Sur le vif

Face à la suspension des messes publiques, des catholiques se mobilisent par des prières de rue

Rédigé par | Mardi 10 Novembre 2020 à 15:45



Après l'annonce de la suspension des célébrations religieuses, de nombreux catholiques ont choisi de manifester leur désaccord en organisant des prières de rues devant leurs lieux de culte, récemment devant les cathédrales de Versailles et de Nantes.

Ils étaient 500 fidèles à s'être réunis dimanche 8 novembre dans ces deux villes, sans être inquiétés alors que les rassemblements de plus de six personnes sur la voie publique sont interdites. Pourquoi ? Dans certains cas, des manifestations peuvent être autoriséesv et s'agissant des leurs, rapporte FranceInfo, elles ont été déclarées auprès des préfectures.

Ces manifestations font suite à la décision du Conseil d'Etat, rendue samedi 7 novembre, de ne pas suspendre les restrictions imposées par l'Etat aux cultes. La requête, adressée par des associations, fidèles et membres du clergé catholiques qui demandent la reprise des messes publiques, a été déboutée par la plus haute juridiction administrative française, avançant que « l’atteinte portée par le décret à la liberté de culte, à la liberté personnelle, à la liberté d’aller et venir et à la liberté de réunion n’est pas manifestement illégale ».

Le Conseil d’Etat rappelle toutefois que l’ensemble des lieux de culte restent ouverts, que les fidèles sont autorisés à s’y rendre pour des enterrements ou des mariages si les réunions ne rassemblent pas plus de 30 personnes pour le premier, six personnes pour le second, et qu’ils peuvent également y pratiquer leur culte individuellement.

Il estime, en outre, nécessaire que le gouvernement apporte « une clarification des dispositions sur les mariages et les attestations de déplacement » afin qu'elles soient mieux explicitées. Il précise aussi qu’« une prorogation de l’état d’urgence sanitaire implique une concertation avec les représentants des principaux cultes sur l’éventuelle prolongation des mesures » qui valent aussi pour les lieux de culte musulmans, juifs et de toute autre confession.

L’avocat Henri de Beauregard, qui a porté la requête le recours devant le Conseil d’Etat d’une association plaignante, a expliqué à La Croix que la mobilisation observée du côté des catholiques découle d’un sentiment d’injustice de fidèles qui observent que « beaucoup d’activités restent ouvertes. Or, ce qui fait vivre les catholiques, la prière communautaire, l’eucharistie, est limitée ». Des appels ont été lancés auprès des catholiques à se mobiliser les prochains dimanches devant les églises.

Après la décision du Conseil d’Etat, l’Eglise catholique a, de son côté, déploré la décision du Conseil d'Etat, indiquant qu’elle reste vigilante « face à toute limitation de la liberté de culte dans un temps où, pour des raisons sécuritaires, les pouvoirs publics veulent renforcer leur surveillance de tous les cultes ».

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