Toute personne est animée par une théorie de l’amour qui peut se formuler ainsi : « Si tu as tel ingrédient (valeur, pratique…) + tel et tel autre, alors tu seras heureux en amour. »
Dans toutes les grandes villes de notre monde actuel, on entend cinq grands discours (cinq grandes théories) sur l’amour.
• Le discours romantique qui peut être résumé ainsi : « L’essentiel, c’est de s’aimer. L’amour, les sentiments, c’est ça qui fait tenir le couple. » Comme s’il suffisait de s’aimer et de le vouloir « pour que ça marche »… ;
• Le discours hypersexuel dominant qui peut être résumé ainsi : « La sexualité épanouie est le secret du couple épanoui qui dure dans le temps », comme si le sexe était la solution à tous les problèmes de couple et le pilier de sa stabilité ;
• Le discours psychologique moderne dominant qui peut être résumé ainsi : « Ecoute tes émotions. Fais-ce qui te plaît. Sois autonome. Communique tes émotions et perceptions ! », comme si la focalisation sur ses émotions et sur l’obsession d’indépendance étaient compatibles avec la vie de couple et de famille. Comme si bien communiquer et dire ses sentiments suffisait pour faire tenir le couple sur la durée ;
• Le discours traditionnel qui croit qu’« Avant, c’était mieux ! », qui croit résoudre la crise de l’amour et de la famille modernes par un simple retour ou imitation du passé, qui ne voit pas en quoi les traditions ont aussi produit leurs parts de problèmes dans le couple et dans la famille ;
• Le discours des déçus de l’amour, des résignés, de ceux qui, à force d’essayer et de se blesser dans une multiplicité de relations jetables, ne croient plus dans l’homme ni dans la femme. Le découragement, le dégoût ou le désespoir conseillent facilement aux hommes et aux femmes un faux détachement de leur vie en couple et en famille. Et ce détachement n’est souvent qu’une basse complaisance à l’égard de leurs faiblesses. Parce qu’on trouve que les choses autour de soi vont très mal, on se résigne à orienter sa vie vers les buts les plus médiocres.
Dans toutes les grandes villes de notre monde actuel, on entend cinq grands discours (cinq grandes théories) sur l’amour.
• Le discours romantique qui peut être résumé ainsi : « L’essentiel, c’est de s’aimer. L’amour, les sentiments, c’est ça qui fait tenir le couple. » Comme s’il suffisait de s’aimer et de le vouloir « pour que ça marche »… ;
• Le discours hypersexuel dominant qui peut être résumé ainsi : « La sexualité épanouie est le secret du couple épanoui qui dure dans le temps », comme si le sexe était la solution à tous les problèmes de couple et le pilier de sa stabilité ;
• Le discours psychologique moderne dominant qui peut être résumé ainsi : « Ecoute tes émotions. Fais-ce qui te plaît. Sois autonome. Communique tes émotions et perceptions ! », comme si la focalisation sur ses émotions et sur l’obsession d’indépendance étaient compatibles avec la vie de couple et de famille. Comme si bien communiquer et dire ses sentiments suffisait pour faire tenir le couple sur la durée ;
• Le discours traditionnel qui croit qu’« Avant, c’était mieux ! », qui croit résoudre la crise de l’amour et de la famille modernes par un simple retour ou imitation du passé, qui ne voit pas en quoi les traditions ont aussi produit leurs parts de problèmes dans le couple et dans la famille ;
• Le discours des déçus de l’amour, des résignés, de ceux qui, à force d’essayer et de se blesser dans une multiplicité de relations jetables, ne croient plus dans l’homme ni dans la femme. Le découragement, le dégoût ou le désespoir conseillent facilement aux hommes et aux femmes un faux détachement de leur vie en couple et en famille. Et ce détachement n’est souvent qu’une basse complaisance à l’égard de leurs faiblesses. Parce qu’on trouve que les choses autour de soi vont très mal, on se résigne à orienter sa vie vers les buts les plus médiocres.
Les musulmans n’échappent pas à l’influence de ces cinq grands discours auxquels s’ajoutent deux autres :
• Le discours romantique, dans sa version musulmane moderne, se complète ainsi : « Le mariage, c’est ce qui fait toute la différence ! », comme si le mariage pouvait résoudre à lui seul, de façon magique, tous les problèmes que les individus n’ont pas fait l’effort de résoudre dans leur façon de voir et de vivre dans le monde. Comme s’il suffisait d’être « musulman » et de se marier pour que cela marche… ;
• Le discours binaire qui classe tout en halâl (permis) et harâm (interdit), comme s’il suffisait de faire comme tout le monde, tout en respectant une liste d’interdits pour que ça marche, pour faire la différence, pour réussir son couple.
• Le discours romantique, dans sa version musulmane moderne, se complète ainsi : « Le mariage, c’est ce qui fait toute la différence ! », comme si le mariage pouvait résoudre à lui seul, de façon magique, tous les problèmes que les individus n’ont pas fait l’effort de résoudre dans leur façon de voir et de vivre dans le monde. Comme s’il suffisait d’être « musulman » et de se marier pour que cela marche… ;
• Le discours binaire qui classe tout en halâl (permis) et harâm (interdit), comme s’il suffisait de faire comme tout le monde, tout en respectant une liste d’interdits pour que ça marche, pour faire la différence, pour réussir son couple.
Ainsi, aimer, cela s’apprend et se construit à travers les discours, la culture, les images et les films dans lesquels nous baignons. Aimer, c’est toujours aimer « à la manière de… », c’est toujours « faire comme… » les images, les modèles et les discours qu’on a intériorisés : « Amour - Aimer – c’est imiter. On l’apprend. Les mots, les actes, les sentiments mêmes sont appris. Rôle des livres et des poèmes. L’amour original doit être rarissime », écrit le philosophe et poète Paul Valéry (Mélange, 1939),
Mais tous les discours sur l’amour ne se valent pas. L’amour moderne est sous l’influence de discours dominants qui accentuent « les problèmes de couples », au lieu d’aider à les dépasser. L’amour, comme toutes les belles choses de la vie – la religion, la vérité, la justice, l’amitié, le bonheur, la liberté… – est pollué par ses contrefaçons, ses idoles, ses superstitions, ses illusions, ses contre-sens et ses impasses... En effet, l’amour moderne est pollué par tout un tas de discours, d’images, d’idéaux qui formatent nos façons de le vivre et de l’exprimer, même lorsqu’on croit laisser libre cours à ses sentiments les plus personnels et spontanés, même lorsqu’on se retrouve dans l’intimité à deux.
Il est un fait paradoxal : alors que tout le monde s’accorde à affirmer que l’amour, le couple et la famille sont une valeur centrale dans la vie d’une personne, alors que tout le monde observe autour de lui de nombreux divorces et séparations, peu prennent le temps d’en analyser sérieusement les causes et les discours qui les alimentent.
On se contente de ces explications magiques : « Il n’y a guère d’activité, d’entreprise, dans laquelle on s’engage avec des espoirs et attentes aussi démesurés, et qui pourtant échoue aussi régulièrement que l’amour. Si tel était le cas pour toute autre activité, les gens seraient avides de connaître les raisons de cet échec et d’apprendre comment y remédier, ou bien ils renonceraient à cette activité. Puisque le second terme de cette alternative est impossible dans le cas de l’amour, il semble qu’il n’y ait qu’une seule façon efficace de surmonter l’échec de l’amour, c’est d’en examiner les raisons de cet échec et d’en étudier la signification » (Erich Fromm, The Art of Loving, 1956).
Dis-moi à quelle théorie de l’amour tu as adhéré, je te dirai quels problèmes de couple tu connaîtras demain…
Mais tous les discours sur l’amour ne se valent pas. L’amour moderne est sous l’influence de discours dominants qui accentuent « les problèmes de couples », au lieu d’aider à les dépasser. L’amour, comme toutes les belles choses de la vie – la religion, la vérité, la justice, l’amitié, le bonheur, la liberté… – est pollué par ses contrefaçons, ses idoles, ses superstitions, ses illusions, ses contre-sens et ses impasses... En effet, l’amour moderne est pollué par tout un tas de discours, d’images, d’idéaux qui formatent nos façons de le vivre et de l’exprimer, même lorsqu’on croit laisser libre cours à ses sentiments les plus personnels et spontanés, même lorsqu’on se retrouve dans l’intimité à deux.
Il est un fait paradoxal : alors que tout le monde s’accorde à affirmer que l’amour, le couple et la famille sont une valeur centrale dans la vie d’une personne, alors que tout le monde observe autour de lui de nombreux divorces et séparations, peu prennent le temps d’en analyser sérieusement les causes et les discours qui les alimentent.
On se contente de ces explications magiques : « Il n’y a guère d’activité, d’entreprise, dans laquelle on s’engage avec des espoirs et attentes aussi démesurés, et qui pourtant échoue aussi régulièrement que l’amour. Si tel était le cas pour toute autre activité, les gens seraient avides de connaître les raisons de cet échec et d’apprendre comment y remédier, ou bien ils renonceraient à cette activité. Puisque le second terme de cette alternative est impossible dans le cas de l’amour, il semble qu’il n’y ait qu’une seule façon efficace de surmonter l’échec de l’amour, c’est d’en examiner les raisons de cet échec et d’en étudier la signification » (Erich Fromm, The Art of Loving, 1956).
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