Grâce à nos différences

En ce carême 2019, que notre société lutte contre les ténèbres pour que triomphe la lumière !

Rédigé par | Mercredi 6 Mars 2019 à 15:00



Aujourd’hui, mercredi 6 mars, commence le carême 2019 et j’ai la chance inouïe de me trouver une fois encore dans une ville que j’aime tant : Jérusalem !

Revoir Jérusalem ! Cette cité de coexistence tant historique que douloureuse des fidèles des trois religions monothéistes, cette ville où résonne la voix des prophètes, cet enchevêtrement admirable de peuples, de cultures, cette richesse spirituelle et cette intensité, cette lumière si particulière... Jérusalem est un pèlerinage, un chemin nourrissant, un centre, le nombril du monde, un sommet où faire l’expérience de la paix qu’on ne voit pas.

Dans une rue, j’entends l’intérieur d’une synagogue dont l’office est en français. On y récite quelques versets du psaume 136 : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! Je veux que ma langue s’attache à mon palais. » Dans leurs prières, les juifs répètent : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! » et se tournent vers elle.

Il est recommandé par la Bible, aux juifs et aux chrétiens, de faire un pèlerinage à Jérusalem : pour Pâques, qui marque la fin du carême dans 40 jours, à la Pentecôte et au début de l’automne, pour la fête des Cabanes dite Souccot, célébrée pendant une semaine lors du premier mois de l’année juive, ou à Pessah, la Pâque juive célébrée en souvenir des 40 ans passés dans le désert après l'exode d'Egypte avant que les Hébreux ne gagnent la Terre promise. À la synagogue, en conclusion des cérémonies de la Rosh Hashana, il convient d’affirmer : « L’an prochain, à Jérusalem. »

Ici, comme chaque jour depuis 70 ans, chrétiens, juifs et musulmans ; Israéliens ou Palestiniens vivent l’expérience d’une cohabitation d’abord subie, parfois choisie. Néanmoins, à travers le temps et l’histoire, ils persévèrent ensemble les uns à côté des autres, parfois les uns avec les autres, dans un chemin de lutte contre leurs démons intérieurs et leurs vices les mieux dissimulés.

Alors, à l’image de Jérusalem, pour ce carême qui commence aujourd’hui, que nos vies et notre société luttent elles aussi contre les ténèbres pour que triomphe la lumière ! Bon carême à toutes et à tous !

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Samuel Grzybowski est entrepreneur social et militant associatif. Il est fondateur de Coexister… En savoir plus sur cet auteur