L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a annoncé l’amorce d’une reprise de l’économie mondiale dès mi-2003. Jusque là, la croissance devrait être assez modeste.
Plusieurs facteurs viennent conforter ce regain d’optimisme…
L’économie serait en train de se redresser.
En Europe, la banque centrale européenne (BCE) est prête à baisser le niveau des taux pourvu que le ralentissement du niveau des prix continue. En effet, le taux d’inflation dans la zone euro a fléchi à 2,2% en octobre contre 2,3% le mois précédent.
Il faut savoir que le principal objectif de la BCE est de maintenir un taux d’inflation stable, autour de 2% ( conformément au pacte de stabilité). Dans cette perspective, le taux d’intérêt est la variable qui permet un tel ajustement de sorte qu’on augmente le niveau des taux lorsque l’inflation est forte et réciproquement (1).
Confortée par une amélioration de la confiance des entreprises, la baisse des taux devrait inciter les entreprises à élargir leurs investissements et donc à relancer la croissance.
En France, deuxième puissance économique de la zone euro, le chômage s’est stabilisé à 9% pour le 4ème mois consécutif, ce qui indiquerait une résistance de l’emploi dans la zone euro où le taux de chômage se situe autour de 8,3%.
Cette résistance du marché de l’emploi, appuyée par le ralentissement de l’inflation, devrait également soutenir la consommation
Enfin, outre atlantique, la bourse de Wall Street a repris 20% depuis septembre, alors que les marchés asiatiques et européens suivent le mouvement.
Au total, tous ces facteurs semblent indiquer un éventuel redressement de l’économie mondiale.
Une plus grande incertitude
Cependant, toutes ces bonnes nouvelles ne parviennent pas à effacer l’incertitude latente et les risques qui pèsent sur l’avenir.
Depuis le 11 septembre 2001 « le risque terroriste est devenue une donnée permanente et non plus seulement accidentelle . Ceci implique que les secteurs affectés par ce risque (transports, tourisme) seront durablement en difficulté avec la hausse généralisée des coûts d’assurance et de réassurance (2) » (de l’ordre de 20% entre 2002 et 2003).
Par ailleurs les marchés boursiers restent sous la menace de nouveaux scandales financiers.
Aussi les entreprises qui en ont subi les conséquences doivent nettoyer leurs comptes à coup de suppressions d’emplois et de ralentissements des investissements.
Dans ces temps rudes, aux Etats-Unis comme en Europe, l’immobilier est devenue une valeur refuge et l’éventualité d’un éclatement de la « bulle immobilière » tourmente les esprits.
Enfin, malgré le retour des inspecteurs de l’ONU, la possibilité d’une guerre en Irak et ses implications sur les cours du pétrole pèse aussi sur les esprits.
Selon Bruce Steinberg, chef économiste chez Merrill Lynch à New York, « lorsqu’un éventuel conflit avec l’Irak sera terminé, l’économie américaine devrait de nouveau accélérer » .
Est-ce la fin du conflit ou le conflit lui-même qui devrait relancer l’économie ?
1- Le taux d’intérêt est donc la variable qui permet de stabiliser l’inflation.
Lorsque le niveau général des prix est bas , une baisse des taux incite les entreprises à s’endetter d’avantage pour investir. Pour pouvoir supporter le coût de l’investissement les entreprises augmentent les coût de leurs ouputs, d’où une élévation du niveau général des prix.
2- Journal le monde du 29.11.2002