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Etats-Unis : après la tentative d'assassinat de Donald Trump, la violence politique condamnée parmi les musulmans

Rédigé par | Lundi 15 Juillet 2024 à 13:45

           

La tentative d'assassinat de Donald Trump survenue samedi 13 juillet a provoqué une onde de choc aux Etats-Unis. Elle vient bouleverser une campagne présidentielle déjà très agitée par les doutes entourant la santé de son rival démocrate.



Etats-Unis : après la tentative d'assassinat de Donald Trump, la violence politique condamnée parmi les musulmans
La tentative d’assassinat de Donald Trump, samedi 13 juillet, en plein meeting à Butler, en Pennsylvanie, marque un véritable tournant dans la campagne présidentielle américaine. Agé de 20 ans, l’auteur des faits, Thomas Matthew Crooks, a manqué sa cible mais a tout de même blessé l’ex-locataire à la Maison Blanche à l’oreille. Un homme parmi ses partisans a été tué en tentant de protéger sa famille des balles. Deux autres personnes ont aussi été grièvement blessées. L'assaillant a, quant à lui, été abattu par les forces de sécurité. Son mobile reste inconnu à ce stade.

L’affaire a provoqué une véritable onde de choc aux Etats-Unis. Joe Biden, qui a échangé par téléphone avec son prédécesseur, a condamné, dimanche 14 juillet, la violence politique. « Le climat politique a été très chaud. Il est temps de faire baisser la température », a indiqué son rival démocrate lors d’une allocution solennelle dans le Bureau ovale. « Si fortes soient-elles, nos convictions ne doivent jamais sombrer dans la violence », a-t-il ajouté. Plaidant pour « l’unité » de la nation, Joe Biden a annoncé un renforcement de la sécurité autour de la grande convention des Républicains qui débute lundi 15 juillet à Milwaukee, dans le Wisconsin, et au cours de laquelle Donald Trump devrait être désigné comme le candidat du parti.

La violence politique fermement condamnée

Les réactions, extrêmement nombreuses, sont unanimes, tant aux Etats-Unis que dans le monde pour condamner la tentative d’assassinat. Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), qui s’était engagé contre la réélection de Donald Trump en 2020 avec plusieurs organisations musulmanes américaines, a appelé à la fin des « discours haineux et sources de division ».

« La violence politique est toujours inacceptable. Il en va de même pour les discours haineux semant la division qui ont conduit à de telles violences à plusieurs reprises ces dernières années, a indiqué le directeur exécutif du CAIR, Nihad Awad. Avant qu’il ne soit trop tard, notre nation doit mettre un terme à cette lente descente aux années 1960, lorsque la violence a coûté la vie à des hommes politiques, à des défenseurs des droits civiques, à des étudiants et à d’innombrables personnes à l’étranger. » John F. Kennedy en 1963, Malcolm X en 1965, Martin Luther King en 1968… autant d’assassinats politiques qui ont marqué durablement les Etats-Unis.

Le sempiternel débat sur les armes à feu relancé

Même son de cloche du côté du Conseil musulman des affaires publiques (MPAC), pour qui la violence survenue lors du meeting pro-Trump marque « un autre moment tragique de l’histoire américaine, reflétant l’escalade des tensions et des divisions au sein de notre nation ».

Le MPAC « dénonce fermement toutes les formes de violence politique, qui n’ont pas leur place dans notre société. La prédominance de la violence par arme à feu, l’une des principales causes de décès dans notre pays, souligne l’urgence de lutter contre cet acte insensé. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être unis, transcendant les différences politiques et idéologiques, pour favoriser un climat de respect et de compréhension mutuels ».

Ce nouvel épisode relance le sempiternel débat sur la détention et l'usage des armes à feu aux Etats-Unis. Selon Gun Violence Archive, l'année 2023 a battu un triste nouveau record avec 656 fusillades dans le pays dont 40 tueries de masse, qui ont provoqué la mort de plus de 42 000 personnes. Mais dans un pays où la Constitution garantit à tout citoyen le droit de s'armer et qui peut compter sur le tout-puissant lobby des armes pour empêcher toute réforme, le débat a de fortes chances de rester sans suite.

Il vient surtout bouleverser une campagne présidentielle déjà très agitée par les doutes entourant la santé de Joe Biden. Son aptitude à réaliser un second mandat est remise en question depuis plusieurs semaines jusque dans son propre camp, mais il maintient sa candidature à la présidence. Joe Biden devra redoubler d'efforts face à un Donald Trump bien parti pour exploiter l'évènement politique et lui faire augmenter ses chances de victoire en novembre 2024.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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