UNICEF France/Laurence Geai/2016.
L’Unicef, l'agence des Nations unies en charge de l’enfance, s’inquiète de la situation des réfugiés mineurs non accompagnés (MNA). Elle dévoile jeudi 16 juin les résultats de son étude du phénomène en France. Intitulée « Ni sains, ni saufs », l’enquête a été menée entre janvier et avril 2016 sur sept grands sites en Normandie et au Nord-Pas-de-Calais et inclut donc Calais et Grande-Synthe.
Selon ses auteurs, elle « met en évidence une série de violations de la Convention relative aux droits de l'enfant ratifiée par la France» et démontre « une mise en danger permanente ».
Selon ses auteurs, elle « met en évidence une série de violations de la Convention relative aux droits de l'enfant ratifiée par la France» et démontre « une mise en danger permanente ».
Des cauchemars à répétitions
L’Unicef a mené 61 entretiens avec des enfants et adolescents âgés de 11 à 17 ans originaires d’Afghanistan, de Syrie, d’Egypte et une dizaine d’autres pays. Le recours à des passeurs pour se rendre en France laisse des souvenirs traumatisants. Souvent, ils sont contraints d’effectuer des tâches pour les passeurs. Les tentatives de rejoindre la Grande-Bretagne fatiguent énormément leurs organismes.
« Les mineurs, pourtant plus fragiles, s'installent dans les abris les moins bien isolés, ont du mal à accéder aux distributions de repas et n'ont aucune priorité aux douches », explique le rapport. Cela débouches sur des problèmes psychiatriques et mentaux : « Outre les cauchemars à répétitions, les problèmes d'angoisses, de nervosité et d'agressivité, de plus en plus d'hospitalisations psychiatriques ont lieu à la demande des jeunes. »
« Les mineurs, pourtant plus fragiles, s'installent dans les abris les moins bien isolés, ont du mal à accéder aux distributions de repas et n'ont aucune priorité aux douches », explique le rapport. Cela débouches sur des problèmes psychiatriques et mentaux : « Outre les cauchemars à répétitions, les problèmes d'angoisses, de nervosité et d'agressivité, de plus en plus d'hospitalisations psychiatriques ont lieu à la demande des jeunes. »
La prostitution, un fléau
Parmi les principales craintes exprimées par les mineurs, on retrouve « les violences exercées par les forces de police, les milices de civils et les passeurs ainsi que les agressions sexuelles pour les filles et les garçons ». Les jeunes Afghans sont particulièrement exposés à la problématique du viol selon l’Unicef qui explique qu’ils « servent d'objets sexuels à travers la pratique du "Batcha boz", des réunions tenues comme légitimes par les Afghans dans leur pays, où les garçons jouent le rôle des femmes ».
L’ONG dénonce le manque de structures adaptées pour les mineurs. « Et lorsqu’ils ont accès à des informations, elles sont souvent partielles et contradictoires. La prise en charge, quand elle est proposée, ne permet pas d’assurer une "accroche" durable du jeune potentiellement en danger », souligne l’enquête.
L'Unicef établi neuf recommandations, parmi lesquelles la création de sites de protection sécurisés et adaptés, en l'absence desquels toute évacuation de camp doit être évitée, une formation à la protection de l'enfance des fonctionnaires et du personnel associatif, et une plus grande attention portée à la réunification familiale, aux délais actuels trop longs.
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Réfugiés : les musulmans d'Allemagne engagés contre les abus sexuels sur mineurs
L’ONG dénonce le manque de structures adaptées pour les mineurs. « Et lorsqu’ils ont accès à des informations, elles sont souvent partielles et contradictoires. La prise en charge, quand elle est proposée, ne permet pas d’assurer une "accroche" durable du jeune potentiellement en danger », souligne l’enquête.
L'Unicef établi neuf recommandations, parmi lesquelles la création de sites de protection sécurisés et adaptés, en l'absence desquels toute évacuation de camp doit être évitée, une formation à la protection de l'enfance des fonctionnaires et du personnel associatif, et une plus grande attention portée à la réunification familiale, aux délais actuels trop longs.
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