« Il y a des moments où nous devons être solidaires avec notre pays qui subit, depuis quelques semaines, des attaques injustifiées. Cette situation renvoie chaque citoyen à sa conscience et à ses responsabilités. » Depuis la Grande Mosquée de Paris, des fédérations musulmanes et des mosquées ont adressé, lundi 2 novembre, deux jours après l’interview d’Emmanuel Macron sur Al Jazeera, une déclaration à la presse dénonçant les attaques contre la France et faisant front contre le terrorisme et l’extrémisme.
Dans le texte signé des représentants de la Grande Mosquée de Paris, du Rassemblement des Musulmans de France (RMF), de la Grande Mosquée de Lyon, de la Grande Mosquée de Saint-Denis de l'Ile de La Réunion, de la Fédération française des associations islamiques africaines des Antilles et des Comores (FFAIACA) et de la Coordination des associations musulmanes de Paris qui comprend les mosquées du 12e, du 15e et du 19e arrondissement de la capitale, il est question d’une quadruple condamnation, à commencer par leur condamnation sans appel « du terrorisme et de toute forme de violence qui s'exprime au nom de notre religion ».
Dans le texte signé des représentants de la Grande Mosquée de Paris, du Rassemblement des Musulmans de France (RMF), de la Grande Mosquée de Lyon, de la Grande Mosquée de Saint-Denis de l'Ile de La Réunion, de la Fédération française des associations islamiques africaines des Antilles et des Comores (FFAIACA) et de la Coordination des associations musulmanes de Paris qui comprend les mosquées du 12e, du 15e et du 19e arrondissement de la capitale, il est question d’une quadruple condamnation, à commencer par leur condamnation sans appel « du terrorisme et de toute forme de violence qui s'exprime au nom de notre religion ».
Des appels au boycott « injustifiés »
Vient ensuite leur condamnation de « tous ceux qui instrumentalisent l'islam à des fins politiques, diplomatiques ou mercantiles pour induire en erreur nos concitoyens et nos coreligionnaires, pour exacerber les haines et enfin pour causer l'irréparable ».
Les signataires dénoncent également les « appels injustifiés au boycott des produits français ». « Les médias en France étant libres, aucun responsable politique, y compris le président de la République, ne peut imposer à un organe de presse une publication ou une non-publication d'un dessin ou d'une caricature », indiquent-ils. « La séparation des pouvoirs est consubstantielle à notre cadre démocratique. Aussi, nous considérons que ces appels sont infondés et reposent sur des manipulations politiques cachant d'autres objectifs que la "défense de l'islam". »
Les signataires dénoncent également les « appels injustifiés au boycott des produits français ». « Les médias en France étant libres, aucun responsable politique, y compris le président de la République, ne peut imposer à un organe de presse une publication ou une non-publication d'un dessin ou d'une caricature », indiquent-ils. « La séparation des pouvoirs est consubstantielle à notre cadre démocratique. Aussi, nous considérons que ces appels sont infondés et reposent sur des manipulations politiques cachant d'autres objectifs que la "défense de l'islam". »
Une opposition ferme à la notion de « racisme d’Etat »
Enfin, les fédérations font part de leur condamnation « des appels au meurtre lancés par des responsables étrangers ». « Nous dénonçons tous ceux qui veulent manipuler nos coreligionnaires, surtout notre jeunesse, et l'opinion publique internationale, en laissant croire que nous subirions en France une politique de "racisme d'État" ou une politique de "haine contre les musulmans". Ce sont là des mensonges éhontés que nous dénonçons et nous exigeons de leurs auteurs des excuses publiques tant ils tentent de nous diviser, d'introduire le doute et de semer la discorde », ont-ils signifié.
Ils appellent néanmoins les pouvoirs publics à « prendre des mesures fortes pour que la composante musulmane de France, qui a largement condamné les récents actes terroristes, ne soit pas amalgamée avec les semeurs de haine ».
Ils appellent néanmoins les pouvoirs publics à « prendre des mesures fortes pour que la composante musulmane de France, qui a largement condamné les récents actes terroristes, ne soit pas amalgamée avec les semeurs de haine ».
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« Notre parole est très rare », indique Aslam Timol, délégué général de la Grande Mosquée de Saint-Denis de La Réunion, qui s’est joint « sans aucune hésitation » à la démarche initiée par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. « Nous souhaitons affirmer haut et fort que les musulmans de la quatrième génération à l'Ile de La Réunion vivent leur culte de façon digne et apaisé comme tout à chacun. »
« Nous avons la chance de pratiquer notre culte en France. (…) Je dirais même que je suis plus à l'aise de pratiquer ma religion en France que dans certains pays musulmans », déclare-t-il. En conséquence, « entendre dire des musulmans que les musulmans de France sont pratiquement au bagne, nous ne pouvons pas l'accepter ».
« Il y a des actes antimusulmans comme il existe des actes antisémites » en France, indique Anouar Kbibech, président du RMF. Cependant, « il est totalement faux de dire que les musulmans de France vivent un apartheid, une islamophobie d'État ou un racisme d'État ». Cette prise de position, présentée comme « spontanée » par les signataires, n'a pas été placée sous l’égide du Conseil français du culte musulman (CFCM). Contacté par Saphirnews, l'instance ne s'est, pour l'heure, pas exprimée sur cette démarche.*
Mise à jour vendredi 6 novembre : Mohammed Moussaoui explique son absence à cette initiative de la Grande Mosquée de Paris. Une démarche qui témoigne de nouvelles dissensions au CFCM. Explications
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De l’éthique de la responsabilité contre l'esprit victimaire
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