De façon cyclique, à l’approche d’échéances électorales, la rhétorique de l’islam et des musulmans ressurgit au-devant de la scène médiatique française de façon quasi programmée comme des sources de tous les problèmes. Elle apparait de plus en plus comme la diversion favorite de certains acteurs politiques incapables de proposer des solutions aux véritables préoccupations de la société française, mises en avant par tous les sondages. Comme en écho, s’agglutinent autour d’eux, des pseudo-spécialistes, chroniqueurs ou journalistes, pour ressasser ensemble leurs invectives envers les musulmans.
La diabolisation de ces derniers est reprise à l’unisson dans tous ces milieux et, immanquablement, cela produit ses effets. L’attentat de Bayonne, ville où tout le monde s’accorde à dire que la concorde est à merveille, en est une manifestation tragique. Une mosquée a été attaquée et deux fidèles ont été blessés par balles.
Lire aussi : Musulmans de France, refuser de sombrer dans le catastrophisme
Présenter la pratique religieuse musulmane comme une volonté d’opposition aux valeurs républicaines et de sape du vivre ensemble, est une contre-vérité irresponsable, pour ne pas dire criminelle. Les imams et responsables associatifs musulmans ne cessent de dénoncer cette assertion et d’en démontrer l’ineptie. Ils ne cessent d’agir pour une compréhension des préceptes de l’islam qui chérisse ces valeurs et une pratique qui les respecte.
Associer le terrorisme à l’islam et à ses enseignements est une autre supercherie contredite par toutes les études sérieuses. Elle n’est pas moins irresponsable. Les terroristes ne sont pas plus musulmans que chrétiens, juifs ou sikhs. Toutes les statistiques affirment que les populations musulmanes en sont les premières victimes. Elles en subissent les méfaits directs en bien plus grand nombre que tout autre groupement humain. Elles se retrouvent systématiquement salies par les amalgames récurrents qui en découlent.
La diabolisation de ces derniers est reprise à l’unisson dans tous ces milieux et, immanquablement, cela produit ses effets. L’attentat de Bayonne, ville où tout le monde s’accorde à dire que la concorde est à merveille, en est une manifestation tragique. Une mosquée a été attaquée et deux fidèles ont été blessés par balles.
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Présenter la pratique religieuse musulmane comme une volonté d’opposition aux valeurs républicaines et de sape du vivre ensemble, est une contre-vérité irresponsable, pour ne pas dire criminelle. Les imams et responsables associatifs musulmans ne cessent de dénoncer cette assertion et d’en démontrer l’ineptie. Ils ne cessent d’agir pour une compréhension des préceptes de l’islam qui chérisse ces valeurs et une pratique qui les respecte.
Associer le terrorisme à l’islam et à ses enseignements est une autre supercherie contredite par toutes les études sérieuses. Elle n’est pas moins irresponsable. Les terroristes ne sont pas plus musulmans que chrétiens, juifs ou sikhs. Toutes les statistiques affirment que les populations musulmanes en sont les premières victimes. Elles en subissent les méfaits directs en bien plus grand nombre que tout autre groupement humain. Elles se retrouvent systématiquement salies par les amalgames récurrents qui en découlent.
Les musulmans n’aspirent pas à se placer au-dessus des lois
La laïcité à la française est un bien commun admis comme tel par tous les Français. Elle ne constitue pas, par contre, un dogme ni une nouvelle religion inventée pour s’opposer aux plus anciennes. Elle n’est pas non plus un code vestimentaire. C’est un cadre et un ensemble de principes pour garantir la liberté de chacun, religieuse en premier, et pour assurer le vivre ensemble dans la paix et le respect. Y faire appel de façon systématique contre une religion ou un culte pour en limiter les manifestations spirituelles sans motif légal opposable, ou par simple refus de la présence d’une communauté religieuse nouvellement installée, c’est la dévoyer et l’instrumentaliser à des fins politico-philosophiques auxquelles elle est totalement étrangère.
Les musulmans de France se situent pleinement et scrupuleusement dans le respect de la loi, dans son texte ainsi que dans son esprit. Ils ne cherchent pas à se placer au-dessus. C’est en tout cas l’attitude de l’écrasante majorité d’entre eux. C’est aussi la volonté et le souci de leurs cadres et responsables religieux.
Ils aspirent, en corollaire, au respect de leurs droits, de leur liberté et de leur dignité. De ce fait, ils refusent d’être considérés ou traités en sous-citoyens. Ils ne peuvent pas accepter non plus, sous aucune argumentation fallacieuse, que le dernier des commentateurs se décrète spécialiste de l’islam ou se dresse en exégète du Coran pour leur faire injonction de la forme de leur spiritualité. L’islam ne date pas d’aujourd’hui. Son histoire, son corpus et l’effort de ses spécialistes reconnus, de toute époque, méritent un peu plus de considération.
Les musulmans de France se situent pleinement et scrupuleusement dans le respect de la loi, dans son texte ainsi que dans son esprit. Ils ne cherchent pas à se placer au-dessus. C’est en tout cas l’attitude de l’écrasante majorité d’entre eux. C’est aussi la volonté et le souci de leurs cadres et responsables religieux.
Ils aspirent, en corollaire, au respect de leurs droits, de leur liberté et de leur dignité. De ce fait, ils refusent d’être considérés ou traités en sous-citoyens. Ils ne peuvent pas accepter non plus, sous aucune argumentation fallacieuse, que le dernier des commentateurs se décrète spécialiste de l’islam ou se dresse en exégète du Coran pour leur faire injonction de la forme de leur spiritualité. L’islam ne date pas d’aujourd’hui. Son histoire, son corpus et l’effort de ses spécialistes reconnus, de toute époque, méritent un peu plus de considération.
Ne pas se dédouaner de ses échecs et de ses responsabilités
Les musulmans en sont à la quatrième génération dont les enfants sont nés et ont grandi en France. Elle est donc naturellement passée par les bancs de l’école républicaine. Ils vivent les mêmes difficultés, soucis et aspirations que leurs concitoyens. Si certains se déclarent en colère, voire en divorce avec leur pays, l’interrogation doit tous nous interpeler. Elle revient, néanmoins, en premier, aux institutions qui les ont formés et aux politiques qui les ont accompagnés.
Les essentialiser à travers leur appartenance religieuse, c’est se dédouaner de ses échecs et de ses responsabilités. J’aurais dû dire de ses irresponsabilités. Pour l’écrasante majorité de ces populations, l’islam est un vecteur d’apaisement et de spiritualité et non de révolte ou de haine.
Les musulmans de France proclament, pour la énième fois, qu’ils sont lassés par les attaques très virulentes dont ils sont la cible de façon répétée, et que cette atmosphère nauséabonde d’accusation récurrente les fait vivre dans la peine et dans l’inquiétude.
Les essentialiser à travers leur appartenance religieuse, c’est se dédouaner de ses échecs et de ses responsabilités. J’aurais dû dire de ses irresponsabilités. Pour l’écrasante majorité de ces populations, l’islam est un vecteur d’apaisement et de spiritualité et non de révolte ou de haine.
Les musulmans de France proclament, pour la énième fois, qu’ils sont lassés par les attaques très virulentes dont ils sont la cible de façon répétée, et que cette atmosphère nauséabonde d’accusation récurrente les fait vivre dans la peine et dans l’inquiétude.
Participer à construire l’esprit de cohésion par le souci du respect
Diviser et dresser une partie de la communauté nationale contre une autre est porteur de danger. Il n’amènera que délation, repli communautariste, risque de plus de violence et, au final, dislocation de notre société et perte des valeurs qui la fondent.
Les faux problèmes et les alibis ne font avancer en rien vers les bonnes solutions. Face aux difficultés sociales, économiques et sécuritaires que vit notre pays depuis des décennies, difficultés qui ne cesseront de se complexifier dans le futur, nous avons besoin de la participation et des efforts de tous.
C’est par l’apport de tous ses citoyens, dans leur différence et leur complémentarité, que notre pays pourra trouver les ressorts de son développement, de sa prospérité et de sa sécurité.
C’est par le souci, à tous les échelons, du respect et de la reconnaissance mutuelle, que tout un chacun peut participer à construire l’esprit de cohésion et à bâtir une société fraternelle.
*****
Boubaker El Hadj Amor est mam de la Grande Mosquée de Poitiers,
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Vers une République de la délation en marche ? Halte à la surenchère émotionnelle
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C’est par l’apport de tous ses citoyens, dans leur différence et leur complémentarité, que notre pays pourra trouver les ressorts de son développement, de sa prospérité et de sa sécurité.
C’est par le souci, à tous les échelons, du respect et de la reconnaissance mutuelle, que tout un chacun peut participer à construire l’esprit de cohésion et à bâtir une société fraternelle.
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