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Dérapages israéliens dans l’impunité

Rédigé par Habib Imen | Vendredi 10 Décembre 2004 à 00:00

Alors que la Palestine s’apprête pour les élections présidentielles prévues le 9 janvier 2005, l’occupation demeure. L’armée israélienne se retrouve au cœur d’une série de scandales révélés par la presse et des organisations israéliennes de défense des droits de l’Homme. Ces actes qualifiés pudiquement de « dérapages » sont étayés par de nombreux témoignages. Mais les sanctions sont rares.



Alors que la Palestine s’apprête pour les élections présidentielle prévues le 9 janvier 2005, l’occupation demeure. L’armée israélienne se retrouve au cœur d’une série de scandales révélés par la presse et des organisations israéliennes de défense des droits de l’Homme. Ces actes qualifiés pudiquement de ' dérapages ' sont étayés par de nombreux témoignages. Mais les sanctions sont rares.

L’armée la plus morale du monde
Le 03 décembre dernier, des soldats israéliens ont achevé un militant palestinien couché par terre et désarmé. ' Il était blessé mais il était toujours conscient. Les soldats israéliens ont ensuite menacé deux Palestiniens en les obligeant à amener Hammad ' a affirmé un membre du mouvement Btselem, organisation de défense des droits de l’homme. Du côté de l’armée israélienne, le chef d'état-major, le général Moshe Yaalon, a qualifié ces pratiques d’' horribles ', affirmant qu’' une enquête sera ouverte par la police militaire '. Interrogé par la presse, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon a affirmé que l’armée israélienne est : ' l’armée la plus morale du monde et si une faute a été commise, une enquête doit être ouverte. ' Puis d’ajouter : ' Je répète qu’il nous faut prendre en compte le genre d’individus que nous avons face à nous '.

Commentant ces événements, l’historien Mordechai Bar-On a déclaré : ' Le fait que vous occupiez un autre peuple conduira inévitablement à une telle érosion. Nous en voyons maintenant ses effets non seulement dans la conduite des militaires envers les Arabes mais dans leurs rapports entre eux, vis-à-vis de leurs officiers et de l'armée. '

Des cadavres comme jouets pour se divertir
Déjà le 05 octobre dernier, une fillette palestinienne de 13 ans, se rendant à l’école fut tuée par des tirs israéliens. Un officier de l’armée s’approche alors d’elle, déjà gravement atteinte et l’exécute en vidant sur elle son chargeur. ' J’ai tiré sur l’adolescente pour vérifier qu’elle était morte ' se justifiera-t-il devant la justice militaire israélienne. Cet officier a été inculpé par la suite.

Le 19 novembre c’est le quotidien israélien Yédiot aharanot qui montrait des photos humiliantes indiquant que certains soldats israéliens s’étaient ' amusés ' avec les cadavres de leurs victimes palestiniennes. L'un, notamment prend la pose, l'arme braquée sur la tête de l'homme déjà mort, un pied sur son corps à moitié nu. Une autre de ces photos montre un soldat israélien mettant une cigarette dans la bouche d’un mort.

Dans le célèbre quotidien israélien Haaretz du 25 novembre dernier, photos à l’appui, démontre que des soldats israéliens cherchant à se ' divertir ' ont forcé un jeune Palestinien à jouer du violon pendant plusieurs heures, bloquant ainsi d’autres Palestiniens au barrage de Beit Iba, près de Naplouse. L'écrivain israélien Meir Shalev écrit dans le même journal que cette photo évoquait pour lui ' des images d'un autre temps et d'une autre armée ', faisant ainsi allusion aux tortures menées par les nazis durant la seconde guerre mondiale.

Des enquêtes peu nombreuses
Selon l’organisation Bselem, seulement 92 enquêtes ont été ouvertes à ce jour pour ces exactions commises contre les Palestiniens. L’état major israélien affirme que 'chaque fois qu'un Palestinien est tué, l'incident est examiné de près, surtout quand il s'agit d'une victime civile '. Mais les condamnations restent rares. Quatre personnes ont été condamnées jusqu'à présent selon Bselem, qui précise que sur les 3500 palestiniens tués depuis 4 ans, 1600 étaient des civils.