Lyon et l'Ile-de-France « Est », sont aussi deux régions importantes pour les élections du conseil français du culte musulman. Pour la région Ile-de-France « est » et Lyon, les bureaux de vote étaient situés dans les mairies, respectivement d’Evry et du sixième arrondissement de Lyon.
Evry
Cet évènement encadré par les préfets de l’Essonne et de Seine et Marne, s’est déroulé dans une ambiance conviviale, où tous le monde se congratulait. Les 134 délégués des 20 lieux de culte d’Essonne, et des 19 de Seine et marne sont venus votés ce dimanche 13 avril. Dans ce lieu hautement symbolique, le maire M.Walles veut faire « respecter la démocratie dans un contexte républicain » explique l’adjoint au maire. Et c’est sous le regard d’une « Marianne » et bon lin d’un drapeau européen que retentit le célèbre « a voté ».
Alors que l’image d’Evry a quelque peu été terni par ses faits divers, le maire et son équipe sont heureux qu’à l’issue de ces élections, il puisse y avoir des interlocuteurs religieux officiels et mettra fin à ce flou qui entourait l’Islam contrairement à la religion chrétienne dont l’organisation est bien définie. Evry tente de se mettre en avant de part sa politique de proximité et compte beaucoup sur le CRCM (Conseil Régional du Culte Musulman), pour aider cette ville à créer des dialogues avec les musulmans, des tables rondes dans les quartiers, invitant des jeunes de toutes les religions et nationalités. Ceci afin de mieux définir les problèmes et peut-être d’enrayer le phénomène d’insécurité.
Mais Aziz Mohammed, conseiller de la mosquée d’Evry, tient à souligner que la politique répressive de monsieur Sarkozy, à un niveau nationale, n’est qu’ « un pansement sur tous les problèmes actuels, mais l’hémorragie continue et c’est là la limite de la droite…La répression est nécessaire mais ce n’est pas tout ! » Il parle avec fierté de la mise en place de dialogues inter-religieux dans la ville d’Evry et qui accueille une pagode bouddhiste dont un bouddha venu de Thaïlande a été inauguré la semaine dernière.
Cette élection à Evry avait donc une résonance un peu particulière et pourrait connaître un poids important dans cette région dans le dialogue avec les pouvoirs publics.
Lyon
A Lyon, dans le sixième arrondissement, on a pu remarquer un fort taux de participation des électeurs mais également une foule de contestataires qui surveillaient les évènements.
Des voix, notamment celles des jeunes ou des intellectuels, qui s'élèvent pour protester contre le manque de démocratie dans cette élection, où votent des personnes choisies par les mosquées et dont le nombre dépend de la superficie du lieu de culte et non de sa fréquentation.
Par ailleurs, ces contestataires lyonnais regrettent qu’une partie du futur conseil soit coopté et non élu.
« Ces gens ne s'intéressent qu'à une chose : le pouvoir. Aucun des trois signataires de l'accord n'est intéressé par un vrai débat. On a affaire à des administrateurs de lieux de culte. Pas à des religieux capables de conduire une réflexion théologique contemporaine, les gens sont bien renseignés sur les élections régionales mais peu sont ceux qui les approuvent, du moins dans la région lyonnaise. » s’exprime une des voix de la foule discordante.
Kamel Kaptane, lui, tient, un tout autre discours : « L'Islam, pour rappel, est la deuxième religion en France qui compte pas moins de 4 millions de musulmans. Et au-delà des rivalités liées surtout à l'importance du nombre entre Turcs, Marocains ou Algériens, il doit être avant tout question de protéger les droits des musulmans et de barrer la route aux extrémismes de quelque nature que ce soit. » Un passant de confession musulmane nous explique que l’Islam en France s’est dégradé autant par la faute des extrémistes que par les gestionnaires de mosquées. Les Lyonnais attendent de vraies mesures et pas des promesses en l’air. Autrement dit, tout reste à faire.