Politique

Elections régionales : les Français absents du scrutin

Le FN se réjouit de ses scores

Rédigé par | Dimanche 14 Mars 2010 à 22:46

Le premier tour des élections régionales s’est déroulé dimanche 14 mars. Une tendance se dégage d’ores et déjà : la gauche a écrasé la droite dans la majorité des 26 Régions. Cependant, 53,5 % des Français se sont abstenus. Un triste record qui marque le désintérêt profond de la population pour ce scrutin mais aussi la percée de l'extrême droite.



Il n’y a pas eu foule dans les bureaux de vote. Il suffit de s’y être déplacé pour constater que les urnes sont loin d’être pleines. Moins d’un électeur sur deux a fait le choix de voter au premier tour des élections régionales, dimanche 14 mars. Le taux d’abstention, qui s’est élevé à près de 53 %, est un record pour ce type de scrutin, qui se déroule tous les six ans.

Ce désengagement des Français est net par rapport aux élections de 2004, où le taux d’abstention a atteint 39,16 %. Malgré tout, le premier tour a été profitable à la gauche. Le Parti socialiste progresse largement dans l'ensemble des Régions au détriment du parti présidentiel, qui a dû essuyer le vote sanction des opposants et des déçus du sarkozysme.

« C'est un vote de sanction sévère contre la politique de la droite, le système Sarkozy qui épuise les Français », a estimé Ségolène Royal, actuelle présidente de la Région Poitou-Charentes.

Le succès des Le Pen père et fille inquiète

Sur le plan national, les socialistes obtiennent 29,5 % des voix contre 27 % pour l'UMP, 12,5 % pour Europe Ecologie et 11,7 % pour le Front national, selon les derniers résultats fournis par TNS-Sofres.

« Le FN était annoncé comme vaincu, mort, enterré par le président de la République, eh bien il a démontré qu'il était une force nationale, et probablement de plus en plus grande », a déclaré Jean-Marie Le Pen, tête de liste en Région PACA, où il a su attirer près de 20 % des voix.

Dans le Nord-Pas-de-Calais, où la tête de liste n’est autre que Marine Le Pen, le FN a aussi recueilli près de 20 % des voix, la plaçant derrière le PS mais devant l’UMP. Ce succès ne doit rien au hasard : c'est là où la polémique même du Quick halal, à Roubaix, a éclaté.

Compromis nécessaire entre les gauches

Le scénario de 2002, qui a vu l’extrême droite passer au second tour des présidentielles, est dans toutes les têtes. Nombreux sont ceux qui parlent déjà de compromis avec les socialistes, à l’instar du député Verts Noël Mamère, rallié à Europe Ecologie. Le second tour « doit augmenter la dynamique du premier tour et préparer les étapes qui vont nous conduire jusqu'en 2012 », a-t-il indiqué.

Le Front de gauche, alliance entre les communistes et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, a recueilli 6,2 % des suffrages selon TNS-Sofres. Cependant, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot s’est adjugé seulement 2,5 % pour son premier scrutin. De même pour le MoDem de François Bayrou, qui n’a pas fait plus de 4 %.

Sur les 254 listes existantes, seules celles qui atteignent plus de 10 % des voix pourront être en lice pour le second tour. Cependant, si une liste obtient 5 % des suffrages, elle pourra fusionner avec une autre liste présente au second tour.

Si certaines Régions semblent acquises d’avance aux socialistes telles que le Poitou-Charentes, fief de Ségolène Royal, rien n’est encore joué dans d’autres. Le Premier ministre François Fillon se refuse pour le moment à tirer « un enseignement national du scrutin », car « tout reste ouvert ». Comme lui, les partis politiques appellent les quelque 45 millions d’électeurs à voter massivement au second tour, dimanche prochain.


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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur