Ibrahim Alci, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). © DR/Ibrahim Alci
Il n'y a « rien à négocier » avec les fédérations et les associations qui refusent de signer la charte des principes pour l’islam de France. Gérald Darmanin, qui exclut la présence de ces acteurs musulmans aux assises territoriales de l’islam de France prévues d'ici à fin mai, affiche son intransigeance dans une interview accordée au Point.
Pour le ministre de l’Intérieur, les fédérations non-signataires de la charte « n’ont plus rien à faire dans l’islam institutionnel, on ne doit pas faciliter leur existence en France » car « les principes qui sont dans la charte, qui sont ceux de la République, ne sont pas négociables ».
« Nous mobiliserons tous les leviers de l’État pour empêcher l’installation de ceux qui n’ont pas signé la charte. Cela vaut aussi pour les associations éducatives religieuses ou les écoles hors contrat. Il serait inimaginable que ces dernières puissent prétendre à des agréments sans avoir ratifié la charte, les contrôles seront très intenses. Les gens qui se livrent à des ingérences étrangères ou qui encouragent l’islam politique auront de très gros problèmes, qu’ils s’attendent à avoir l’État sur leur dos matin, midi et soir », prévient-il.
Pour le ministre de l’Intérieur, les fédérations non-signataires de la charte « n’ont plus rien à faire dans l’islam institutionnel, on ne doit pas faciliter leur existence en France » car « les principes qui sont dans la charte, qui sont ceux de la République, ne sont pas négociables ».
« Nous mobiliserons tous les leviers de l’État pour empêcher l’installation de ceux qui n’ont pas signé la charte. Cela vaut aussi pour les associations éducatives religieuses ou les écoles hors contrat. Il serait inimaginable que ces dernières puissent prétendre à des agréments sans avoir ratifié la charte, les contrôles seront très intenses. Les gens qui se livrent à des ingérences étrangères ou qui encouragent l’islam politique auront de très gros problèmes, qu’ils s’attendent à avoir l’État sur leur dos matin, midi et soir », prévient-il.
Une mise à l'écart « problématique »
Une prise de position ferme qui n’est, sans surprise, pas du goût des trois fédérations musulmanes aujourd’hui frappées d'ostracisme. Pour Ibrahim Alci, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), « il faut écouter le terrain sans penser à étiqueter telle ou telle association » sur la seule foi d’une adhésion ou pas à la charte. « Nous avons exprimé sur le fond les raisons de notre désaccord sur la charte » en février, sans qu’un dialogue n’ait pu émerger dessus depuis, déplore-t-il auprès de Saphirnews jeudi 1er avril. Surtout, « nous n'avons jamais cessé de respecter les lois de la République. Si nous étions anti-républicains, il faudrait apporter la preuve de ces allégations ».
Rappelant que de très nombreuses associations, rattachées ou non à des fédérations, ne sont pas prêtes à signer la charte en l’état, il sera difficile pour les préfets, selon Ibrahim Alci, d’écarter des assises ces acteurs musulmans - pour certains connus à l'échelle nationale - avec qui ils ont jusqu’ici l’habitude de travailler. « Ce sera problématique et ingérable », estime-t-il. « Le terrain a cette expérience et connaît bien les problématiques de nos concitoyens français de confession musulmane. Mettre à l’écart, c’est ne pas écouter et ce (qui émergera des assises) sera moins représentatif des avis des musulmans sur le sol français. »
« Les quatre fédérations (dissidentes du CFCM) ne peuvent pas avancer seules. Mohammed Moussaoui (président du CFCM) non plus, pas plus que les trois fédérations qui n’ont pas signé la charte. Si tout le monde s’entête à rester sur ses positions, on ne verra aucune solution », déclare celui qui demeure encore officiellement le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il appelle les représentants de toutes les fédérations musulmanes à se remettre sérieusement autour de la table, à l’approche imminente du mois du Ramadan, qui devrait être un mois qui encourage à la concorde. « Il est temps de travailler réellement pour les musulmans et de bien les représenter. Il faut mettre de côté nos divergences pour retrouver un peu de sérénité et prendre de la hauteur. »
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Rappelant que de très nombreuses associations, rattachées ou non à des fédérations, ne sont pas prêtes à signer la charte en l’état, il sera difficile pour les préfets, selon Ibrahim Alci, d’écarter des assises ces acteurs musulmans - pour certains connus à l'échelle nationale - avec qui ils ont jusqu’ici l’habitude de travailler. « Ce sera problématique et ingérable », estime-t-il. « Le terrain a cette expérience et connaît bien les problématiques de nos concitoyens français de confession musulmane. Mettre à l’écart, c’est ne pas écouter et ce (qui émergera des assises) sera moins représentatif des avis des musulmans sur le sol français. »
« Les quatre fédérations (dissidentes du CFCM) ne peuvent pas avancer seules. Mohammed Moussaoui (président du CFCM) non plus, pas plus que les trois fédérations qui n’ont pas signé la charte. Si tout le monde s’entête à rester sur ses positions, on ne verra aucune solution », déclare celui qui demeure encore officiellement le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il appelle les représentants de toutes les fédérations musulmanes à se remettre sérieusement autour de la table, à l’approche imminente du mois du Ramadan, qui devrait être un mois qui encourage à la concorde. « Il est temps de travailler réellement pour les musulmans et de bien les représenter. Il faut mettre de côté nos divergences pour retrouver un peu de sérénité et prendre de la hauteur. »
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