Sur le vif

Des membres d'ONG abusent d'enfants dès l'âge de six ans

| Mardi 27 Mai 2008 à 22:10



De nombreux enfants, parfois âgés de six ans seulement, vendent des faveurs sexuelles contre de la nourriture, du savon ou des téléphones portables à des membres d'organisations non gouvernementales, affirme l'ONG Save The Children dans une étude publiée mardi.


«Cette enquête met au jour les actes ignobles d'un petit nombre de personnes qui abusent sexuellement de certains des enfants les plus vulnérables au monde, ces mêmes enfants qu'ils sont censés protéger», a commenté la directrice générale pour le Royaume-Uni de Save the Children, Jasmine Whitbread.

L'enquête était basée sur des témoignages de centaines d'enfants, en Côte d'Ivoire, au Soudan et en Haïti.

L'ampleur des sévices est «significative», a souligné l'organisation basée à Londres, qui a reconnu être touchée comme beaucoup d'autres ONG. Save The Children a réclamé en conséquence la mise en place d'un système permettant de détecter ces sévices et de leur donner une réponse appropriée.

«Il est difficile d'imaginer un abus de pouvoir plus évident ou une violation flagrante des droits de l'enfance», a déploré Mme Whitbread.

«Ces dernières années, l'ONU, la communauté internationale ainsi que les agences humanitaires se sont engagées à s'attaquer au problème mais, même si ces engagements sont bien accueillis, dans la plupart des cas, les déclarations de principe et les bonnes intentions doivent encore se concrétiser par une action internationale décisive et concertée», a-t-elle estimé.

La «vaste majorité» des travailleurs humanitaires ne sont «bien entendu» pas impliqués dans des sévices sexuels ou l'exploitation d'enfants, a-t-elle souligné.

«Cependant, l'ensemble des agences humanitaires ou de maintien de la paix travaillant dans les situations d'urgence, dont Save the Children Royaume-Uni, doivent reconnaître qu'elles sont vulnérables et prendre le problème à bras-le-corps», a ajouté la directrice.

Le porte-parole du Département de l'ONU des opérations de maintien de la paix, Nick Birnback, a estimé ces cas de sévices «totalement inacceptables».

«Il est évident qu'il faut en faire beaucoup plus», a-t-il déclaré sur la BBC. «La question est de mettre au point des mécanismes permettant d'assurer une impunité zéro et une complaisance zéro», a-t-il déclaré.