Sur le vif

Des élèves juifs de Yabné discriminés au bac ? Une enquête administrative met fin à la rumeur

Rédigé par Benjamin Andria | Vendredi 12 Juillet 2024 à 14:50



Des élèves du lycée juif Yabné, situé dans le 13e arrondissement de Paris, ont-ils été victimes de discrimination lors de leur passage au grand oral du baccalauréat cette année ?

Les soupçons de discrimination ont eu un écho retentissant après les déclarations faites par l’avocat Patrick Klugman. Ce dernier a dénoncé sur X, jeudi 11 juillet, « un biais de notation au préjudice de 15 (des) élèves (de Yabné) qui ont passé l’oral de spécialité du bac devant deux jurys d’un même centre d’examen à Paris », dans 18e arrondissement de la capitale. Et d’ajouter : « On parle de 9 points d’écart sur 20 en moyenne par rapport aux 123 autres candidats du lycée qui sont passés devant d’autres jurys. Cet écart qui n’est explicable ni statistiquement ni pédagogiquement fonde une suspicion de discrimination. »

Face à la polémique naissante sur les réseaux sociaux, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a immédiatement demandé l’ouverture d’une enquête administrative, qui a conclu qu’il n’y avait pas eu de discrimination envers les bacheliers concernés.

« L'enquête (…) a permis d'examiner, avec rigueur et précision, les notes obtenues par les 15 élèves, mais aussi par les autres candidats de ces mêmes jurys. Sur les notes attribuées, si le jury s'est montré globalement plus sévère, rien ne permet de retenir une discrimination à l'égard des élèves du lycée Yabné », a-t-elle signifié vendredi 12 juillet. « 34 autres élèves du lycée Yabné ont passé l'épreuve avec les mêmes jurys, en obtenant des notes parfois excellentes. 27 élèves ont obtenu entre 10/20 et 18/20. 5 élèves ont obtenu la note de 20/20. »

Par ailleurs, « l'analyse complète des résultats des candidats notés par ces jurys, en comparant les élèves issus de Yabné et les élèves des autres établissements, ne révèle aucune distorsion de notation. Aussi, les éléments ne permettent pas de conclure que les élèves du lycée Yabné auraient subi une quelconque discrimination à raison de leur religion supposée ou de leur établissement d'origine », a poursuivi la ministre. « L'École doit être un rempart contre toutes les formes de discrimination. Elle ne peut les tolérer et les rejette avec force et résolution. Elle est également le lieu où nul ne peut être injustement accusé ou suspecté », a-t-elle conclu.

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