Sur les 380 millions d’électeurs appelés aux urnes dans les 28 pays de l’Union européenne, combien se déplaceront pour élire les 751 eurodéputés du prochain Parlement ? Probablement très peu. Les sondages se suivent et se ressemblent : la majorité des citoyens européens va bouder le scrutin. Certains pays européens pourraient flirter avec la barre des 80 % d’abstention.
En France, seuls 35 % des électeurs se disent sûrs d’aller voter et le record d’abstention aux dernières élections européennes (60 %) pourrait être à nouveau franchi. A l’origine de ce désamour, l’action de l’UE elle-même, souvent illisible pour les citoyens, et son fonctionnement complexe. Par ailleurs, l’Europe est perçue comme une entité aggravant la crise économique et sociale.
Un récent sondage indique que 51 % des Français seulement seraient favorables à l'appartenance de la France à l’UE. Le désintérêt des électeurs est profond mais celui qui est affiché par les responsables politiques ne relève pas le niveau.
En France, seuls 35 % des électeurs se disent sûrs d’aller voter et le record d’abstention aux dernières élections européennes (60 %) pourrait être à nouveau franchi. A l’origine de ce désamour, l’action de l’UE elle-même, souvent illisible pour les citoyens, et son fonctionnement complexe. Par ailleurs, l’Europe est perçue comme une entité aggravant la crise économique et sociale.
Un récent sondage indique que 51 % des Français seulement seraient favorables à l'appartenance de la France à l’UE. Le désintérêt des électeurs est profond mais celui qui est affiché par les responsables politiques ne relève pas le niveau.
La percée annoncée de l'extrême droite
Annoncé en tête des intentions de vote devant l’UMP (22 %) et le PS (20 %), le Front national (24 %) devrait rendre sa voix plus audible au sein de l’UE. Jusque-là représenté par trois eurodéputés, il pourrait en compter près d'une vingtaine au sein de l'hémicycle européen, appuyant leurs chances de former un groupe parlementaire. Pour obtenir ce statut, les règles européennes imposent un nombre minimal de 25 eurodéputés issus d'au moins sept Etats membres.
Surfant sur la vague eurosceptique, les extrêmes droites européennes, qui se présentent comme anti-système, sont décidées à peser ensemble dans un Parlement renouvelé. Les sondages leur prédisent des scores importants dans plusieurs pays de l’UE. Plusieurs partis se sont d’ailleurs déjà préparés.
En novembre 2013, à Vienne, sept partis (le FN, le FPÖ autrichien, le PVV néerlandais, le Vlaams Belang belge, la Ligue du Nord italienne, le SNS slovaque et les Démocrates de Suède) annonçaient s'être entendus pour constituer un groupe commun à Strasbourg après les élections, l'Alliance européenne pour la liberté (AEL), dont Marine Le Pen est vice-présidente. Celle-ci fait concurrence à un autre mouvement européen du même type, l'Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN), qui compte en son sein des partis jugés « extrémistes » comme le Jobbik hongrois, avec qui le FN ne veut officiellement pas nouer des liens. Sauf Bruno Gollnisch qui a été président de l'AEMN jusqu'en décembre 2013.
Surfant sur la vague eurosceptique, les extrêmes droites européennes, qui se présentent comme anti-système, sont décidées à peser ensemble dans un Parlement renouvelé. Les sondages leur prédisent des scores importants dans plusieurs pays de l’UE. Plusieurs partis se sont d’ailleurs déjà préparés.
En novembre 2013, à Vienne, sept partis (le FN, le FPÖ autrichien, le PVV néerlandais, le Vlaams Belang belge, la Ligue du Nord italienne, le SNS slovaque et les Démocrates de Suède) annonçaient s'être entendus pour constituer un groupe commun à Strasbourg après les élections, l'Alliance européenne pour la liberté (AEL), dont Marine Le Pen est vice-présidente. Celle-ci fait concurrence à un autre mouvement européen du même type, l'Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN), qui compte en son sein des partis jugés « extrémistes » comme le Jobbik hongrois, avec qui le FN ne veut officiellement pas nouer des liens. Sauf Bruno Gollnisch qui a été président de l'AEMN jusqu'en décembre 2013.
La lutte contre l'islam au programme
Les partis de l'AEL se sont entendus sur un manifeste qui liste les positions politiques communes du mouvement comme « la souveraineté, l'euro et l'immigration ». La charte, « non contraignante » mais néanmoins plateforme politique de ces sept partis, se fixe pour objectif le retour à l'Europe des nations et aux monnaies nationales.
A chacun sa méthode. Certains des partis qui s'étaient réunis à Vienne sont souverainistes et nationalistes, d'autres sont régionalistes. Tous contestent l'UE telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, mais tous ne rejettent pas l'idée européenne dans son ensemble. Certains ont fait de la sortie de l'euro un de leurs chevaux de bataille dans cette campagne (FN, Ligue du Nord), quand d’autres privilégient la critique de la bureaucratie bruxelloise (FPÖ). L’accord de novembre n’a d’ailleurs toujours pas été formalisé, restant en l’état un accord de principe.
La diabolisation de l'islam (désigné comme « radical » dans les discours) et de l'immigration demeurent néanmoins le ciment des extrêmes droites européennes. Ses partis propagent à l’échelle européenne l’islamophobie et la xénophobie qu’ils appuient sur leurs scènes nationales respectives. La « protection renforcée de la laïcité en Europe dont les racines chrétiennes et humanistes sont menacées par la montée de l’islam radical au sein de l’Union européenne, et en général par l'affirmation de l’identité des peuples et des nations qui composent l’Europe, » est clairement inscrite au programme de l’AEL.
A chacun sa méthode. Certains des partis qui s'étaient réunis à Vienne sont souverainistes et nationalistes, d'autres sont régionalistes. Tous contestent l'UE telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, mais tous ne rejettent pas l'idée européenne dans son ensemble. Certains ont fait de la sortie de l'euro un de leurs chevaux de bataille dans cette campagne (FN, Ligue du Nord), quand d’autres privilégient la critique de la bureaucratie bruxelloise (FPÖ). L’accord de novembre n’a d’ailleurs toujours pas été formalisé, restant en l’état un accord de principe.
La diabolisation de l'islam (désigné comme « radical » dans les discours) et de l'immigration demeurent néanmoins le ciment des extrêmes droites européennes. Ses partis propagent à l’échelle européenne l’islamophobie et la xénophobie qu’ils appuient sur leurs scènes nationales respectives. La « protection renforcée de la laïcité en Europe dont les racines chrétiennes et humanistes sont menacées par la montée de l’islam radical au sein de l’Union européenne, et en général par l'affirmation de l’identité des peuples et des nations qui composent l’Europe, » est clairement inscrite au programme de l’AEL.
Vers un nouveau statut malgré des divisions
Au-delà de l'AEL, l'objectif affiché du FN est de conglomérer un maximum d'eurosceptiques à Strasbourg, siège du Parlement européen. « Nous pouvons espérer aller peut-être jusqu'à un tiers du Parlement européen, au-delà de notre groupe, en comptant tous les eurosceptiques qui n'en feront pas forcément partie, par exemple l'UKIP », le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, a ainsi affirmé Marion Maréchal-Le Pen.
Si une majorité de populistes, une fois élus, dépassent leurs divergences politiques, ils tireraient des avantages pratiques et matériels du fait d'avoir un groupe parlementaire : des financements européens, des bureaux et, surtout, la possibilité de déposer des amendements et d'accéder aux travaux des différentes commissions parlementaires.
« Nous allons enfin avoir la possibilité de travailler. Jusque-là, en tant que non-inscrits, nous étions des sous-députés, privés d'amendements et d'un grand nombre de rapports. Cette fois, nous pouvons même espérer des vice-présidences de commissions parlementaires », explique Ludovic de Danne, conseiller aux Affaires européennes de Marine Le Pen, à Francetv info.
AEL ou pas, ces partis au Parlement se donnent pour but de freiner la construction européenne de l’intérieur, d'occuper le terrain et d'accaparer du temps de parole. Une présence plus marquée aura de quoi, aussi et surtout, acquérir aux élus un nouveau statut dont les formations respectives pourront se servir sur la scène nationale pour banaliser davantage leurs discours. La contre-offensive citoyenne se fait attendre.
Si une majorité de populistes, une fois élus, dépassent leurs divergences politiques, ils tireraient des avantages pratiques et matériels du fait d'avoir un groupe parlementaire : des financements européens, des bureaux et, surtout, la possibilité de déposer des amendements et d'accéder aux travaux des différentes commissions parlementaires.
« Nous allons enfin avoir la possibilité de travailler. Jusque-là, en tant que non-inscrits, nous étions des sous-députés, privés d'amendements et d'un grand nombre de rapports. Cette fois, nous pouvons même espérer des vice-présidences de commissions parlementaires », explique Ludovic de Danne, conseiller aux Affaires européennes de Marine Le Pen, à Francetv info.
AEL ou pas, ces partis au Parlement se donnent pour but de freiner la construction européenne de l’intérieur, d'occuper le terrain et d'accaparer du temps de parole. Une présence plus marquée aura de quoi, aussi et surtout, acquérir aux élus un nouveau statut dont les formations respectives pourront se servir sur la scène nationale pour banaliser davantage leurs discours. La contre-offensive citoyenne se fait attendre.
Européennes 2014 : la campagne officielle ouverte
Le coup d'envoi officiel de la campagne des élections européennes, prévues en France pour le 25 mai, a été donné lundi 12 mai. 193 listes ont été déposées pour l’élection des représentants au Parlement européen, a informé le ministère de l’Intérieur lundi 5 mai. « Ce nombre est en progression très significative par rapport aux élections européennes de 2004 et 2009 : + 20 % d’augmentation par rapport aux deux derniers scrutins de référence », précise-t-il.
Le nombre de candidats se porte pour ce scrutin à 3 753 candidats contre seulement 3 089 en 2009 (+ 21,5 %). La progression du nombre de listes est particulièrement marquée dans la circonscription de l’Outre-Mer (+ 72 %). L'Île-de-France reste la circonscription la plus disputée avec 31 listes déposées, devant l'Ouest, le Sud-Ouest et le Massif central-Centre avec 25 listes.
Les Français, qui devront voter dans la région où ils résident, auront l'embarras du choix. Ils sont appelés à élire au total 74 députés sur 751.
Le coup d'envoi officiel de la campagne des élections européennes, prévues en France pour le 25 mai, a été donné lundi 12 mai. 193 listes ont été déposées pour l’élection des représentants au Parlement européen, a informé le ministère de l’Intérieur lundi 5 mai. « Ce nombre est en progression très significative par rapport aux élections européennes de 2004 et 2009 : + 20 % d’augmentation par rapport aux deux derniers scrutins de référence », précise-t-il.
Le nombre de candidats se porte pour ce scrutin à 3 753 candidats contre seulement 3 089 en 2009 (+ 21,5 %). La progression du nombre de listes est particulièrement marquée dans la circonscription de l’Outre-Mer (+ 72 %). L'Île-de-France reste la circonscription la plus disputée avec 31 listes déposées, devant l'Ouest, le Sud-Ouest et le Massif central-Centre avec 25 listes.
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