Le pape Benoît XVI, ici lors d’un voyage pontifical au Portugal en 2010, est mort le 31 décembre 2022. © M.Mazur/www.thepapalvisit.org.uk/CC BY-NC-ND 2.0
L’ancien pape Benoït XVI, de son vrai nom Joseph Ratzinger, est décédé samedi 31 décembre 2022 à l’âge de 95 ans. L'annonce de sa mort a attristé le monde catholique et s'est accompagné d'une vague d'hommages à laquelle s'est jointe plusieurs instances musulmanes de France. La fédération Musulmans de France a publié, dimanche 1er janvier, quelques lignes sur sa page Facebook : « Nous partageons la tristesse des chrétiens à la suite du décès du Pape Benoît XVI, un homme qui a su très tôt encourager le dialogue interreligieux pour plus de fraternité et de paix. Il est à saluer l’apport intellectuel de ce grand théologien qui laisse derrière lui une immense production sur la foi chrétienne. Nous présentons nos sincères condoléances à nos amis catholiques de France. »
Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a indiqué sur ses réseaux sociaux avoir une « pensée pour tous les catholiques à l’annonce du décès du Pape émérite Benoit XVI, Paix à son âme. » De son côté, Mohammed Moussaoui, président de l'Union des mosquées de France (UMF), a tweeté : « A la suite du décès du Pape Benoît XVI, l’Union des mosquées de France exprime ses sincères condoléances au Pape François et aux catholiques du monde. »
Même son de cloche du côté d’Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France (RMF), qui « salue l’engagement de ce pape qui a su trouver les mots et les gestes qui ont permis un dialogue ouvert et respectueux des croyants ». Un dialogue ouvert, mais difficile.
Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a indiqué sur ses réseaux sociaux avoir une « pensée pour tous les catholiques à l’annonce du décès du Pape émérite Benoit XVI, Paix à son âme. » De son côté, Mohammed Moussaoui, président de l'Union des mosquées de France (UMF), a tweeté : « A la suite du décès du Pape Benoît XVI, l’Union des mosquées de France exprime ses sincères condoléances au Pape François et aux catholiques du monde. »
Même son de cloche du côté d’Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France (RMF), qui « salue l’engagement de ce pape qui a su trouver les mots et les gestes qui ont permis un dialogue ouvert et respectueux des croyants ». Un dialogue ouvert, mais difficile.
De mauvais début avec l'islam
En effet, un an après son élection à la tête de l'Eglise catholique, l’ancien pape a provoqué une crise diplomatique avec le monde musulman à l'occasion d'un discours tenu en septembre 2006 dans le cadre d'une conférence sur « Foi, raison et université » à l'université de Ratisbonne, dans son Allemagne natale. En voulant condamner les violences perpétrées au nom de la religion, le pape avait cité les propos de l'empereur byzantin du XVIe siècle, Manuel II, déclarant que le Prophète Muhammad n'avait apporté que « des choses mauvaises et inhumaines comme ceci, qu’il a prescrit de répandre par l’épée la foi qu’il prêchait ».
Après l'intervention papale, les institutions de plusieurs pays musulmans exigent des excuses et des portraits du pape sont même brûlés durant des manifestations. L’université Al-Azhar rompt même tout contact avec le Vatican. Une situation paradoxale pour un pape qui avait affiché sa volonté de faire de l’œcuménisme une « cause fondamentale » de son pontificat. Le pape présentera ses excuses.
Après l'intervention papale, les institutions de plusieurs pays musulmans exigent des excuses et des portraits du pape sont même brûlés durant des manifestations. L’université Al-Azhar rompt même tout contact avec le Vatican. Une situation paradoxale pour un pape qui avait affiché sa volonté de faire de l’œcuménisme une « cause fondamentale » de son pontificat. Le pape présentera ses excuses.
Des relations depuis renforcées avec les musulmans
Dans les années qui suivent, Benoît XVI va réellement s’intéresser à l’islam qu’il connaissait mal. Il y est poussé par plusieurs initiatives. En octobre 2006, quelque 40 membres de l’académie jordanienne Ahl al-Bayt, présidée par le prince Ghazi Ben Mohammad ben Talal, cousin du roi Abdallah II, lui adressent une lettre pour entamer le dialogue. En novembre de la même année, il entreprend un voyage en Turquie et reconnait qu’il est temps pour les chrétiens et les musulmans « de reconnaitre et de développer les liens spirituels qui nous unissent, afin de protéger et de promouvoir ensemble, pour tous les hommes la justice sociale, les valeur morales, la paix et la liberté ». Il priera aux côtés du grand mufti d’Istanbul à la Mosquée Bleue.
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Un an plus tard, ce sont 144 personnalités musulmanes représentants plusieurs courants de l’islam et issues de 44 pays qui l’invitent à engager un dialogue avec l’islam. En 2008, un forum catholique-musulman se met en place et lance un dialogue qui ne s'est pas interrompu depuis. Le pape rencontrera aussi le roi de Jordanie et le roi d’Arabie Saoudite et se rendra à plusieurs mosquées dont la mosquée du Dôme du Rocher à Jérusalem en 2009. La polémique de Ratisbonne a véritablement permis d’ouvrir un nouvel élan dans le dialogue islamo-chrétien.
Théologien conservateur devenu pontife malgré lui en 2005, Benoit XVI est le premier pape de l’Histoire, en 600 ans, à décider de quitter volontairement sa charge en 2013, suite à des problèmes de santé. Avec lui, la papauté s’est transformée en une fonction presque semblable aux autres, dont on assure la charge ou que l’on quitte. Pour La Croix, « contrairement à l’image qu’on a pu donner de lui, le pape Ratzinger (…) a dessiné les contours d’une papauté plus humble et plus humaine ». Ses funérailles seront célébrées par le pape François jeudi 5 janvier, avant son inhumation dans une crypte de la basilique Saint-Pierre, au Vatican.
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Benoît XVI et les musulmans : huit ans de relations contrastées
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