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Election présidentielle en Egypte

Rédigé par Bensilmane Hafida | Jeudi 8 Septembre 2005 à 00:00

Quelques 32 millions d'électeurs étaient invités, mercredi, au premier scrutin présidentiel pluraliste au suffrage universel en Egypte. A 77 ans, Hosni Moubarak est donné favori pour un cinquième mandat consécutif de six ans.



 

C’est hier que l'Egypte a choisi lors de l’élection multipartite son raïs. Neuf personnalités affrontent Hosni Moubarak, dont Aymane Nour, du parti Ghad et Noman Gomaa, du parti Wafd.

 

Le chef de l'Etat, accompagné de son épouse Suzanne et de son fils cadet Gamal, chef de la campagne 'Moubarak 2005', sont allés voter dès l'ouverture d'un bureau de vote d'Héliopolis, banlieue huppée du Caire. Ayman Nour, son adversaire, a voté dans son fief de Bab al-Chaariyah, un quartier populaire du Caire, estimant que l'élection marquait 'un tournant dans l'histoire' de l'Egypte. C’est à 22h00 que les 9.865 bureaux de vote dans les 26 provinces du pays ont officiellement fermé leurs portes et le dépouillement des votes a immédiatement commencé.

 

Désorganisation

 

De nombreux électeurs, au Caire comme en province, se sont plaints de ne pas avoir trouvé leurs noms sur les listes. Quelque 600 électeurs habituellement inscrits dans une école primaire de la ville n'ont pas retrouvé leurs noms sur les listes, selon une source de sécurité. M. Nour a affirmé en outre que 'la moitié de l'Egypte ne votera pas car on demande aux gens leur carte d'électeur'. La Commission électorale avait décidé que les électeurs qui votent dans leur circonscription pouvaient le faire avec une simple pièce d'identité.

Face à cette désorganisation, le Parti national démocrate (PND) du président Moubarak a même présenté une plainte officielle auprès de la Commission électorale. Le PND s'est plaint que les queues s'étant formées devant les bureaux de vote 'ont poussé les électeurs à partir avant d'avoir voté'. Il a imputé la responsabilité de cette situation aux juges qui supervisent le scrutin : 'Dans la plupart des bureaux de vote, les juges font entrer les électeurs un par un, même s'il y a quatre ou cinq urnes dans le bureau', a affirmé Mohammad Kamal, un responsable du parti. Les partis Ghad et Wafd ont dénoncé le fait que certains de leurs représentants ne puissent entrer dans des bureaux de vote dans les provinces d'Assiout, de Sohag et de Port-Saïd.

 

Faible participation

 

Les premiers chiffres de participation paraissent particulièrement faibles. Dans quatre bureaux de vote du Caire, moins de 1 000 personnes avaient voté sur un total de 18 000 électeurs inscrits. Le Comité indépendant pour la supervision de l'élection a estimé que 20 % des 9 865 bureaux de vote ont tardé à ouvrir leurs portes comme prévu à 8 heures.