Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

En France, les immigrés musulmans plus touchés par la surmortalité liée au Covid-19

Rédigé par | Vendredi 18 Juin 2021 à 10:45

           


En France, les immigrés musulmans plus touchés par la surmortalité liée au Covid-19
Les immigrés de confession musulmane sont-ils davantage touchés par l’épidémie de Covid-19 et ses conséquences ? C’est ce que constate l'Institut national d’études démographiques (INED). « On peut en déduire qu’en effet, les immigrés de confession musulmane ont été beaucoup plus touchés par l’épidémie de Covid », a indiqué auprès de Reuters le chercheur Michel Guillot.

En France, il est interdit de recueillir des données basées sur l'origine ethnique ou sur la religion, ce qui rend difficile de mesurer l’impact de la crise sanitaire sur les populations musulmanes. Toutefois, une étude réalisée en avril 2021 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) évaluait le nombre de décès en France en 2020 par pays d’origine. Elle révélait alors que la surmortalité a été 2,6 fois plus importante chez les personnes nées au Maghreb et 4,5 fois plus importante chez les personnes nées en Afrique subsaharienne que chez les personnes nées en France, rapporte Reuters, qui a compilé les recherches de l’INED, de l’Insee et d'autres statistiques à ce sujet.

Les statistiques de l'Insee démontrent que les décès de personnes nées à l’étranger ont augmenté deux fois plus en 2020 que ceux de personnes nées en France par rapport à 2019. Le nombre avait grimpé de 17 % chez les populations nées à l’étranger contre 8 % pour celles nées en France, « toutes causes de décès confondues ».

En mars et avril 2020, les décès de personnes nées à l’étranger ont augmenté de 49 % par rapport à la même période en 2019, contre + 23 % pour les décès de personnes nées en France. « La hausse a été la plus forte pour les personnes nées en Afrique (+ 55 % pour les décès de personnes nées au Maghreb, + 117 % pour celles nées dans un autre pays d’Afrique) ou en Asie (+ 92 %) », rapporte l’Insee.

La hausse des décès s’est de nouveau vérifié entre septembre et décembre 2020, « mais l’écart est moindre qu’en première vague » (26 % par rapport à la même période en 2019, contre + 16 % pour les décès de personnes nées en France ». Toutefois, l’augmentation était restée plus marquée chez les populations nées au Maghreb dont le taux de décès a grimpé de 36 % par rapport à cette même période en 2019. L’augmentation fut de 29 % pour les étrangers nés dans un autre pays d’Afrique et de 33 % pour ceux nés en Asie.

Lire aussi :
La vocation universelle du système de santé français à l'épreuve des discriminations




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !