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Religions

Des représentants des religions abrahamiques ensemble contre l'euthanasie au Vatican

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 28 Octobre 2019 à 19:30

           

Des représentants des religions abrahamiques ont signé, lundi 28 octobre, au Vatican une déclaration contre l'euthanasie et le suicide assisté afin de faire valoir le point de vue formel des trois grands cultes monothéistes sur ces sujets hautement sensibles.



Des représentants des religions abrahamiques ensemble contre l'euthanasie au Vatican
Plusieurs hauts dignitaires issus des rangs des trois religions monothéistes ont signé au Vatican une déclaration commune inédite contre l’euthanasie et le suicide assisté, des pratiques qui doivent être « interdites sans exception » car elles sont « sont intrinsèquement et moralement répréhensibles ».

Après la signature du Document sur la fin de vie des religions abrahamiques monothéistes, les responsables juifs, chrétiens et musulmans ont été reçus par le pape François.

Parmi les signataires figurent Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, le rabbin David Rosen, directeur des Affaires religieuses du Comité des juifs américains (AJC), ou encore le Métropolite Hilarion de Volokolamsk, du Patriarcat de Moscou (orthodoxe). Côté musulman, le texte a été soutenu par le cheikh Abdullah Bin Bayyah, président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, basé aux Emirats arabes unis, et Samsul Anwar, président du Comité central de la Muhammadiyah, en Indonésie.

Non à l'euthanasie...

« Toute pression ou action sur des patients pour les inciter à mettre fin à leur propre vie est catégoriquement rejetée », fait-on fermement savoir.

En outre, « aucun personnel de santé ne devrait être forcé ou contraint à le faire, d'être associé, directement ou indirectement, au décès délibéré, d'un patient par suicide assisté ou par toute forme de suicide assisté », plus particulièrement lorsque cette action va à l’encontre des croyances des soignants, appuient les signataires, défendant ainsi le droit pour les professionnels à l'objection de conscience qui « devrait être universellement respectée ».

Ces derniers « devraient être tenus de créer les conditions nécessaires pour qu’une assistance religieuse soit garantie à toute personne qui en fait la demande ».

...et à l'acharnement thérapeutique

Les représentants religieux ont également fait part de leur refus de l’acharnement thérapeutique, estimant qu’il est justifié, pour les patients, de « refuser certains traitements médicaux qui ne feraient rien d’autre que de prolonger une vie précaire, pénible, souffrante ».

Ils ont appelé à « une présence qualifiée et professionnelle des soins palliatifs partout et pour tous ». « Même quand la mort est un poids difficile à supporter, nous nous engageons moralement et religieusement à ne pas nous laisser abattre ainsi qu’à assurer réconfort, soulagement de la douleur, proximité, assistance spirituelle à la personne et sa famille », indique le Document.

Par ailleurs, « du point de vue social, nous devons nous engager afin que le désir des patients de ne pas être un fardeau ne leur inspire pas le sentiment d’être inutiles et par conséquent une perte de conscience de la valeur et de la dignité de leur vie, qui mérite d’être soignée et soutenue jusqu’à sa fin naturelle ».

Les signataires s’engagent aussi « à impliquer (leurs) communautés sur les questions de bioéthiques (…) afin d’offrir un accompagnement compatissant à ceux qui souffrent et meurent » et « à sensibiliser le grand public aux soins palliatifs à travers une formation appropriée en développant des ressources liées aux traitements pour la souffrance et la mort ».

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