Une vingtaine de musulmans ont été tués fin avril par des « extrémistes chrétiens » en plein enterrement à Gondar, au nord-ouest de l’Ethiopie. © Google Earth
A Gondar, ville de la région de l’Amhara, au nord-ouest de l'Ethiopie, une vingtaine de personnes ont été tuées en début de semaine, lors des funérailles d’un dignitaire musulman local. Le Conseil des affaires musulmanes de la région d’Amhara affirme que les meurtriers seraient des « extrémistes chrétiens ».
Dans un communiqué cité par l'AFP, l'instance précise qu’un « massacre a été perpétré le 26 avril 2022 envers des musulmans qui s’étaient rassemblés au cimetière Cheikh Elias, dans la ville de Gondar, par des extrémistes chrétiens armés d’armes individuelles et collectives ». Ces personnes « ont déclenché un feu roulant d’armes automatiques et de grenades. Selon les informations en notre possession, 20 personnes ont été tuées ». Des blessés ont été transportés à l’hôpital et de nombreux biens appartenant à des musulmans ont été pillés, ajoute le Conseil.
Interrogé par la radio-télévision publique éthiopienne EBC, le maire de Gondar, Zewdu Malede, a indiqué que « l’incident avait été provoqué par quelques extrémistes », sans donner de précisions concernant la communauté d’appartenance. Il a confirmé des « destructions de biens et des pertes en vie humaines des deux côtés », musulmans et chrétiens. Le maire a également précisé que ces violences sont le fait « d’extrémistes (qui) ne représentent en aucun cas les communautés chrétienne et musulmane ». Leur but « était d’incendier, détruire, déstabiliser et piller Gondar. Ils ont échoué. La situation est redevenue sous contrôle vers 19h, mardi ».
C’est un différend entre chrétien orthodoxes – religion la plus représentée en Ethiopie et très majoritaire en Amhara – et musulmans à propos du cimetière où avaient lieu les funérailles qui semble être à l’origine des violences. « En dépit d’actions incessantes pour prendre possession du cimetière Cheikh Elias, l’endroit a toujours été historiquement un cimetière musulman », affirme le Conseil des affaires musulmanes de la région, dans son communiqué. Le lieu d’enterrement du dignitaire musulman décédé est à la limite entre une mosquée et une église, ce qui aurait rendu furieux certains chrétiens, a expliqué sous couvert d’anonymat un membre des forces locales de sécurité joint par l'AFP à Gondar.
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