Ils se souviendront longtemps de la nouvelle année 2009. Neuf passagers musulmans, dont huit membres d’une même famille et un de leurs amis, devaient se rendre à une conférence religieuse à Orlando (Floride). Ils ne s’attendaient pas à ce qu’ils soient débarqués du vol entre Washington et la Floride suite à des propos jugés suspects par d’autres passagers. « Mon frère et sa femme discutaient de la sécurité des aéroports. La chose que mon frère ait dit était : "Ouah, les réacteurs sont juste à droite de mon hublot" », raconte Kashif Irfan, l’un des malheureux passagers, pour le Washington Post. Propos « suspects » aussitôt signalés à l’équipage qui se sont empressés de contacter l’Administration fédérale des transports aériens (TSA), chargée de la protection et la sécurité des avions américains.
Des propos « menaçants » qui justifient la décision d’AirTran
A aucun moment, affirme la famille, le mot « bombe » ou d’autres mots qui lui sont liés n’ont été prononcés. Des responsables fédéraux ont tout de même fait descendre les passagers en question ainsi que les autres membres de la famille, dont trois enfants, âgés de deux, quatre et sept ans, pour un nouveau contrôle avant d’autoriser l’avion à décoller. Contrôle qui n’a rien donné puisque les agents du FBI les ont vite blanchis. Stupeur alors lorsque la compagnie leur a refusé le droit de réserver un autre billet et de monter dans un de leurs avions. « Ils (les agents fédéraux, ndlr) ont agi à notre demande et ont dit à la compagnie: "il n'y a là aucune activité suspecte, ils sont en règle, laissez-les prendre un vol pour qu'ils puissent se rendre en vacances", mais ils ont quand même refusé », raconte M. Irfan. C’est finalement à bord d’un avion de la compagnie US Airways que la famille a pu terminer son voyage.
Depuis, AirTran a déclaré avoir remboursé les billets d’avion de ces passagers ainsi que ceux pris avec la compagnie concurrente et a présenté ses excuses, vendredi dernier, « à tous les passagers : aux neuf qui ont été longuement interrogés par les autorités, et aux 95 autres », précisant que « nous savons que chacun comprend qu’on ne peut transiger avec la sécurité de nos passagers ». Pourtant, Tad Hutcheson, porte-parole de la compagnie, et Ellen Howe, porte-parole de la TSA, ont jugé que le pilote avait eu raison de retarder le vol. « Des personnes sont montées à bord et ont fait des commentaires qu’ils n’auraient pas dû faire dans un avion », s’est expliqué M. Hutcheson. « Il se trouve que ces personnes sont de confession et d’apparence musulmane. Il s'est produit une escalade, la situation a dérapé et des précautions ont été prises », a-t-il ajouté.
Depuis, AirTran a déclaré avoir remboursé les billets d’avion de ces passagers ainsi que ceux pris avec la compagnie concurrente et a présenté ses excuses, vendredi dernier, « à tous les passagers : aux neuf qui ont été longuement interrogés par les autorités, et aux 95 autres », précisant que « nous savons que chacun comprend qu’on ne peut transiger avec la sécurité de nos passagers ». Pourtant, Tad Hutcheson, porte-parole de la compagnie, et Ellen Howe, porte-parole de la TSA, ont jugé que le pilote avait eu raison de retarder le vol. « Des personnes sont montées à bord et ont fait des commentaires qu’ils n’auraient pas dû faire dans un avion », s’est expliqué M. Hutcheson. « Il se trouve que ces personnes sont de confession et d’apparence musulmane. Il s'est produit une escalade, la situation a dérapé et des précautions ont été prises », a-t-il ajouté.
Etre musulman aux Etats-Unis, un « problème » depuis 2001
M. Irfan, qui dispose de la nationalité américaine comme sa famille, a estimé qu’ils ont été traités de la sorte en raison de leur apparence. Les hommes qui avaient une barbe et les femmes qui portaient le voile traditionnel ont dû « faire peur ». Les attentats du 11 septembre 2001 ont laissé des traces indélébiles dans la société américaine. Les six à huit millions de musulmans, qui vivaient aux Etats-Unis dans la quasi-indifférence de leurs concitoyens, se sentent depuis « observés » pour le Conseil pour les Relations américano-musulmanes (CAIR), une importante organisation musulmane outre-Atlantique. Le regard porté par l’opinion publique s’est fortement dégradé.
Désormais, pour beaucoup, derrière chaque musulman se dissimule un terroriste potentiel, ce qui se traduit dans la vie quotidienne des concernés par des regards accusateurs, des insultes à caractère raciste et des contrôles supplémentaires parfois très poussés aux aéroports. La mésaventure de cette famille américaine en est une triste illustration. « Chaque fois que nous montons dans un avion, à cause de la couleur de notre peau, les gens ont tendance à nous regarder avec un œil prudent en tout cas. Évidemment c'était très embarrassant », a expliqué M. Irfan par téléphone à nos confrères américains. L’un des passagers débarqués envisageait vendredi d'engager des poursuite contre la compagnie. «L’islamophobie a pris des proportions alarmantes », affirme le CAIR, qui a pris en main l’affaire. « Il incombe à n'importe quelle compagnie aérienne de garantir que leurs passagers ne soient pas maltraités en se basant sur la race, la religion ou l’origine nationale. » Une enquête est en cours. AirTran a en tous cas bel et bien perdu des clients.
Désormais, pour beaucoup, derrière chaque musulman se dissimule un terroriste potentiel, ce qui se traduit dans la vie quotidienne des concernés par des regards accusateurs, des insultes à caractère raciste et des contrôles supplémentaires parfois très poussés aux aéroports. La mésaventure de cette famille américaine en est une triste illustration. « Chaque fois que nous montons dans un avion, à cause de la couleur de notre peau, les gens ont tendance à nous regarder avec un œil prudent en tout cas. Évidemment c'était très embarrassant », a expliqué M. Irfan par téléphone à nos confrères américains. L’un des passagers débarqués envisageait vendredi d'engager des poursuite contre la compagnie. «L’islamophobie a pris des proportions alarmantes », affirme le CAIR, qui a pris en main l’affaire. « Il incombe à n'importe quelle compagnie aérienne de garantir que leurs passagers ne soient pas maltraités en se basant sur la race, la religion ou l’origine nationale. » Une enquête est en cours. AirTran a en tous cas bel et bien perdu des clients.