La consommation de porc est interdite aussi bien en islam que dans le judaïsme. Tout bon musulman ou tout bon juif ne doit pas se faire injecter le vaccin contre la grippe A car il contient du porc. C’est en somme le contenu des messages de blogs et de forums qui fleurissent sur la Toile.
Pour Rabzouza, « le vaccin contient du porc. Il y a aussi des effets secondaires qui viennent d'être révélé comme le cancer. (…) Ne le faites pas, le seul guérisseur, c'est Allah. » D’autres tempèrent ses propos. « Le problème avec la technologie Internet, c'est que n'importe qui peut répandre n'importe quelle bêtise sur le réseau, infectant ainsi des centaines de personnes d'infos et de rumeurs fausses », lui répond Coldman. Azl95 lui donne raison : « Il est dangereux de relayer des informations sur la santé. Il ya des gens qui ont fait des études durant sept, voire dix ans pour devenir médecin et d'autres qui s'adonnent au charlatanisme. »
Pour Rabzouza, « le vaccin contient du porc. Il y a aussi des effets secondaires qui viennent d'être révélé comme le cancer. (…) Ne le faites pas, le seul guérisseur, c'est Allah. » D’autres tempèrent ses propos. « Le problème avec la technologie Internet, c'est que n'importe qui peut répandre n'importe quelle bêtise sur le réseau, infectant ainsi des centaines de personnes d'infos et de rumeurs fausses », lui répond Coldman. Azl95 lui donne raison : « Il est dangereux de relayer des informations sur la santé. Il ya des gens qui ont fait des études durant sept, voire dix ans pour devenir médecin et d'autres qui s'adonnent au charlatanisme. »
Ce qui n’empêche pas la rumeur de se propager. Ainsi, la préfecture des Hauts-de-Seine (92) aurait essuyé de multiples refus de musulmans pratiquants pour ce motif. Il demeure cependant difficile de mesurer son impact sur la campagne de vaccinations, déjà sérieusement mise à mal par l’inconnu des risques du vaccin à long terme et le scepticisme des professionnels de santé.
Sur les 94 millions de doses achetées par la France, seuls 5 millions ont été utilisés. La France, qui a dépensé 712 millions d’euros, se voit obligée de revendre ses stocks à l’étranger. Mais le mal est fait : malgré les 350 millions d’euros d’économie réalisée par la résiliation des contrats, il n’en reste pas moins que des deniers publics ont été gaspillés pour une campagne aux résultats décevants.
Sur les 94 millions de doses achetées par la France, seuls 5 millions ont été utilisés. La France, qui a dépensé 712 millions d’euros, se voit obligée de revendre ses stocks à l’étranger. Mais le mal est fait : malgré les 350 millions d’euros d’économie réalisée par la résiliation des contrats, il n’en reste pas moins que des deniers publics ont été gaspillés pour une campagne aux résultats décevants.
La question qui tue : croire ou ne pas croire les laboratoires ?
Les laboratoires sont formels : aucun composé porcin n’est contenu dans les doses. « Notre vaccin contient des antigènes fabriqués à partir d’œufs de poulet, un adjuvant issu d’huile de requin, du tocophérol, qui est une vitamine, et du polysorbate, une molécule semi-synthétique. » Rien qui ne soit issu de porc en tout cas, a récemment assuré Soizic Courcier, directrice médicale du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), l’un des principaux fabricants du vaccin H1N1, au Parisien.
Autre son de cloche pour Amira*, pharmacienne dans la région parisienne, contactée par Saphirnews. « Le principe d’un vaccin est d’administrer à une personne l’antigène responsable de la maladie mais en toute petite quantité de façon à ce qu’il ne soit pas virulent et permette au corps de produire les anticorps contre cette force étrangère. Ainsi, en cas de contagion, le corps vacciné est prêt à combattre la maladie car les anticorps sont présents. Dans le cas de la grippe A, il est possible, en théorie, que les laboratoires aient pris des extraits de porc pour fabriquer le vaccin », déclare-t-elle.
GSK a-t-il alors tout faux ? « Pas forcément. Cela signifie qu’ils ont réussi à extraire la substance pathogène responsable de la grippe A sans avoir à prendre des extraits porcins ». Puisque leur vaccin est à base de poulet, « ils ont dû fabriquer le vaccin à partir de ceux contre la grippe aviaire en entraînant une mutation de la souche ».
Autre son de cloche pour Amira*, pharmacienne dans la région parisienne, contactée par Saphirnews. « Le principe d’un vaccin est d’administrer à une personne l’antigène responsable de la maladie mais en toute petite quantité de façon à ce qu’il ne soit pas virulent et permette au corps de produire les anticorps contre cette force étrangère. Ainsi, en cas de contagion, le corps vacciné est prêt à combattre la maladie car les anticorps sont présents. Dans le cas de la grippe A, il est possible, en théorie, que les laboratoires aient pris des extraits de porc pour fabriquer le vaccin », déclare-t-elle.
GSK a-t-il alors tout faux ? « Pas forcément. Cela signifie qu’ils ont réussi à extraire la substance pathogène responsable de la grippe A sans avoir à prendre des extraits porcins ». Puisque leur vaccin est à base de poulet, « ils ont dû fabriquer le vaccin à partir de ceux contre la grippe aviaire en entraînant une mutation de la souche ».
Porc ou pas, la vaccination fait débat
La rumeur est ainsi balayée d'un revers de main. Que le vaccin contienne ou non du cochon, à vrai dire, Amira s’en fiche. Ce n’est pas la raison pour laquelle elle, ses collègues de la pharmacie et la plupart des professionnels de santé ne veulent pas se faire vacciner. « Le vaccin a été conçu trop rapidement alors que la grippe H1N1 est encore nouveau. On ne connaît pas encore les effets secondaires du vaccin », affirme-t-elle.
Pour Mahjoub Abdeddaïm, président de l’Association médicale Avicenne de France (AMAF), « même si le vaccin contient des extraits de porc, ce n’est pas le problème qui empêche un bon musulman de se faire vacciner. La plupart des savants musulmans qui ont étudié la question concernant la prise de médicaments contenant des substances porcines (ou illicites, ndlr) ont répondu qu’on a le droit de les prendre sans souci lorsqu’il n’existe pas d’alternative », affirme-t-il pour Saphirnews.
Ainsi, du fait de leur transformation complète, les produits, auparavant illicites, deviennent licites, lorsque qu’ils sont nécessaires à la sauvegarde de la vie ou à la guérison et lorsqu’il n’existe pas d’autres solutions, selon nombre de juristes musulmans.
Mais, là encore, les avis divergent quant à la « nécessité » de se faire soigner par des composants illicites au nom de « la sauvegarde de la vie ». Par manque de confiance aux laboratoires, Amira préfère ne pas conseiller le vaccin à son entourage. « Si on parle d’une pandémie mortelle comme la peste, je me serais faite vacciner même avec des extraits de porc. Mais la grippe A n’est pas aussi dangereuse que ça... », estime-t-elle, toujours dubitative. Le débat fera couler de l’encre pour un moment.
*Le prénom a été modifié.
Pour Mahjoub Abdeddaïm, président de l’Association médicale Avicenne de France (AMAF), « même si le vaccin contient des extraits de porc, ce n’est pas le problème qui empêche un bon musulman de se faire vacciner. La plupart des savants musulmans qui ont étudié la question concernant la prise de médicaments contenant des substances porcines (ou illicites, ndlr) ont répondu qu’on a le droit de les prendre sans souci lorsqu’il n’existe pas d’alternative », affirme-t-il pour Saphirnews.
Ainsi, du fait de leur transformation complète, les produits, auparavant illicites, deviennent licites, lorsque qu’ils sont nécessaires à la sauvegarde de la vie ou à la guérison et lorsqu’il n’existe pas d’autres solutions, selon nombre de juristes musulmans.
Mais, là encore, les avis divergent quant à la « nécessité » de se faire soigner par des composants illicites au nom de « la sauvegarde de la vie ». Par manque de confiance aux laboratoires, Amira préfère ne pas conseiller le vaccin à son entourage. « Si on parle d’une pandémie mortelle comme la peste, je me serais faite vacciner même avec des extraits de porc. Mais la grippe A n’est pas aussi dangereuse que ça... », estime-t-elle, toujours dubitative. Le débat fera couler de l’encre pour un moment.
*Le prénom a été modifié.