Depuis lundi 19 octobre, l’information selon laquelle deux femmes ont été agressées à Paris car « musulmanes et voilées » circule massivement sur les réseaux sociaux, dans un contexte délétère où nombre de musulmans de France s'inquiètent de la libération des paroles et des actes racistes à leur encontre après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Mais que s’est-il bien passé dans cette affaire ?
Une famille de neuf personnes - cinq femmes et quatre enfants - se promène tranquillement sur le Champ de Mars, près de la Tour Eiffel, dimanche 18 octobre, lorsqu’elle croise deux femmes avec deux chiens non tenus en laisse vers les coups de 20h.
Selon une des victimes, les chiens se sont dirigés vers eux, suscitant ainsi la peur parmi les enfants. « Ma sœur, qui est voilée, a demandé aux deux femmes s’il était possible de garder leurs chiens auprès d’elles parce que les enfants avaient peur », a-t-elle raconté à Libération.
Une famille de neuf personnes - cinq femmes et quatre enfants - se promène tranquillement sur le Champ de Mars, près de la Tour Eiffel, dimanche 18 octobre, lorsqu’elle croise deux femmes avec deux chiens non tenus en laisse vers les coups de 20h.
Selon une des victimes, les chiens se sont dirigés vers eux, suscitant ainsi la peur parmi les enfants. « Ma sœur, qui est voilée, a demandé aux deux femmes s’il était possible de garder leurs chiens auprès d’elles parce que les enfants avaient peur », a-t-elle raconté à Libération.
Une agression d'une grande violence
C’est là que la situation dégénère. Refusant de tenir leurs chiens en laisse, les agresseuses, alcoolisées, insultent les femmes d'origine algérienne présentes de « Sales Arabes » avant d’asséner des coups de couteau à deux d’entre elles. « Les victimes ont immédiatement été prises en charge par les pompiers et transportées en milieu hospitalier sans pronostic vital engagé », a fait savoir, mardi 20 octobre, la préfecture de police de Paris.
Néanmoins, les deux femmes, âgées de 19 et de 40 ans, ont été transportées en urgence absolue à l'hôpital Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement de Paris. L'une a reçu trois coups de couteau ; l'autre, toujours hospitalisée à ce jour, en a reçu six, lui causant notamment une perforation du poumon.
Voici ce que la préfecture a déclaré dans un communiqué dans lequel il n'était pas fait mention d'un quelconque caractère raciste dans l'affaire : « Les policiers sont intervenus suite à un appel police-secours pour deux femmes blessées par arme blanche au niveau du Champ-de-Mars. Cette agression ferait suite à un différend survenu entre quatre femmes à cause d'un chien non tenu en laisse et traînant à proximité des enfants des deux victimes. »
Néanmoins, les deux femmes, âgées de 19 et de 40 ans, ont été transportées en urgence absolue à l'hôpital Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement de Paris. L'une a reçu trois coups de couteau ; l'autre, toujours hospitalisée à ce jour, en a reçu six, lui causant notamment une perforation du poumon.
Voici ce que la préfecture a déclaré dans un communiqué dans lequel il n'était pas fait mention d'un quelconque caractère raciste dans l'affaire : « Les policiers sont intervenus suite à un appel police-secours pour deux femmes blessées par arme blanche au niveau du Champ-de-Mars. Cette agression ferait suite à un différend survenu entre quatre femmes à cause d'un chien non tenu en laisse et traînant à proximité des enfants des deux victimes. »
Une plainte pour « tentative de meurtre » annoncée
Une des assaillantes avait été interpellée le soir même des faits par la police tandis que la seconde, la principale suspecte, a été appréhendée mardi 20 octobre.
« Elles ont parlé de nos voiles, ils nous ont demandé de rentrer chez nous et nous ont dit qu’on était des sales Arabes », a témoigné avec émotion Hanane dont la sœur et la cousine ont été poignardées, devant une caméra du journaliste Taha Bouhafs.
« Elles ont parlé de nos voiles, ils nous ont demandé de rentrer chez nous et nous ont dit qu’on était des sales Arabes », a témoigné avec émotion Hanane dont la sœur et la cousine ont été poignardées, devant une caméra du journaliste Taha Bouhafs.
Selon Me Arié Alimi, l’avocat des deux victimes, « celles-ci sont satisfaites de l’ouverture d’une information judiciaire et du caractère raciste retenu mais considèrent qu’il s’agit d’une tentative d’homicide ». « Il est indéniable que ces faits sont liés au défoulement politique et laïciste contre les musulmans depuis l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine », a affirmé auprès de l'AFP l'avocat, qui a annoncé, mercredi 21 octobre, le dépôt d'une plainte pour « tentative de meurtre à raison de l’appartenance de la victime à une race ou à une religion déterminée ».
Après avoir ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme en réunion », le parquet de Paris a décidé, mercredi 21 octobre, de requalifier les faits en retenant également le caractère raciste de l’agression.
Les charges retenues par la justice, rapporte Actu Paris, sont « violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit et de moins de huit jours », des violences « aggravées par trois circonstances : la réunion, l'usage ou la menace d'une arme » et « les faits ayant été précédés, accompagnés ou suivis de propos portant atteinte à la considération de la victime ou d'un groupe de personnes dont fait partie la victime en raison de leur appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, nation, race ou religion déterminée ».
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Après avoir ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme en réunion », le parquet de Paris a décidé, mercredi 21 octobre, de requalifier les faits en retenant également le caractère raciste de l’agression.
Les charges retenues par la justice, rapporte Actu Paris, sont « violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit et de moins de huit jours », des violences « aggravées par trois circonstances : la réunion, l'usage ou la menace d'une arme » et « les faits ayant été précédés, accompagnés ou suivis de propos portant atteinte à la considération de la victime ou d'un groupe de personnes dont fait partie la victime en raison de leur appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, nation, race ou religion déterminée ».
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