Sur le vif

Des ONG égyptiennes portent plainte sur la torture de deux détenus

| Dimanche 28 Mai 2006 à 22:37



Des organisations égyptiennes de défense des droits de l'Homme ont porté plainte dimanche auprès du procureur général, réclamant l'ouverture d'une enquête sur les accusations de torture de militants arrêtés jeudi lors d'un rassemblement de soutien à des juges réformateurs.

"Nous demandons que Mohamed al-Charqaoui et Karim al-Chaer soient examinés par un médecin et qu'une enquête soit ouverte sur la torture qu'ils ont subie au poste de police" a affirmé à l'AFP Gamal Abdel Aziz, directeur de l'ONG le Réseau arabe pour les droits de l'Homme.


Plusieurs mouvements d'opposition égyptiens ont accusé la police d'avoir torturé les deux militants, affirmant que les officiers de la sécurité de l'Etat avaient fait subir des sévices sexuels à Mohamed al-Charqaoui.

Six détenus du mouvement pro-réforme ont de leur côté entamé dimanche une grève de la faim pour exiger une enquête et la libération immédiate des personnes arrêtées au cours des manifestations de soutien aux juges.

"Ce qui s'est passé est un crime répugnant et il est impossible d'en être complice en restant silencieux", a déclaré le coordinateur du mouvement d'opposition Kefaya (Ca suffit), Georges Ishak, lors d'une conférence de presse au syndicat des avocats.

M. Ishak a également affirmé que son mouvement comptait porter l'affaire devant des instances internationales.

Les deux jeunes militants, membres de Kefaya, avaient participé jeudi à un rassemblement en soutien à des magistrats réclamant l'indépendance de la justice et une transparence des scrutins électoraux, à l'occasion du premier anniversaire d'un référendum qui avait été marqué par des violences.

Des avocats présents lors de leur interrogatoire ont affirmé avoir vu M. Charqaoui, libéré quelques jours seulement avant sa deuxième arrestation, avec des traces de coups sur le visage et la poitrine.

Le mouvement de soutien aux juges, qui avait commencé à la mi-avril, a été brutalement réprimé par la police. Au total, 432 manifestants, membres des Frères musulmans et des autres mouvements d'opposition, sont actuellement détenus, selon l'un de leurs avocats, Khaled Ali.