Les trois étudiants musulmans abattus ont été enterrés jeudi 12 février. © 2015 AFP
Plus de 5 000 personnes ont fait le déplacement à Raleigh, en Caroline du Nord, pour assister jeudi 12 février aux funérailles des trois étudiants musulmans assassinés mardi dans leur appartement, à Chapel Hill.
La veille, plusieurs milliers de personnes avaient participé à une veillée dans la ville, pour rendre hommage à Razan Abou-Salha, 19 ans, à sa sœur Yusor Abou-Salha, 21 ans, et au mari de cette dernière, Deah Shaddy Barakat, 23 ans, tous trois tués d’une balle dans la tête.
Il était aussi question de réclamer une enquête approfondie, à l'heure où la police n’a toujours pas officiellement déterminé si les trois victimes ont été tuées à cause de leur appartenance religieuse ou d’un querelle de voisinage. L’enquête préliminaire laissait suggérer que le second motif était à l’origine du meurtre, mais toutes les pistes seront explorées, a assuré la police. C’est « une dispute récurrente de parking entre voisins » qui aurait provoqué le crime selon Joshua Hicks, lieutenant de police. Karen Hicks, la femme du suspect, a déclaré que le meurtre n’a « rien à voir avec la religion », alors même que son mari, Craig Stephen Hicks, athée convaincu, s’en prenait régulièrement aux religions, particulièrement à l'islam, sur sa page Facebook.
La veille, plusieurs milliers de personnes avaient participé à une veillée dans la ville, pour rendre hommage à Razan Abou-Salha, 19 ans, à sa sœur Yusor Abou-Salha, 21 ans, et au mari de cette dernière, Deah Shaddy Barakat, 23 ans, tous trois tués d’une balle dans la tête.
Il était aussi question de réclamer une enquête approfondie, à l'heure où la police n’a toujours pas officiellement déterminé si les trois victimes ont été tuées à cause de leur appartenance religieuse ou d’un querelle de voisinage. L’enquête préliminaire laissait suggérer que le second motif était à l’origine du meurtre, mais toutes les pistes seront explorées, a assuré la police. C’est « une dispute récurrente de parking entre voisins » qui aurait provoqué le crime selon Joshua Hicks, lieutenant de police. Karen Hicks, la femme du suspect, a déclaré que le meurtre n’a « rien à voir avec la religion », alors même que son mari, Craig Stephen Hicks, athée convaincu, s’en prenait régulièrement aux religions, particulièrement à l'islam, sur sa page Facebook.
Le traitement médiatique de la tuerie dénoncée
Ce n’est pas l’avis des familles de victimes, selon qui il s’agit d’un crime « motivé par la haine ». « Nous sommes absolument certains que nos filles ont été tuées à cause de leur religion », a affirmé jeudi Mohammad Abou-Salha, le père des deux sœurs. « Ce n’est pas une dispute de parking, ces enfants ont été exécutés par balles dans la nuque », poursuit-il, « c’est un crime motivé par la haine depuis le début ».
Le Comité contre les discriminations américano-arabe (ADC) « croit fermement que l'assassinat insensé des trois étudiants américains arabes et musulmans à Chapel Hill, en Caroline du Nord, est le résultat de la rhétorique de haine et de la propagation d'un sentiment anti-arabe et islamophobe », a-t-il fait savoir jeudi.
De nombreux dignitaires religieux et responsables politiques de pays musulmans ont aussi exprimé leur indignation, et ont critiqué la couverture des médias américains de l’affaire, qu’ils jugent trop prudente et faisant l'objet d'un véritable deux poids-deux mesures, en comparaison du traitement médiatique réservé aux crimes commis par des musulmans. Plus assourdissant est encore le silence du président américain Barack Obama, qui ne s'est toujours pas exprimé sur l'affaire trois jours après les meurtres.
Dans les heures qui ont suivi le drame, les médias américains ont divulgué les détails de la tuerie au compte-goutte. Pendant ce temps, des milliers de tweets comportant le hashtag #MuslimLivesMatters (La vie des musulmans compte, sur le modèle du #BlackLivesMatters, crée après les meurtres de Noirs par des policiers aux Etats-Unis) ont été envoyés sur le réseau social. Des personnalités de Chapel Hill ont appelé au calme, dont Mohamed Elgamal, le responsable de l’Association islamique de Raleigh. « C’est le temps du deuil et aussi un moment pour appeler à l’harmonie et à la paix », a déclaré ce dernier. Les conclusions de l'enquête sont attendues de pied ferme.
Mise à jour samedi 14 février : Barack Obama a fini par rompre le silence quatre jours après les meurtres. « Aux États-Unis, personne ne devrait jamais être pris pour cible en raison de ce qu'il est, de son apparence ou de sa croyance », a-t-il fait savoir dans un communiqué, qualifiant la mort des étudiants de « brutale et atroce ». La police fédérale américaine a annoncé qu'elle allait enquêter sur les événements de Chapel Hill.
Lire aussi :
Etats-Unis : vive émotion après le meurtre de trois étudiants musulmans
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De nombreux dignitaires religieux et responsables politiques de pays musulmans ont aussi exprimé leur indignation, et ont critiqué la couverture des médias américains de l’affaire, qu’ils jugent trop prudente et faisant l'objet d'un véritable deux poids-deux mesures, en comparaison du traitement médiatique réservé aux crimes commis par des musulmans. Plus assourdissant est encore le silence du président américain Barack Obama, qui ne s'est toujours pas exprimé sur l'affaire trois jours après les meurtres.
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