Sur le vif

Farc: la France n'a plus d'interlocuteur

| Mercredi 16 Avril 2008 à 01:01



Le gouvernement français n'a plus d'interlocuteur au sein de la guérilla depuis la mort du numéro deux des Farc, Raul Reyes, a déclaré le chef guérillero Ivan Marquez dans une interview publiée mardi par l'agence ANNCOL, proche du mouvement rebelle colombien.

«La personne désignée par le secrétariat des Farc (organe dirigeant) pour parler avec la délégation du gouvernement français était le commandant Raul Reyes, mais comme tout le monde le sait Raul a été abattu au cours d'une attaque militaire des gouvernements colombien et des Etats-Unis en territoire équatorien», le 1er mars, poursuit le dirigeant guérillero.

«C'est la raison pour laquelle le gouvernement français n'a pu contacter les Farc», a-t-il dit.

Le responsable de la guérilla faisait allusion à l'échec de la mission humanitaire lancée début avril par le gouvernement français pour tenter de secourir la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) depuis plus de six ans.

Paris a décidé la semaine dernière le retour en France d'un avion médicalisé envoyé à Bogota et des émissaires après avoir essuyé un refus cinglant des Farc.

Evoquant la mort de Raul Reyes et l'assassinat du commandant Ivan Rios, Ivan Marquez indique que des «commandants vertueux dans les domaines militaire et politique tels Joaquin Gomez et Mauricio Jaramillo ont occupé la place de ceux qui sont tombés, garantissant à l'état-major, une cohésion autour du commandant en chef».

Par ailleurs, Ivan Marquez écarte toute négociation avec l'Eglise catholique, désignée comme médiateur par le gouvernement colombien d'Alvaro Uribe.

Ce gouvernement «assassine nos porte-parole et se déclare disposé à négocier», ironise-t-il.

«Il se dit favorable à l'accord humanitaire et dans le même temps il ordonne la libération par la force des prisonniers (ndlr: otages). Il extrade des guérilleros aux Etats-Unis et exige la libération des trois gringos (ndlr: Américains) prisonniers des Farc», s'indigne Ivan Marquez avant de conclure que «Les Farc ne réagissent pas au son des campagnes médiatiques ou des médiations partisanes».