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Des députés français dénoncent l'impunité de la Chine face à l'éradication des Ouïghours

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 22 Juillet 2020 à 12:35



Le gouvernement français monte au créneau contre la Chine dans le traitement qu'elle inflige aux Ouïghours. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a dénoncé, mardi 21 juillet, le traitement « inacceptable » par la Chine des membres de cette minorité musulmane.

« La France regarde avec beaucoup d'attention l'ensemble des témoignages relayés par la presse et les organisations de défense des droits de l'Homme », a déclaré le chef de la diplomatie devant l'Assemblée nationale.

« Ce qui transparaît de l'ensemble des informations que nous avons ou lisons, ce sont des camps d'internement pour les Ouïghours, des détentions massives, des disparitions, du travail forcé, des stérilisations forcées, la destruction du patrimoine culturel ouïghour et en particulier des lieux de culte, la surveillance de la population et plus globalement tout le système répressif mis en place dans cette région », a-t-il déclaré.

Or, « toutes ces pratiques sont inacceptables. Nous les condamnons avec beaucoup de fermeté », a appuyé le ministre, exigeant que Pékin autorise l'accès d'observateurs indépendants internationaux dont la Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU au Xinjiang, « en toute liberté ».

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L’internement des Ouïghours est une pratique « révoltante et inacceptable, et nous la condamnons fermement », a aussi déclaré France Info le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Cette question « doit évidemment faire partie de la discussion que nous avons avec nos partenaires chinois », a-t-il également affirmé.

Des députés français dénoncent l’impunité de la Chine

Cette prise de position forte, applaudie à l’Assemblée nationale, intervient au moment où des députés français, Aurélien Taché (Val d'Oise) en tête, ont appelé Emmanuel Macron à « prendre des positions fortes et à agir pour que la Chine soit traduite devant la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité, pour que les persécutions que subit la communauté ouïghoure cessent immédiatement et fassent l'objet de réparations à hauteur du préjudice subi ».

Dans une lettre envoyée à l’Elysée, les 29 députés signataires ont dénoncé « une volonté claire de la part de la Chine d'éliminer progressivement cette communauté ethnique qui, selon les termes utilisés par le régime, "affaiblit l'identité nationale et l'identification à la race nationale chinoise" ».

« N'ayons pas peur d'utiliser des termes forts, il s'agit bien ici d'une entreprise organisée et institutionnalisée d'éradication d'une population », soulignent-ils. « Le comportement de la Chine vis-à-vis de la population ouïghoure fait peser une menace grave le droit international et représente une atteinte inacceptable aux libertés que nous reconnaissons comme fondamentales et à la dignité humaine. Ces pratiques, comme l'impunité dont jouit depuis trop longtemps le régime chinois, ne sont pas acceptables. En gardant le silence alors que des femmes, des hommes et des enfants sont persécutés chaque jour, nous nous rendrions complices de ces exactions. »

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Ces députés appuient ainsi la requête de Ouïghours exilés, qui ont récemment exhorté la CPI à ouvrir une enquête pour génocide et crimes contre l'humanité envers leur peuple, bien que la Chine ne reconnaît pas la compétence de cette institution judiciaire internationale.

Sans surprise, la Chine a dénoncé, mercredi 22 juillet, des « mensonges » après les critiques de la France. Néanmoins, les preuves s’accumulent contre elle. Dernièrement, une vidéo montrant un transfert de prisonniers, mains liées et yeux bandés, a été massivement partagée sur la Toile ces derniers jours.