en 2017, portant sur le rôle des religieux pour prévenir l'incitation à la violence.
Alioune Sall, directeur de l'Institut des futurs africains qui travaille depuis l’Afrique du Sud sur les dynamiques de transformation à l’œuvre sur le continent et ses acteurs de changement, a appelé à la tribune les décideurs « à tirer profit des jeunes et des femmes » pour une transformation sociale réussie de l'Afrique (voir encadré).
Qu’en est-il des leaders religieux ? A cette question que nous lui posons, « il est évident qu'ils ont un rôle important à jouer parce que, dans les faits, ils encadrent les normes de la société et ont une lecture des événements et de la réalité qui est partagée par beaucoup de nos concitoyens. Ils ont une légitimité qu'on ne peut pas mettre hors circuit mais il faut aussi veiller à déconstruire leur discours quand il le faut car il y en a qui sont non pas source de démocratisation et d'enrichissement mais un véhicule d'obscurantisme et de démobilisation », répond-t-il.
« Lorsqu’au nom de la religion, on veut freiner les innovations et qu'on les appelle bid’a, il y a un véritable problème. Il faut procéder à une relecture des textes de manière à légitimer l'itinéraire de transformation. Il y a ici des leaders religieux qui sont dans cette démarche, j'espère que ce sont eux qui auront le dessus contre les obscurantistes. »
Lire aussi : L’urgence du regard critique sur le fiqh : de l'impératif de sortir de la sacralisation de la jurisprudence islamique et de leurs savants
Alioune Sall, directeur de l'Institut des futurs africains qui travaille depuis l’Afrique du Sud sur les dynamiques de transformation à l’œuvre sur le continent et ses acteurs de changement, a appelé à la tribune les décideurs « à tirer profit des jeunes et des femmes » pour une transformation sociale réussie de l'Afrique (voir encadré).
Qu’en est-il des leaders religieux ? A cette question que nous lui posons, « il est évident qu'ils ont un rôle important à jouer parce que, dans les faits, ils encadrent les normes de la société et ont une lecture des événements et de la réalité qui est partagée par beaucoup de nos concitoyens. Ils ont une légitimité qu'on ne peut pas mettre hors circuit mais il faut aussi veiller à déconstruire leur discours quand il le faut car il y en a qui sont non pas source de démocratisation et d'enrichissement mais un véhicule d'obscurantisme et de démobilisation », répond-t-il.
« Lorsqu’au nom de la religion, on veut freiner les innovations et qu'on les appelle bid’a, il y a un véritable problème. Il faut procéder à une relecture des textes de manière à légitimer l'itinéraire de transformation. Il y a ici des leaders religieux qui sont dans cette démarche, j'espère que ce sont eux qui auront le dessus contre les obscurantistes. »
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Des causes multiples à l'extrémisme
La complexité du phénomène de l’extrémisme, « du fait de l’imbrication de multiples facteurs » selon les mots du président mauritanien, a été nettement soulignée au cours du rassemblement. « La pensée extrémiste trouve dans la fragilité des conditions sociales, l’injustice, la pauvreté, l’ignorance et le chômage, un environnement propice à sa croissance et à sa propagation dans le corps social, en particulier chez les jeunes, de sorte qu’elle se transforme par conséquence en violence terroriste effective, destructrice et meurtrière », a indiqué à l’ouverture du sommet Mohammed Ould Ghazouani. « La victoire sur le terrorisme exige de briser son épine militaire ainsi que de le priver d’un environnement favorable en luttant contre l’ignorance et la pauvreté, et d’instaurer un État de droit solidement ancré », a-t-il reconnu, pointant ainsi la responsabilité des dirigeants tout en exigeant des religieux de « prêcher les valeurs islamiques authentiques ».
S’agissant des « causes structurelles et profondes » de la violence, Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute, a aussi mis l'accent sur les injustices sociales et économiques pour expliquer, études à l’appui, les motivations de jeunes africains à verser dans l’extrémisme. « L'idéologie peut être le moteur d'engagement mais il est nourri par les injustices qu'ils subissent dans nos sociétés », génératrices de frustrations que les groupes extrémistes parviennent à exploiter.
« L'efficacité des initiatives dépendra en grande partie de la compréhension des contextes. On ne peut pas importer des solutions de contextes qui sont détachés des nôtres », a estimé Bakary Sambe, pour qui « la pratique des contre-discours doit suivre l'évolution des techniques de communication » pour contrecarrer aussi bien « Cheikh Google » que les prêcheurs de haine.
S’agissant des « causes structurelles et profondes » de la violence, Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute, a aussi mis l'accent sur les injustices sociales et économiques pour expliquer, études à l’appui, les motivations de jeunes africains à verser dans l’extrémisme. « L'idéologie peut être le moteur d'engagement mais il est nourri par les injustices qu'ils subissent dans nos sociétés », génératrices de frustrations que les groupes extrémistes parviennent à exploiter.
« L'efficacité des initiatives dépendra en grande partie de la compréhension des contextes. On ne peut pas importer des solutions de contextes qui sont détachés des nôtres », a estimé Bakary Sambe, pour qui « la pratique des contre-discours doit suivre l'évolution des techniques de communication » pour contrecarrer aussi bien « Cheikh Google » que les prêcheurs de haine.
De l’importance de l’éducation à la diversité et à la citoyenneté
Aux imams présents, « vous devez vous inscrire dans cette éducation à la diversité », tout particulièrement intramusulmane, a lancé le chercheur. « Vous êtes devant une responsabilité historique de pouvoir sauver la paix. Vous êtes les bergers du peuple de Dieu, comme le disent les chrétiens. »
De nombreux Etats ont adopté une approche purement sécuritaire pour lutter contre le terrorisme. Or, « une kalachnikov n'a jamais tué une idéologie », a-t-il signifié, misant beaucoup sur l'éducation comme un moyen de « construction massive de la citoyenneté, de la tolérance et de la paix ».
Des propos auxquels Saliou Faye n’aurait aucun mal à approuver. « Au jour d'aujourd'hui, la guerre ne se fait pas nécessairement par les armes. Il y a une guerre douce (à bas bruit, ndlr) qui est parfois plus dangereuse que la guerre armée », déclare auprès de Saphirnews l’imam d'origine sénégalaise, installé depuis 32 ans à Strasbourg, et rencontré au détour d'un déjeuner rassemblant dans la convivialité les invités. « En tant qu'imam et éducateur à la fois, j'ai créé un projet d'éducation à la citoyenneté depuis 2004 qui réunit chaque année musulmans et non-musulmans » avec l’association Eveil Meinau, dit Saliou Faye, qui souhaite voir ce type d’initiative dupliquer en Afrique au nom de la paix.
De nombreux Etats ont adopté une approche purement sécuritaire pour lutter contre le terrorisme. Or, « une kalachnikov n'a jamais tué une idéologie », a-t-il signifié, misant beaucoup sur l'éducation comme un moyen de « construction massive de la citoyenneté, de la tolérance et de la paix ».
Des propos auxquels Saliou Faye n’aurait aucun mal à approuver. « Au jour d'aujourd'hui, la guerre ne se fait pas nécessairement par les armes. Il y a une guerre douce (à bas bruit, ndlr) qui est parfois plus dangereuse que la guerre armée », déclare auprès de Saphirnews l’imam d'origine sénégalaise, installé depuis 32 ans à Strasbourg, et rencontré au détour d'un déjeuner rassemblant dans la convivialité les invités. « En tant qu'imam et éducateur à la fois, j'ai créé un projet d'éducation à la citoyenneté depuis 2004 qui réunit chaque année musulmans et non-musulmans » avec l’association Eveil Meinau, dit Saliou Faye, qui souhaite voir ce type d’initiative dupliquer en Afrique au nom de la paix.
Passer d’un Etat répressif à un Etat protecteur
« Si cet espace du Sahel est aujourd'hui le théâtre de ce drame (de l’extrémisme), cela n'est tout simplement révélateur que du faible degré d'éducation des jeunes et de l'état de leur détresse sociale », a déclaré le président du Niger, Mohamed Bazoum, venu clôturer la conférence. « Ceux qui travestissent tant l'islam et qui en donnent une image internationale si négative, le font au nom d'une lecture du Coran aux antipodes de ce que ce texte délicat contient. Notre devoir est de battre en brèche toutes ces lectures perverses et les comportements hérétiques qu'elles génèrent afin de faire triompher le projet profondément humaniste de cette religion si éloignée de la caricature qui en est donnée. »
Voir aussi les vidéos de La Casa del Hikma, la série originale pour déconstruire des idées reçues
Deux ans plus tôt, peu avant que la pandémie de la Covid-19 ne vienne bouleverser le monde, les recommandations émises à l’issue du premier sommet de Nouakchott ont été adoptées par l'Union africaine. Rien de bien neuf n’a émergé cette année, à écouter les recommandations lues devant la salle par l'influent imam malien Mahmoud Dicko.
Pour celles qui sortent du lot, les participants souhaitent la création d’une plateforme « regroupant les sages, dignitaires et érudits de chaque pays, soucieux de médiation et de réconciliation pour résoudre les conflits » à travers laquelle serait notamment assurée une « formation à la culture du dialogue ». Ils souhaitent aussi voir établir un « prix Afrique pour la promotion de la paix ». Enfin, au nom des responsabilités partagées, il faut « accompagner l’effort intellectuel (des oulémas) d'un effort de développement qui permet de soutenir les personnes souffrant de problèmes socioéconomiques » et qui « doit aussi se traduire par une présence accrue de l’État notamment à travers ses services publics qui ne sauraient laisser des territoires à la marge de la protection physique et sociale que tout État devrait garantir ».
« Les initiatives comme celles-ci ne suffisent pas », concède un imam entre deux discours. « Mais elles sont importantes » pour encourager les religieux présents à élargir leurs horizons à travers les rencontres et le partage des bonnes expériences de sorte à pouvoir mener à bien « leur mission de paix ».
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Deux ans plus tôt, peu avant que la pandémie de la Covid-19 ne vienne bouleverser le monde, les recommandations émises à l’issue du premier sommet de Nouakchott ont été adoptées par l'Union africaine. Rien de bien neuf n’a émergé cette année, à écouter les recommandations lues devant la salle par l'influent imam malien Mahmoud Dicko.
Pour celles qui sortent du lot, les participants souhaitent la création d’une plateforme « regroupant les sages, dignitaires et érudits de chaque pays, soucieux de médiation et de réconciliation pour résoudre les conflits » à travers laquelle serait notamment assurée une « formation à la culture du dialogue ». Ils souhaitent aussi voir établir un « prix Afrique pour la promotion de la paix ». Enfin, au nom des responsabilités partagées, il faut « accompagner l’effort intellectuel (des oulémas) d'un effort de développement qui permet de soutenir les personnes souffrant de problèmes socioéconomiques » et qui « doit aussi se traduire par une présence accrue de l’État notamment à travers ses services publics qui ne sauraient laisser des territoires à la marge de la protection physique et sociale que tout État devrait garantir ».
« Les initiatives comme celles-ci ne suffisent pas », concède un imam entre deux discours. « Mais elles sont importantes » pour encourager les religieux présents à élargir leurs horizons à travers les rencontres et le partage des bonnes expériences de sorte à pouvoir mener à bien « leur mission de paix ».
« L'Afrique, continent d'avenir. »
C’est le sujet autour duquel Alioune Sall était appelé à intervenir au cours de la conférence. Pour Saphirnews, il a résumé son propos comme suit. « Le choix du titre est révélateur d'un certain tropisme car on parle de l'Afrique et non des Afriques alors que beaucoup mettent en avant l'hétérogénéité du continent pour contester le choix de parler d'une Afrique, qui relève davantage d'une ambition politique depuis la création en 1963 de l'Organisation de l’unité africaine », aujourd’hui Union africaine, commence-t-il.
« Il y a des raisons d'être sceptique quant au discours sur l'Afrique en tant que continent d'avenir sur le plan de l'économie mondiale, de la gouvernance mondiale, de la production intellectuelle, technique et technologique car l'Afrique ne pèse pas grand-chose. » Néanmoins, « en parlant de l'Afrique comme d’un continent d'avenir, on fait un pari ambitieux, un pari qui peut même être gagné car je ne crois pas à la fatalité historique qui condamnerait l'Afrique à être le dernier des continents ». A certaines conditions qui consistent, appuie-t-il, à « réussir la transformation structurelle de l’économie », à « régler le problème de la dette » ou encore à installer la démocratie. Il plaide pour l’adoption d’une « vision partagée de l'avenir ». A cette fin, il convient d’« être audacieux en terme de pensée », de « sortir des sentiers battus » et d’« agir avec détermination ».
C’est le sujet autour duquel Alioune Sall était appelé à intervenir au cours de la conférence. Pour Saphirnews, il a résumé son propos comme suit. « Le choix du titre est révélateur d'un certain tropisme car on parle de l'Afrique et non des Afriques alors que beaucoup mettent en avant l'hétérogénéité du continent pour contester le choix de parler d'une Afrique, qui relève davantage d'une ambition politique depuis la création en 1963 de l'Organisation de l’unité africaine », aujourd’hui Union africaine, commence-t-il.
« Il y a des raisons d'être sceptique quant au discours sur l'Afrique en tant que continent d'avenir sur le plan de l'économie mondiale, de la gouvernance mondiale, de la production intellectuelle, technique et technologique car l'Afrique ne pèse pas grand-chose. » Néanmoins, « en parlant de l'Afrique comme d’un continent d'avenir, on fait un pari ambitieux, un pari qui peut même être gagné car je ne crois pas à la fatalité historique qui condamnerait l'Afrique à être le dernier des continents ». A certaines conditions qui consistent, appuie-t-il, à « réussir la transformation structurelle de l’économie », à « régler le problème de la dette » ou encore à installer la démocratie. Il plaide pour l’adoption d’une « vision partagée de l'avenir ». A cette fin, il convient d’« être audacieux en terme de pensée », de « sortir des sentiers battus » et d’« agir avec détermination ».
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